Les sciences et les techniques au féminin : Laura Bassi (1711-1778), Claude Frasson*

*Claude Frasson est membre du comité de rédaction de Progressistes

Article paru dans le numéro 32 de progressistes (avril-mai-juin 2021)

Enfant précoce, elle apprend d’abord le latin, le français et les mathématiques auprès de son cousin Lorenzo Stegani. Son père, constatant les aptitudes de sa fille pour les études, décide de la confier à Gaetano Tacconi, professeur de médecine de l’université de Bologne. La jeune Laura suit à ses côtés son enseignement sept années durant.

En avril 1732, elle soutient devant cinq professeurs de philosophie la disputatio : elle devient doctoresse en philosophie. À une époque où les femmes ont peu leur place au sein des universités, celle de Bologne s’avère plus ouverte, permettant ainsi à Laura de devenir professeur d’anatomie, mais également d’enseigner les mathématiques et la physique. La renommée de ses cours dépasse rapidement les frontières italiennes, et bientôt des étudiants de l’Europe entière accourent à l’université de Bologne pour y assister. On retrouve parmi eux non moins que le physicien Alessandro Volta. Émilie du Châtelet (Progressistes no 24) sera aussi une de ses admiratrices ; et en 1746 Laura jouera un rôle dans l’élection d’Émilie en tant que membre de l’Académie de Bologne. Les deux femmes partagent un même intérêt pour Newton et ses théories, à la diffusion desquelles Laura contribue en Italie.

Elle laisse plusieurs ouvrages derrière elle, tels que De problemate quodam mechanico et De problemate quodam hydrometrico en plus de plusieurs notes manuscrites de ses cours, qui ont été conservées. On peut également retrouver sa trace dans le ciel : un astéroïde porte son nom en son hommage.

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