LES BRÈVES (N°5)

LES ACCIDENTS DANS LES MINES DE CHARBON DANS LE MONDE

Il y a dix ans, la dernière mine de charbon française fermait en Lorraine. Le charbon continue cependant d’être une source d’énergie majeure et d’être exploité dans bien des parties du monde, et il faut bien constater que cette exploitation reste toujours meurtrière. En mai 2014, la catastrophe de la mine de Soma, en Turquie, a fait 301 victimes. Les mines chinoises ne sont pas en reste : récemment encore, 22 mineurs ont été tués dans une explosion dans le sud-ouest de la Chine.

En 2013, pas moins de 1 049 mineurs chinois ont trouvé la mort, encore ne s’agit-il là que d’un chiffre officiel – un certain nombre d’ONG affirment que le bilan réel est beaucoup plus élevé. Plus que jamais donc, à l’échelle mondiale, la question de la sécurité au fond est primordiale et il faudrait justement la faire passer devant tous les objectifs de rentabilité et de profit. Les progrès techniques qui continuent dans le domaine de l’exploitation charbonnière permettraient de mieux assurer cette sécurité, à condition que la volonté politique existe.

UN SATELLITE D’OBSERVATION DU CO2 DANS L’ATMOSPHÈRE

La NASA vient de lancer depuis la Californie un satellite OCO-2 (Orbiting Carbone Observatoty 2) conçu pour mesurer en continu la teneur en CO2 de l’atmosphère. Ce gaz joue un rôle décisif (avec le méthane et les autres GES) dans l’évolution du climat. Or le cycle naturel du CO2 dans l’atmosphère a été bouleversé par les émissions d’origine humaine et la déforestation des régions tropicales ; l’augmentation de la teneur en CO2 de l’atmosphère semble en grande partie responsable du réchauffement climatique.

Jusqu’à présent, les mesures étaient faites au sol et dépendaient de l’environnement alentour ; certaines étaient effectuées au sommet du Mauna Loa, situé loin de toute influence perturbatrice, et là elles avaient enregistré une augmentation de 315 ppm à 400 ppm depuis 1950. C’est dire l’importance de ce nouvel outil pour une connaissance plus fine de ces données, avec leurs variations selon les zones de la planète.

LE POIDS ET LE COÛT DES PUBS

Une enquête de l’UFC-Que choisir révèle qu’en moyenne un ménage reçoit 72 prospectus par mois (2,7 kg de papier) s’il n’a pas l’autocollant « Stop pub » collé sur sa boîte à lettres, et 12 prospectus seulement (400 g) grâce à celui-ci. La diffusion des pubs a augmenté de 35 % en dix ans et produit près de 70 000 t de déchets papier par mois. Les responsables sont la grande distribution, le bricolage et l’ameublement à 69 %.

Les annonceurs dépensent 2,9 milliards d’euros par an, répercutés sur la clientèle (donc nous-mêmes), et nous payons ensuite 230 millions d’euros pour le traitement des déchets papier.

UNE NOUVELLE CLASSE DE PESTICIDES À INTERDIRE ?

Les néonicotinoïdes sont une classe de pesticides utilisée depuis plus de vingt ans. Une équipe de spécialistes de plusieurs pays a produit une métaanalyse à partir de plus de 800 articles de recherche (étude à paraître prochainement). Ces insecticides représentent 40 % des ventes d’insecticides agricoles et 2,63 milliards de dollars de chiffre d’affaire dans le monde. Près de 10 000 fois plus toxique que le DDT à poids égal, cette classe d’insecticides attaque le système nerveux des insectes, semble responsable du syndrome d’effondrement des colonies que subissent notamment les abeilles et se répand ensuite par les sols et la chaîne alimentaire chez des espèces insectivores, oiseaux et autres vertébrés.

L’équipe de chercheurs qui a mené cette étude se pose la question de l’interdiction de ce type de pesticides. À suivre.

VERS LA CRÉATION D’UN INDICE DU COÛT DU CAPITAL

Le Conseil national de l’information statistique (CNIS), à l’initiative de la CGT, travaille sur la constitution d’un nouvel outil statistique pour évaluer le poids grandissant des dépenses des entreprises en capital matériel et financier. Il s’agit de répondre à la campagne de culpabilisation des salariés sur le « coût du travail », nouvelle étape dans la bataille fondamentale pour l’accès à la connaissance économique.

