CLEFS C.E.A. – Les énergies bas carbone
N° 61, Printemps, 2013, 140 p. (On peut obtenir cette revue gratuitement en utilisant le site : http://www. cea.fr)
Cette revue d’une grande qualité scientifique permet de faire le point sur de nombreux sujets de recherche et de technologie, ce numéro le montre.
En cette période de débats sur la transition énergétique, où on entend parfois beaucoup d’inexactitudes, il est important de se mettre à jour sur « les énergies bas carbone ».
Il s’agit du travail dont le CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Renouvelables) a la responsabilité avec une définition de la transition énergétique qui repose sur la sobriété et l’efficacité d’une part et la complémentarité de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables d’autre part.
32 articles sont répartis en trois thèmes : la production de l’énergie ; la transformation, le stockage, le transport et la distribution; l’utilisation de l’énergie.
On peut ainsi, par exemple, s’informer sur les recherches concernant la 4egénération de réacteurs nucléaires ou sur ITER, comme sur les technologies photovoltaïques, les biocarburants. On peut savoir ce qu’il en est des batteries, du vecteur hydrogène ou des « réseaux intelligents ». On prend connaissance de l’état de la« chimie verte », des nanotechnologies pour l’énergie, des transports électriques ou de l’habitat.
Il est regrettable que les questions financières et sociales ne soient pas traitées, car la situation du CEA n’est pas aussi confortable qu’on pourrait le croire après cette lecture.
Un excellent glossaire donne de bonnes définitions des mots utilisés.
L.F.
Gaz de schiste : vraie ou fausse opportunité ?
MURIEL BAUDIN, JEAN ROPERS
Le Muscadier, collection Le choc des idées, 2013, 128 p.
Cette collection originale confronte des positions antagonistes sur un sujet et permet de se forger une opinion à partir de données sérieuses. « Énergies Nouvelles » est un organisme public de recherche qui intervient dans les domaines de l’environnement et de l’énergie.
Une introduction indique de quoi on parle à propos des gaz de schiste, des hydrocarbures conventionnels ou non. On saura ce que sont le forage horizontal et la fracturation hydraulique. On appréhendera la nature des enjeux mondiaux liés au gaz.
Muriel Baudin, docteur en droit public parle de mythes et de dangers et explique sa conception du débat démocratique. Elle pense qu’il ne faut pas confondre indépendance énergétique et soumission technologique. Elle craint la bulle spéculative, les conséquences des forages et l’augmentation des factures de gaz. Les risques de pollution sont trop grands pour exploiter cette ressource.
Jean Ropers, diplômé de l’INSA de Lyon, pense que le gaz de schiste est une ressource méconnue. Il indique les progrès réalisés dans la fracturation hydraulique. Il insiste sur l’indépendance énergétique améliorée pour la France dans le cadre de la transition énergétique, l’emploi et la compétitivité. Il pense qu’on peut trouver des solutions aux inconvénients souvent cités pour l’exploitation des hydrocarbures de roche mère.
Les auteurs se répondent et des notes bibliographiques permettent de compléter notre information.
La conclusion générale retient comme essentiels la transformation du marché américain de l’énergie, les enjeux de l’autonomie énergétique et de l’économie qui sont au cœur de la « gestion » des gaz de schiste. La question environnementale et écologique demeure fondamentale dans le débat. Pour avancer, il faut pouvoir répondre de manière cohérente à ces deux questions.
L.F
L’ascension de l’homme
JACOB BRONOWSKI
Éditions Cassini, 2013, 112 illustrations, 431 p.
Heureux Anglais ! Ce livre est une traduction récente d’un ouvrage écrit à la suite d’une série d’émissions de la BBC commandées à l’auteur. C’est un gros livre, superbement illustré, qui raconte depuis les origines de l’homme jusqu’à la découverte de l’ADN la progression des sciences et des arts. Il traite d’histoire et de science, de façon très sérieuse, et il se lit comme un roman. L’auteur est mathématicien et archéologue, et connu en Angleterre comme un esprit universel. Il a des vues intéressantes et pénétrantes sur une foule de sujets, il montre la progression de l’humanité au cours des âges et s’interroge aussi sur la période actuelle. Il se lit donc comme un ouvrage d’actualité, et on peut être étonné quand on voit l’auteur évoquer ses rencontres avec Einstein, von Neumann ou Fermi. C’est que les émissions de la BBC et le livre anglais datent du début des années 1970 ! Il y a une sorte de permanence de l’actualité.
