Lorsqu’il est question de produits agricoles, le consommateur trouve un nombre non négligeable de termes et d’appellations dont le sens, malgré leur fréquence, échappe à sa maîtrise. Aussi, Serge Vidal, membre du comité de rédaction de votre revue, propose ce petit « lexique ».

• AGRICULTURE BIO OU BIOLOGIQUE : ensemble de pratiques qui doivent se conformer à un cahier des charges visant à la préservation de la biodiversité, des ressources naturelles et au bien-être animal. Ce système agricole promeut l’utilisation d’intrants naturels (minéraux et produits dérivés de plantes) et la renonciation aux engrais synthétiques et aux pesticides, et proscrit les organismes génétiquement modifiés. Cette agriculture fait l’objet de labels officiels (AB en France).
• AGRICULTURE CELLULAIRE : terme désignant des nouveaux modes de production de produits organiques, tels que le lait, la viande, les parfums, synthétisés à partir de cellules et de micro-organismes.
• AGRICULTURE DE CONSERVATION (AC) : pratiques culturales fondées sur le maintien d’une couverture permanente et une perturbation minimale du sol ainsi que sur la diversification des espèces végétales. Les intrants externes, d’origine minérale ou organique, sont appliqués de manière jugée optimale.
• AGRICULTURE DE PRECISION : gestion fine des parcelles afin d’optimiser les rendements et les investissements, en tenant compte des variabilités des milieux pour le travail du sol, les semis, la fertilisation, l’irrigation, la pulvérisation de pesticides, etc.
• AGRICULTURE DE SUBSISTANCE : qui produit des aliments principalement pour nourrir la famille agricole, avec un excédent très limité à vendre ou à troquer.
• AGRICULTURE DE TRANSITION : pratique à mi-chemin entre le système de subsistance et le système commercial.
• AGRICULTURE DURABLE : ensemble de pratiques multifonctionnelles protégeant la biodiversité, l’eau et les sols qui lui sont nécessaires.
• AGRICULTURE ECOLOGIQUEMENT INTENSIVE (AEI) : pratique alliant rendement agricole élevé et faible utilisation d’intrants industriels (concept proche de l’agriculture intégrée).
• AGRICULTURE EXTENSIVE : pratiques avec peu d’intrants et moins mécanisées que dans l’agriculture intensive pour une surface équivalente ; elle se caractérise par des rendements relativement faibles.
• AGRICULTURE FAMILIALE : production caractérisée par des liens organiques entre la famille et l’unité de production et par la mobilisation du travail familial, excluant le salariat permanent.
• AGRICULTURE HAUTE VALEUR, OU HAUTE PERFORMANCE, ENVIRONNEMENTALE (HVE) : ensemble de pratiques réduisant la pression sur l’environnement (sol, eau, biodiversité…). Il s’agit d’une mention valorisante, prévue au Code rural, fondée sur des indicateurs. Cette mention est contestée par certains mouvements écologistes.
• AGRICULTURE INTEGREE : pratiques mêlant agricultures biologique et conventionnelle, utilisant des mécanismes régulateurs proches de ceux qui existent dans la nature.
• AGRICULTURE INTENSIVE : production agricole optimisée suivant la disponibilité des facteurs de production (main-d’œuvre, moyens matériels et surfaces cultivées).
• AGRICULTURE NATURELLE OU SAUVAGE : agriculture du non-agir, s’adaptant au calendrier naturel et rejetant le désherbage et le labour.
• AGRICULTURE NUMERIQUE : terme désignant des pratiques caractérisées par l’utilisation de technologies de précision, axées sur les données, pour aider les agriculteurs à prendre des décisions en temps réel, spécifiques aux sites.
• AGRICULTURE ORGANIQUE : agriculture biologique non labellisée.
• AGRICULTURE PAYSANNE : pratique des paysans, ayant gagné en autonomie, sur des exploitations de taille réduite et privilégiant la qualité en lien avec les consommateurs. Elle est définie dans une charte et s’oppose à l’agriculture dite « industrielle ».
• AGRICULTURE PRODUCTIVISTE : agriculture intensive faisant appel à des investissements importants et à une utilisation forte d’intrants, de matériel agricole et d’énergie.
• AGRICULTURE RAISONNEE : pratiques agricoles prenant en compte la protection de l’environnement, la santé et le bien-être animal.
• AGRICULTURE SANS LABOUR, OU SEMIS DIRECT : technique culturale simplifiée fondée sur l’introduction directe de la graine dans la terre, sans passer par le travail du sol. C’est le troisième pilier de l’agriculture de conservation.
• AGRICULTURE VIVRIERE : agriculture essentiellement tournée vers l’autoconsommation et l’économie de subsistance.
• AGROECOLOGIE : discipline au carrefour de l’agronomie et de l’écologie, ayant pour objectif affiché d’assurer des rendements durables en utilisant des techniques intensives en main-d’œuvre et économes en intrants.
• AGROFORESTERIE : ensemble de pratiques associant, sur une même parcelle, arbres (fruitiers ou pour le bois), cultures ou élevage.
• BIODYNAMIE : pratiques rapportées à un cahier des charges préconisant des préparations reposant sur des principes ésotériques et la prise en considération de l’influence supposée des rythmes lunaires et planétaires. Pratique très liée à la doctrine réactionnaire et sectaire de l’anthroposophie. L’agriculture biodynamique obtient des résultats similaires à ceux de l’agriculture biologique, dont elle est une variante.
• PERMACULTURE : activité sans travail du sol, sans fertilisant chimique ni compost préparé, sans désherbage ni mécanique ni chimique, et sans aucun traitement contre les maladies et les rongeurs.