Le plateau de Saclay, au sud de Paris, est aujourd’hui un des grands pôles de la recherche scientifique en France. Regards croisés sur les projets d’emménagement en cours du plateau de Saclay et sur les conséquences du regroupement des grandes écoles sur ce site.
Retrouvez les trois articles :
- Vers une plus grande concentration et de nouveaux problèmes, par Laurent Guilloux*
- L’alibi de l’excellence, par Gilles Laschon*
- La problématique de la mobilité, par Pierre Garzon
Historique du plateau de Saclay
Le plateau de Saclay est situé dans le nord de l’Essonne, à une vingtaine de kilomètres au sud de Paris. Ses terres, grâce à l’irrigation naturelle, sont parmi les plus fertiles d’Île-deFrance, aussi le site peut-il se prévaloir d’une longue tradition agricole. Le plateau est parcouru par des rigoles qui drainent l’eau. Ces ouvrages, ainsi que l’étang de Saclay, étaient destinés à l’alimentation en eau du château de Versailles. C’est après la Seconde Guerre mondiale que le plateau de Saclay est devenu un important pôle d’enseignement, de recherche scientifique et de recherche et développement. Dès 1946, Frédéric Joliot-Curie installe le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Gif-sur-Yvette. L’année suivante, le CEA, fondé en octobre 1945 et dont le haut-commissaire est également Joliot-Curie, achète des terrains dans les communes de Saint-Aubin et Saclay. En 1947, l’ONERA crée un centre de recherches consacré à l’énergétique à Palaiseau. En 1956, des laboratoires de la faculté des sciences de Paris – qui devient l’université Paris-Sud en 1971 – sont rassemblés dans le campus d’Orsay. Le campus d’HEC à Jouy-en-Josas est inauguré par Charles de Gaulle en 1964; l’IHES, centre de recherches en mathématiques et physique théoriques, déménage la même année à Bures-sur-Yvette; l’École supérieure d’optique fait, quant à elle, son arrivée sur le campus d’Orsay en 1965.
Le Laboratoire central de recherche de Thomson-CSF (aujourd’hui Thales) s’y installe en 1968. Et plus récemment Danone et le synchrotron Soleil. Le plateau de Saclay, qui accueille entreprises, universités, grandes écoles et organismes publics, concentre aujourd’hui près de 15 % de la recherche française avec 10500 enseignants-chercheurs, 60000 étudiants, dont 25000 en master et 5700 doctorants.