La CGT entend démontrer que c’est le coût du capital qui freine la contribution des entreprises à la création de richesses, le but étant de disposer d’un instrument de mesure et d’indicateurs utilisables dans le débat public. Des chercheurs de l’université de Lille montrent que ce coût est tel qu’il décourage tout investissement ne répondant pas à une norme de rentabilité (une rentabilité de 15 % a parfois été mentionnée, voire exigée). L’enjeu est de libérer les entreprises de cette pression, et de dépenser plus pour les êtres humains, en formation, salaires et développement de l’emploi qualifié.

COUPE DU MONDE : DES MILLIONS DE TÉLÉVISEURS VENDUS… MAIS TOUS IMPORTÉS !

Tous les quatre ans, les industriels de la télévision attendent que la Coupe du monde de football redynamise le marché. Au mois de mai 2014 se sont vendus autant de postes que sur toute l’année 2013, après deux ans de baisse continue. Les ventes ont bondi de 25 % en volume et de 29 % en valeur, avec une montée des préférences pour les écrans plus grands. Une frénésie de consommation qui dope d’autant plus nos importations ! En effet, aucun de ces téléviseurs n’aura été fabriqué en France.

1747 MILLIARDS DE $ PAR AN

C’est la somme totale des dépenses militaires en 2013 à l’échelle mondiale. Trois pays représentent à eux seuls plus de la moitié de ces dépenses : les États-Unis, la Chine et la Russie. Phénomène plus inquiétant encore, ces dernières années les budgets militaires ont continué à augmenter, et certains pays, à l’instar de la Chine, de la Russie ou encore de l’Arabie Saoudite, ont plus que doublé les sommes consacrées à l’armement. Voilà décidément quin’a rien de rassurant !

LE MÉDICAL, AXE STRATÉGIQUE DÉSORMAIS RECONNU POUR LE GROUPE THALES

Deux années de travail syndical persévérant et pertinent porté par la CGT ont abouti à une réorientation du groupe vers des activités civiles, en développant une filière industrielle et technologique d’imagerie médicale de proximité, et à terme à structurer un réseau de PME dans le secteur.

L’expertise de tous les salariés a permis ce projet – étudié et confirmé en juillet par la direction du groupe – pour aller vers d’autres nouvelles technologies, prometteuses pour l’emploi et les besoins de santé de la population.

À suivre. http://www.imageriedavenir.fr

BOLOGNE, CAPITALE DU « CALCUL »

Du 21 au 25 juillet 2014 s’est tenue à Bologne une conférence internationale sur le calcul haute performance (HPC) et la simulation.

La conférence a porté sur les systèmes de calcul haute performance à grande échelle, leur usage pour la modélisation et la simulation, leurs conceptions, possibilités et impacts.

Des experts académiques, industriels et gouvernementaux étaient invités à s’exprimer, ainsi que les auteurs de travaux sur l’état actuel de la recherche en HPC et sur les technologies et systèmes de simulation.

Des experts du monde entier, et plus particulièrement de nations « dans la course », comme la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Inde, la Russie et d’autres encore, étaient présents. La France fait partie des différents comités d’organisation et de parrainage à travers l’INRIA, Bull, le CEA et l’Université française. http://cisedu.us/rp/hpcs14/

PROCESSEURS : LA FRANCE ENCORE DANS LE COUP

La Commission européenne a autorisé le 25 juin une aide de 400 M€ accordée par la France à STMicroelectronics (ST).

Les technologies de production de nano 2017 font l’objet d’une compétition de niveau mondial, mobilisant d’énormes ressources privées et publiques entre cinq pôles mondiaux : deux aux États-Unis, deux en Asie et un en Europe (Crolles-Grenoble).

Ce qui est en jeu, c’est la capacité à terme de la France à fabriquer notamment les processeurs nécessaires aux superordinateurs de l’avenir (programme exaflopique).

Les circuits intégrés produits par l’industrie du semi-conducteur (les « puces ») sont omniprésents dans la vie quotidienne. Cela traduit une tendance de fond de l’évolution de l’industrie à l’échelle mondiale, à savoir le rôle de plus en plus déterminant que joue la nanoélectronique dans l’innovation de la plupart des branches industrielles.

C’est pourquoi cette technologie revêt un caractère stratégique pour la politique industrielle, notamment en termes d’accès, pour les industriels intégrateurs, aux composants présentant un caractère critique pour leur capacité à innover.

