La jeune Darshan, née Markan à New Delhi, est une élève douée. Encouragée par un de ses professeurs, elle décide de suivre la voie de la chimie. Elle étudie ainsi à l’université de Delhi – où elle fait partie des premières étudiantes – et obtient son doctorat en chimie organique en 1967, qu’elle a préparé sous la direction du professeur Seshadri. Elle obtient alors une bourse qui lui permet de poursuivre ses études à l’Imperial College de Londres.

De retour en Inde en 1970, elle est chargée de recherche à l’Indian Institute of Technology de Kanpur, où elle collabore étroitement avec Subramania Ranganathan, qu’elle vient d’épouser. Sa brillante carrière connaît cependant quelques freins, notamment lorsqu’une règle officieuse selon laquelle des conjoints ne peuvent être nommés au sein d’un même département l’empêche d’accéder à un poste de professeur. Elle poursuit cependant coûte que coûte ses recherches, et développe un protocole pour la reproduction autonome de l’imidazole. Elle est également experte dans l’étude des assemblages supramoléculaires et la synthèse de peptides hybrides fonctionnels.
Pionnière de la chimie organique, elle devient membre de l’Académie indienne des sciences (1991) puis directrice adjointe de l’Institut indien de technologie chimique (1998) ; enfin, en 2000, elle reçoit le prix de la The World Academy of Sciences. Dans un émouvant écrit en hommage à son épouse, « Darshan Ranganathan, a tribute » (publié dans Current Science en juillet 2001), Subramania rappelle qu’elle était la chimiste bio-organique la plus prolifique de son pays, ce qui est attesté par ses nombreuses publications dans Journal of the American Chemical Society et The Journal of Organic Chemistry.