REVUES – LIVRES (n°34-35)

« Théorie de l’effondrement. Mythe ou réalité? » Cause commune, no 26, septembre-octobre 2022, 8 €

Le monde capitaliste connaît une crise globale : climat, santé, sécurité alimentaire, économie et même l’avenir de notre planète, jusqu’à alimenter l’idée d’un effondrement complet de notre civilisation. Comment analyser cette crise globale et que faire? Ce dossier propose de stimuler la réflexion en présentant à la fois les acquis scientifiques et des analyses transversales ainsi que des propositions politiques concrètes. https://www.causecommune-larevue.fr

On a testé les programmes » Économie & Politique, no 810- 811, janvier-février 2022, 11 €

Ce dossier réunit des éléments d’information et d’analyse sur les principaux programmes en présence (de M. Zemmour à Mme Hidalgo, en passant par MM. Macron, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou encore Mme Le Pen) en vue du scrutin présidentiel d’avril 2022. Il montre que le programme « La France des jours heureux » porté par Fabien Roussel reste, de tous, le plus ambitieux en matière de salaires, d’emploi et de services publics. https://www.economie-et-politique.org/

Fondation Gabriel Péri « Sciences sociales contre relativisme », la Pensée, no 408, octobre-novembre- décembre 2021, 19 €

Les sciences sociales sont la cible d’une offensive leur déniant leur caractère scientifique au profit du relativisme ou d’un universalisme à visage naturaliste. Les articles de ce dossier s’inscrivent dans les sciences sociales et défendent les apports de ces disciplines tout en se démarquant de leurs écueils internes qui donnent prise aux remises en cause de leur scientificité depuis l’extérieur. https://gabrielperi.fr/librairie/revues/la-pensee/la-penseen408-sciences-sociales-contre-relativisme/

« École et élitisme » Carnets rouges, no 24, janvier 2022, 5 €

Si la massification scolaire a permis une élévation générale du niveau de connaissance et de qualification, elle n’a pas mis fin à la reproduction sociale des élites. Ce dossier de douze articles montre que le discours républicain sur l’« égalité des chances » et la « méritocratie » masque en fait le renoncement, lui bien réel, aux ambitions d’une culture scolaire capable d’émancipation sociale et intellectuelle pour toutes et tous. https://carnetsrouges.fr/

L’Inhibition créatrice ALAIN BERTHOZ Odile Jacob, Paris, 2020, 377 p.

L’auteur, prix Nobel de chimie 2016, nous propose un petit livre très agréable à lire, fort utile pour comprendre le monde de la recherche, l’usine à connaissances de l’humanité, et surtout son fonctionnement : les motivations des chercheurs, les rôles de la curiosité, du hasard, de l’émulation, de la coopération, de l’acharnement, ses aventures, ses frustrations et ses joies. Il s’agit certes de recherche expérimentale dans le domaine de la chimie de synthèse (l’obtention de molécules aux propriétés et structures nouvelles), mais ce type de fonctionnement (souvent mal compris de ce qu’on appelle le grand public, mais aussi de maint politicien mal avisé) est général. Une molécule est un agrégat stable d’atomes (plutôt d’ions). Cela a l’air assez fade, mais la stabilité implique des contraintes strictes sur les interactions électromagnétiques entre les divers composants (n’est pas molécule qui veut !). Voilà pourquoi la chimie de synthèse s’apparente dans ses motivations, ses méthodes et ses ambitions à la physique, à l’ingénierie, aux mathématiques, et surtout à la biologie : l’un des grands problèmes que l’on cherche à comprendre est la photosynthèse, la captation de l’énergie lumineuse abondamment reçue du soleil par les plantes vertes, l’une des clés de la vie. On est loin de tout comprendre, encore plus de le reproduire artificiellement ; cela dit, les progrès sont fantastiques, mettant en œuvre des nouvelles molécules de complexité inattendue par leurs structures (anneaux entrelacés… et j’en passe) et, surtout, par ce qu’on pourrait appeler leur mode de vie : certaines sont dynamiques, véritables moteurs rotatifs, ou machines-outils moléculaires : « La voiture moléculaire de Feringa ou notre compresseur ne sont rien d’autre que des cousins artificiels des protéines qui peuplent le règne du vivant, à ce détail près qu’ils en constituent des ersatz encore très primitifs » (p. 133). Mais les commentaires de Sauvage dépassent largement ce cadre et constituent une saine et autorisée prise de conscience du véritable statut de la chimie, et de la science en général : « La science a jusqu’ici sauvé bien davantage de vies qu’elle n’en a détruit. Pourquoi en serait-il autrement demain ? » (p. 130). Ce livre est un bijou de bon sens et de rectification de malentendus. EVARISTE SANCHEZ-PALENCIA

Article paru dans le numéro 34-35 de progressistes (octobre 2021-mars 2022)

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