Les antibiotiques au patrimoine mondial de l’UNESCO

Un certain nombre de spécialistes et de sociétés savantes ont défendu récemment l’idée, en apparence paradoxale, d’une inscription des antibiotiques au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agirait tout d’abord d’affirmer que ces derniers, autant que les produits des arts ou des techniques, peuvent être considérés comme des « chefs-d’œuvre du génie créateur humain » (ce qui est le critère pour une inscription sur la fameuse liste de l’UNESCO). Mais, à l’heure où la résistance aux antibiotiques devient un phénomène de plus en plus préoccupant, qui pourrait occasionner de graves crises sanitaires dans les prochaines décennies (certaines infections, comme la pneumonie, deviendraient impossibles à traiter), l’enjeu est aussi d’appeler à préserver l’efficacité de ces médicaments. Le classement serait dans ce cadre un signal fort, pour rappeler que les antibiotiques n’ont rien d’automatique et qu’il conviendrait de diminuer vraiment leur consommation, afin qu’ils préservent justemen leur efficacité.

Un scandale sanitaire : la fermeture du réacteur nucléaire Osiris

Nouvelle victime des politiques d’austérité, le réacteur nucléaire Osiris, situé sur le plateau de Saclay, en région parisienne, et fabriquant des radioéléments à usage médical, notamment le « tecténium 99m», devra fermer en 2015. Ces radioéléments servent notamment aux examens indispensables pour le dépistage des cancers, des pathologies pulmonaires et cardiaques. Le principe est simple : injecté dans le corps du patient, le «tecténium 99m» se fixe sur l’organe que l’on veut observer et, grâce à son rayonnement, permet d’en visualiser le fonctionnement.

Quelque 30 millions d’examens par an sont réalisés dans le monde à l’aide de ce radioélément, dont 8 millions en Europe et 1 million en France.

Un nouveau réacteur (RJH) est en construction à Cadarache, mais il ne sera pas opérationnel avant 2020. Il va donc y avoir une pénurie de ces radioéléments en France et en Europe, les autres réacteurs européens produisant le « tecténium 99m», étant peu nombreux.

La raison invoquée de cette fermeture est l’âge du réacteur (50 ans), pourtant un des plus jeunes d’ Europe. En comparaison, le réacteur BR2 en Belgique a 54 ans, HFR aux Pays Bas a 52 ans, un autre réacteur en république Tchèque a 57 ans… Et ils continueront de fonctionner pendant de nombreuses années. « Ces réacteurs présentent-ils un meilleur niveau de fiabilité qu’Osiris, qui a 50 ans ? » s’interroge la CGT.

Cet arrêt ne semble donc pas être motivé par un souci de sécurité ou d’utilité : il s’agit uniquement de réaliser des économies budgétaires, en dépit des risques graves couru par les patients.

L’Académie de médecine a d’ailleurs réagi et tiré la sonnette d’alarme : «L’autorisation de fonctionnement du réacteur Osiris court jusqu’en fin 2015 or le réacteur Jules-Horovitz (RJH) du CEA, qui doit le remplacer, ne sera opérationnel qu’en 2018-2020. De plus, le réacteur canadien NRU doit cesser son activité en octobre 2016, et le réacteur belge BR2 doit être en maintenance pendant dix-huit mois en 2015-2016. Une période de pénurie est donc certaine de 2016 à 2018 si rien n’est fait pour la prévenir.»

Une grande partie des 80 salariés du site du CEA, chercheurs et administratifs, s’était mise en grève le 23 juin pour demander le report de cette fermeture annoncée. Le gouvernement vient pourtant de confirmer sa décision en juillet. n

Une pétition est en ligne : http://www.petitions24. net/je_demande_le_report_de_larret_du _reacteur_osiris_de_saclay

Construction d’un nouveau télescope géant au Chili

Dans le désert d’Atacama, du fait de l’extrême stabilité de l’air, les ondes traversent mieux l’atmosphère. C’est donc le lieu choisi pour de nombreux télescopes qui explorent l’Univers. Déjà le radiotélescope ALMA ausculte l’Univers froid et obscur, le VLT observe l’Univers plus proche, chaud et lumineux, mais avec des performances moindres que son successeur en cours de construction. Le E-ELT (European Extremely Large Telescope), avec un miroir de 39m de diamètre, aura une surface collectrice de lumière 10 à 15 fois supérieure à celle des télescopes existants. Les travaux en sont aux fondations, ils dureront plus de dix ans pour une mise en service deux ans après leur achèvement. «Un télescope pour le XXIIe siècle », disent ses responsables.