J.K.
La finance au pas. Ce qu’il faut savoir sur la finance pour mieux la combattre
Éditions Le Temps des Cerises, 2014.
Les marchés financiers, on croit les connaître. Certes, on les côtoie mais sans toujours s’en rendre compte. Sait-on réellement ce qu’ils sont ? Mesure-t-on leur pouvoir ?
Aujourd’hui, la masse de capitaux investis à la Bourse s’élève dans le monde à 62 000 milliards de dollars. Ce n’est pourtant que le sommet de l’iceberg financier. Le volume quotidien des échanges sur le marché mondial des changes s’élève à près de 5 500 milliards de dollars. Les produits dérivés, titres financiers hyperspéculatifs qui ont joué un rôle considérable dans la crise de 2008, c’est plus de 600 000 milliards de dollars.
On peut maîtriser la finance, cela d’autant qu’elle prend naissance à l’entreprise, dans des modes de gestion que l’on peut collectivement réorienter, qu’elle a pris son essor suite à des décisions de la puissance publique en France et dans le monde. Ce livre est un appel au partage et à l’action pour qu’adviennent enfin des jours heureux.
Un monde sans famine ? Vers une agriculture durable ?
FRANÇOIS RAMADE
Éditions Dunod, 2014, 332 p.
Encore une oeuvre « monumentale » qui, cette fois, comporte 402 notes complémentaires à aller consulter sur internet. Son objet « est de mettre en évidence la nature et l’importance relative des obstacles écologiques qui s’opposent à l’expansion de la production alimentaire… et comment assurer aux générations futures une sécurité alimentaire absolue sans laquelle l’objectif du développement durable humain demeurera hors d’atteinte ? ».
On peut lire dix chapitres dans l’ordre que l’on souhaite. Citons-les:
• «La surpopulation cause primordiale de la crise alimentaire mondiale. Comment répondre sans revenir aux théories pessimistes de Malthus ?»
• «L’évolution de l’état actuel de l’alimentation à l’échelle mondiale » ;
• «Deux milliards d’êtres humains souffrent de malnutrition qui provoque chaque jour 10 000 décès !» ;
• «Les principales causes de l’insécurité alimentaire» ;
• «Les limitations dues au manque de nouvelles terres cultivables et les dégradations qu’elles subissent.» (Au passage est expliquée « l’imposture des agrocarburants ») ;
• «La crise mondiale de l’eau» ;
• «Les pollutions dues à l’utilisation de substances chimiques» ;
• «Les limites des ressources en énergie nécessaires à l’accroissement de la production alimentaire». (On est passé de 13,8 millions de TEP utilisés en agriculture en 1950 à 302 millions en 1985 !) ;
• «La perte de la biodiversité des plantes cultivées et des races d’animaux domestiques» ;
(Ces informations sont indispensables dans le débat actuel sur la transition écologique.)
• «Les fondements écologiques d’une agriculture durable». Ce chapitre traite de propositions concrètes et développe la méthode
de « l’agriculture écologiquement intensive ».
Stabiliser les populations humaines et vaincre la pauvreté. « Il est de nos jours très évident que le problème de l’insécurité alimentaire mondiale est indissociable de celui de la pauvreté ».
L’auteur qui nous alerte sait ne pas tomber dans l’idéologie dominante de la « décroissance » ou du catastrophisme. Il n’oublie pas que de grands progrès peuvent être faits pour assurer la sécurité alimentaire mondiale. « Il y a besoin de changements importants dans le fonctionnement de la civilisation contemporaine pour éradiquer la pauvreté ». « La situation est grave, mais pas encore désespérée pour une humanité confrontée au défi majeur de ce siècle ».
Le professeur François Ramade poursuit sans relâche son travail de scientifique écologue avec sa vision profondément progressiste et humaniste.
L.F.
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