*Amar Bellal est rédacteur en chef de Progressistes.
L’année 2015 a vu sur le territoire français plusieurs attaques terroristes d’une ampleur sans précédent. Le 13 novembre, ce sont nos pires ennemis qui ont frappé à Saint-Denis et à Paris, ceux-là mêmes que nous combattons tous les jours à travers nos pages en promouvant, numéro après numéro, les idées de progrès et d’émancipation pour toutes et tous, sans exclusive.
Toute l’équipe de rédaction a été particulièrement peinée en apprenant la disparition de proches dans ces attentats, et c’est l’occasion ici d’exprimer notre amitié et notre solidarité la plus sincère aux familles des victimes.
Mais 2015 est aussi une année politique qui se termine par des élections marquées par un score historique pour l’extrême droite dans notre pays.
Le résultat de ces élections met en évidence l’ampleur de la banalisation de l’idéologie du FN, au point que l’idée même de barrage républicain a pu faire débat. Néanmoins, et il faut le saluer, les électeurs ont su trancher par la réalité des faits, en se mobilisant et en ne livrant aucune région aux Le Pen. C’est la seule bonne nouvelle de ces élections : pour nombre d’électeurs de gauche, cette banalisation ne passe pas, et il y aura toujours une différence entre la droite, plus ou moins républicaine certes, et l’extrême droite.
« Le vieux monde se meurt,le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » On a coutume de citer Gramsci dans les moments difficiles, peut-être un peu trop facilement, souvent aussi parce que face à l’ampleur des difficultés on cherche à se rassurer comme on peut. Mais cette citation n’a de sens que si nous nous impliquons tous, pour qu’advienne vraiment ce monde nouveau, dans le sens où nous le voulons, progressiste, émancipateur, dépassant un système à bout de souffle, système produisant des catastrophes sociales partout dans le monde. Agir donc, loin du spontanéisme ou de l’individualisme, et à rebours complet des campagnes visant à ringardiser l’engagement des uns et des autres dans les partis politiques et les syndicats.
Et il y a des raisons de se battre : de nombreux signes montrent que les potentialités sont réelles pour répondre aux droits fondamentaux des 7 et bientôt 9 milliards d’êtres humains sur Terre, et nous travaillons dans notre revue à les mettre en évidence. En France, la catastrophe économique et écologique peut être évitée si on trouve le courage de s’attaquer aux immenses gâchis financiers. Cela passe par des outils politiques, des lois ambitieuses permettant de pénaliser lourdement les crédits bancaires alloués à des opérations de spéculations et de favoriser, au contraire, l’investissement dans l’économie réelle, dans des projets qui font sens et qui répondent à des besoins sociaux. C’est cela, entre autres, l’arme de destruction massive contre le désespoir et le vote FN : des propositions politiques précises qui nous fassent sortir de ce système, qui réindustrialisent le pays, restaurent de la souveraineté populaire et stoppent la « disneylisation » en cours de nos territoires, qui transforment ces derniers en espaces parsemés de vastes centres commerciaux, sans aucune usine autour. Pour cela,nous avons besoin de syndicats et de partis politiques forts, qui font grandir ces exigences sur le terrain.
Ils ne gagneront pas, et ils ne passeront pas. Plus que jamais nous sommes déterminés à nous battre et à faire vivre les idées de progrès pour toute l’humanité.
Les communistes, avec leurs revues, dont Progressistes, revue du PCF animée par une équipe de militants bénévoles, sont et seront aux avant postes de cette lutte.
Toute l’équipe de la rédaction tient à exprimer ses condoléances aux familles de Matthieu Giroud, maître de conférences à l’IUT de Marne-la-Vallée, et de Hugo Sarrade, étudiant en intelligence artificielle à la faculté des sciences de Montpellier, victimes des attentats au Bataclan.