Cet outil permettra de progresser dans la connaissance des structures de l’Univers, des trous noirs, et des éventuelles exoplanètes où une vie aurait pu se développer.

Révolution thérapeutique ou spéculation des labos ?

De nouvelles possibilités dans le traitement, voire l’éradication, de l’hépatite C sont liées à de nouvelles molécules comme les antirétroviraux d’action directe (AAD). Le Sovaldi (nom commercial du sofosbuvir) du laboratoire étatsunien Gilead en fait partie, avec une réponse de l’ordre de 90% au bout de trois mois (voir art. p. 40) ; mais, ce labo profitant d’une phase de prix libre le prix du traitement dépasse largement 50000 € : pour 25000 patients par an en France, cela représente près de 1,25 Md€, soit 7 % du budget du médicament en France.

Ne pas soigner ceux qui pourraient guérir ? Ne traiter que les plus atteints? Sur quel critère décider de traiter ou non? Des critères purement médicaux? Ou s’agit-il de plier devant la spéculation?

La France et 14 autres pays ont lancé une initiative européenne pour limiter ces prix jugés 4 ou 5 fois supérieurs à « la normale ». Et il se murmure qu’à travers ce prix spéculatif, Gilead veut se rembourser du rachat du laboratoire Pharmasset (11milliards) qui détenait cette molécule. Nous sommes loin d’un idéal humaniste!

Fièvre hémorragique Ebola en Afrique de l’Ouest

Aux confins de trois pays, Guinée, Liberia et Sierra Leone, plusieurs foyers de fièvre hémorragique Ebola entraîne ce que les autorités sanitaires qualifient à présent d’« épidémie hors contrôle » et qui menace de s’étendre à d’autres zones, en Afrique d’abord.

Cette fièvre mal étudiée est apparue en 1976, elle est due à un virus qui semble transmis, directement ou non, des chauves-souris à des mammifères, et donc à l’homme. Et comme pour d’autres maladies pour le traitement desquelles l’industrie pharmaceutique juge non rentables les recherches, on ne dispose d’aucun traitement efficace, ni de vaccin, alors que la mortalité est de plus de 60 % des malades. Les zones touchées rendent difficile toute prise en charge.

Maladie de la misère moderne, il semble que la consommation de « viande de brousse » – des animaux chassés pour la consommation lorsque manquent d’autres moyens alimentaires – joue un rôle dans la transmission de la maladie.

Catastrophe de Brétigny : à réseau délabré, réforme inadaptée ?

Le parquet a relevé un déficit de la qualité de la maintenance, au sujet de l’éclisse mal fixée responsable de l’accident de juillet 2013 qui avait fait 7 morts.

Rappelons que la brigade « voies » de Brétigny est passée de 19 cheminots en 2005 à 9 aujourd’hui.

Par ailleurs, en 2005 et 2012, les audits de l’École polytechnique de Lausanne alertaient sur le vieillissement inquiétant de l’ensemble du réseau français, notamment sur des lignes très fréquentées, comme celle de Brétigny-sur-Orge. Les cheminots grévistes n’étaient décidément pas « hors sujet » en dénonçant le choix du tout business au détriment de la politique d’emploi et de formation et une mauvaise organisation de la production.

La réforme ferroviaire laisse de côté le boulet des 40 Md€ de dette; en Allemagne, l’État a repris une grande partie des dettes de l’opérateur historique! Quid de la concurrence non faussée ? Cette réforme crée trois entités équivoques, au lieu d’un établissement intégrant gestion de l’infrastructure et de l’exploitant ferroviaire (séparés depuis 1997) et d’un retour à un vrai service public et aux conditions d’une recherche de sécurité maximale.

