COP 21 : «TOUT EST INSCRIT, MAIS TOUT RESTE À FAIRE», PIERRE LAURENT*

*Pierre Laurent est secrétaire national du PCF.

Malgré quelques doutes qui se sont exprimés, l’accord de Paris sur le climat a finalement été adopté par les 195 délégations réunies au Bourget. Toutefois sa dimension universelle marque une étape importante cinq ans après l’échec de Copenhague auquel je participai également. Sur les principes, tout est inscrit : limitation à 2 °C, voire 1,5 °C, si possible, la hausse de la température planétaire comme l’exigeaient les pays les plus vulnérables; 100 milliards de dollars, par an, d’ici à 2020, dédiés aux mesures d’adaptation des pays en développement ; clause de revoyure afin de rehausser régulièrement le niveau d’engagements tant de réduction des émissions de gaz à effet de serre que financiers…

Pourtant tout reste à réaliser. On le sait les engagements actuels des pays sont plus proches des 3°C, ce qui rendrait notre monde invivable; la concrétisation des 100 milliards de dollars reste à être confirmée, la structuration du Fonds vert reste floue (dons, prêts subventions…) comme les modalités de sa répartition entre pays. Enfin, si la nature de cet accord favorise l’engagement politique de chaque nation, il est très loin d’être juridiquement contraignant comme le revendiquaient les peuples en décrétant l’état d’urgence climatique. Bien des étapes restent donc à franchir. La première d’entre elles sera la ratification de l’accord par chaque pays après l’avoir traduit dans leur droit national.

Layout 1La vigilance s’impose donc et c’est pour cette raison que j’ai participé le 12 décembre dernier, avec la société civile, au rassemblement du Champs-de-Mars pour dire « Nous aurons le dernier mot ! ». L’essentiel maintenant est d’engager la transition écologique et sociale vers une société sobre en carbone afin d’atteindre les objectifs de la COP21 et de réduire les inégalités de développement dans le monde. Cette ambition commande que l’on sorte des politiques d’austérité en France et en Europe et un autre partage des richesses à l’échelle du monde. Les propositions que nous avons formulées depuis des mois restent d’actualité. Nous voulons donner de la force au développement humain durable mondial qui, selon moi, ne peut voir le jour dans le cadre de l’économie libérale mondialisée. Nous continuerons donc à les faire vivre dans le débat politique en lien avec toutes les forces progressistes disponibles. Nous continuerons également d’agir en constante recherche de convergence avec les citoyennes et les citoyens, ici, en Europe et dans le monde. Nous serons présents aux côtés des acteurs de la Coalition Climat 21, tout au long de l’année 2016, dans la perspective de la COP22 à Marrakech au Maroc et du Forum social mondial à Québec.

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