EDITO: Ce n’est pas l’IA le problème, mais les logiques de prédation qui l’entourent! Anne Barbagelata*

Anne Barbagelata directrice de la rédaction de progressistes

Depuis le mois de février et la mise à disposition du grand public d’une version de ChatGPT, l’intelligence artificielle est au cœur de nombreux débats.

Mais qu’est-ce vraiment? Une rupture technologique ou un effet d’annonce ?

Il faut d’abord préciser que qualifier cet algorithme d’« intelligent » est un abus de langage puisqu’il ne crée pas de nouveauté et qu’il se base sur le travail humain qui reste et restera nécessaire. Ce n’est d’ailleurs pas une grande nouveauté sur le principe ; en effet, une des premières versions de l’intelligence artificielle, prénommée Eliza, était déjà capable en 1966 de simuler une séance de psychothérapie en reformulant la plupart des affirmations du « patient » sous la forme d’un questionnement. Ce qui est nouveau c’est la puissance de traitement des ordinateurs actuels, qui permet de développer l’IA, à un tel point que celle-ci a fini par envahir tous les secteurs de l’économie. Les programmes pour automatiser les tâches et diminuer le coût de la main-d’œuvre sont déjà présents, et ils n’ont souvent qu’un seul but : optimiser les profits sans tenir compte des conditions de travail.

Depuis longtemps déjà, les salariés deviennent des supplétifs de l’IA. Elle encadre tellement les métiers que les travailleurs perdent le sens de ce qu’ils font. La liste est longue des menaces que fait peser cette technologie sur les emplois, la démocratie, nos libertés…

Cela dit, le problème n’est pas l’IA mais l’usage qui peut en être fait dans un cadre de prédation, de domination et d’appât du gain, caractéristique du système capitaliste. Il faut bien poser le problème : dans l’histoire, l’avènement de la chimie moderne, l’électricité, le transport automobile, la télévision, a posé des questions similaires. Pour prendre le seul exemple de la chimie : elle a permis des progrès massifs de salubrité et dans la santé, mais aussi rendu possibles les guerres chimiques et bactériologiques.

Ainsi, comme le font remarquer des salariés, les technologies de l’IA présentent aussi d’énormes potentialités de progrès social et écologique. Elles ouvrent la possibilité d’établir une cartographie de l’empreinte sociale et écologique sur toute une chaîne de fabrication et de valeur dans les entreprises. Leur utilisation peut permettre d’inscrire l’activité des entreprises dans un cercle vertueux grâce à la mise en visibilité des pratiques respectueuses des droits sociaux et de l’environnement, et de distinguer au contraire celles qui relèvent du dumping social et écologique.

Les technologies de l’IA posent aussi la question éminemment politique des pouvoirs exorbitants des entreprises dans leur façon de les utiliser et dans les choix de développement et d’orientation dans la recherche qu’elles font. Les entreprises peuvent-elles décider seules dans ce domaine ? L’encadrement par la loi est-il suffisant pour anticiper tous les abus et dérives de ces technologies? Certainement non, et un début de réponse à ces enjeux est bien l’exercice de la démocratie dans l’entreprise, par les salariés, les usagers et les citoyens, pour ne plus laisser les actionnaires maîtres de nos destins.

L’avènement de l’IA demande ainsi plus que jamais de renforcer la démocratie jusque dans l’entreprise.

Une réflexion sur “EDITO: Ce n’est pas l’IA le problème, mais les logiques de prédation qui l’entourent! Anne Barbagelata*

  1. L’I.A comprend-elle le deuxième degré ?tout comme twitter…
    Ecrivez simplement sur des réseaux sociaux:
    “Homo ou hétéro ,tu crèves quand même” Robot oblige vous serez taxé d’homophobie ,sans la moindre réflexion .Le stade le plus difficile de l’IA sera celui de l’humanisme et de la compassion …

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