Par Jonathan Chenal
La gravitation est une force fondamentale de la nature, qui détermine la forme, le mouvement et l’évolution des corps de l’échelle planétaires à celle de l’Univers.
Deux livres récents nous emmènent sur le chemin de la compréhension de ceux de la Terre et de l’Univers.

Pourquoi la Terre est ronde
ALAIN RIAZUELO, Préface d’ÉTIENNE KLEIN
Humensciences, collection « Comment a-t-on su »,
Paris, 2019, 201 p
L’auteur, astrophysicien, chargé de recherche au CNRS, s’attaque
à la question de la connaissance de la rotondité de la Terre.
Il s’interroge sur la faculté des hommes à formuler des hypothèses
que le bon sens ne rend pas immédiates : a priori, vue de la surface,
la Terre serait plate, le ciel tournerait autour, etc. C’est l’effort
obstiné conduit depuis quelques millénaires contre ces fausses
évidences, par l’observation patiente de phénomènes physiques
précisément caractérisés, par la formulation théorique de moins
en moins approximative que quelques héros de la science, parfois
au prix d’aventures rocambolesques, ont mis en lumière la forme
de notre planète, dont la rotondité n’est qu’approximative. Ce
faisant, il explique aussi que celle-ci est liée à son histoire, à sa
rotation, mais aussi à l’histoire générale de l’Univers.

Big Bang : comprendre l’Univers depuis ici et maintenant
JEAN-PHILIPPE UZAN
Flammarion, Paris, 2018, 299 p.
Jean-Philippe Uzan, cosmologiste (CNRS), formule une problématique
proche, mais à l’échelle de l’Univers, et plutôt dans une perspective
épistémologique qu’historique. Il met le doigt sur la distinction
à opérer entre cosmologie en tant que science, et Cosmologie en
tant que récit quasi religieux, en se focalisant sur le premier.
Scientifique, certes, la cosmologie connaît cependant plusieurs
limites, notamment les suivantes : comme il n’y a qu’un seul
Univers à notre disposition, il est impossible d’avoir une approche
comparative ; notre place dans l’Univers, tout à fait quelconque,
peut être une source de biais de nos observations, d’autant que
l’Univers observable est limité par la distance que la lumière a pu
parcourir en 13 milliards d’années pour nous parvenir. Si le Big
Bang constitue le cadre général le plus solide pour expliquer les
observations, ses fragilités ne sont pas dissimulées, en particulier
celles relatives aux composants ultramajoritaires de l’Univers :
matière et énergie noires, dont on ignore à ce jour totalement la
nature. On regrettera toutefois la présentation parfois obscure
des concepts purement scientifiques, et un renvoi malheureusement
quasiment systématique aux travaux de l’auteur