BILLET D’HUMEUR D’IVAN

» LES ACCIDENTS DANS LES MINES DE CHARBON DANS LE MONDE

Il y a dix ans, la dernière mine de charbon française fermait en Lorraine. Le charbon continue cependant d’être une source d’énergie ajeure

et d’être exploité dans bien des parties du monde, et il faut bien constater que cette exploitation reste toujours meurtrière. En mai 2014, la

catastrophe de la mine de Soma, en Turquie, a fait 301 victimes. Les mines chinoises ne sont pas en reste : récemment encore, 22 mineurs ont été tués dans une explosion dans le sud-ouest de la Chine. En 2013, pas moins de 1 049 mineurs chinois ont trouvé la mort, encore ne s’agit-il là que d’un chiffre officiel – un certain nombre d’ONG affirment que le bilan réel est beaucoup plus élevé. Plus que jamais donc, à l’échelle

mondiale, la question de la sécurité au fond est primordiale et il faudrait justement la faire passer devant tous les objectifs de rentabilité et de

profit. Les progrès techniques qui continuent dans le domaine de l’exploitation charbonnière permettraient de mieux assurer cette sécurité, à

condition que la volonté politique existe.

» UN SATELLITE D’OBSERVATION DU CO2 DANS L’ATMOSPHÈRE

La NASA vient de lancer depuis la Californie un satellite OCO-2 (Orbiting Carbone Observatoty 2) conçu pour mesurer en continu la teneur en

CO2 de l’atmosphère. Ce gaz joue un rôle décisif (avec le méthane et les autres GES) dans l’évolution du climat. Or le cycle naturel du CO2

dans l’atmosphère a été bouleversé par les émissions d’origine humaine et la déforestation des régions tropicales ; l’augmentation de la teneur en CO2 de l’atmosphère semble en grande partie responsable du réchauffement climatique.

Jusqu’à présent, les mesures étaient faites au sol et dépendaient de l’environnement alentour ; certaines étaient effectuées au sommet du Mauna Loa, situé loin de toute influence perturbatrice, et là elles avaient enregistré une augmentation de 315 ppm à 400 ppm depuis 1950. C’est dire l’importance de ce nouvel outil pour une connaissance plus fine de ces données, avec leurs variations selon les zones de la planète.

» LE POIDS ET LE COÛT DES PUBS

Une enquête de l’UFC-Que choisir révèle qu’en moyenne un ménage reçoit 72 prospectus par mois (2,7 kg de papier) s’il n’a pas l’autocollant

« Stop pub » collé sur sa boîte à lettres, et 12 prospectus seulement (400 g) grâce à celui-ci. La diffusion des pubs a augmenté de 35 % en dix ans et produit près de 70 000 t de déchets papier par mois. Les responsables sont la grande distribution, le bricolage et l’ameublement à 69 %.

Les annonceurs dépensent 2,9 milliards d’euros par an, répercutés sur la clientèle (donc nous-mêmes), et nous payons ensuite 230 millions d’euros pour le traitement des déchets papier.

» UNE NOUVELLE CLASSE DE PESTICIDES À INTERDIRE ?

Les néonicotinoïdes sont une classe de pesticides utilisée depuis plus de vingt ans. Une équipe de spécialistes de plusieurs pays a produit une métaanalyse à partir de plus de 800 articles de recherche (étude à paraître prochainement). Ces insecticides représentent 40 % des ventes d’insecticides agricoles et 2,63 milliards de dollars de chiffre d’affaire dans le monde. Près de 10 000 fois plus toxique que le DDT à poids égal, cette classe d’insecticides attaque le système nerveux des insectes, semble responsable du syndrome d’effondrement des colonies que subissent notamment les abeilles et se répand ensuite par les sols et la chaîne alimentaire chez des espèces insectivores, oiseaux et autres vertébrés.

L’équipe de chercheurs qui a mené cette étude se pose la question de l’interdiction de ce type de pesticides. À suivre.

» VERS LA CRÉATION D’UN INDICE DU COÛT DU CAPITAL

Le Conseil national de l’information statistique (CNIS), à l’initiative de la CGT, travaille sur la constitution d’un nouvel outil statistique pour

évaluer le poids grandissant des dépenses des entreprises en capital matériel et financier. Il s’agit de répondre à la campagne de culpabilisation

des salariés sur le « coût du travail », nouvelle étape dans la bataille fondamentale pour l’accès à la connaissance économique.

La CGT entend démontrer que c’est le coût du capital qui freine la contribution des entreprises à la création de richesses, le but étant de disposer

d’un instrument de mesure et d’indicateurs utilisables dans le débat public. Des chercheurs de l’université de Lille montrent que ce coût est tel qu’il décourage tout investissement ne répondant pas à une norme de rentabilité (une rentabilité de 15 % a parfois été mentionnée, voire exigée). L’enjeu est de libérer les entreprises de cette pression, et de dépenser plus pour les êtres humains, en formation, salaires et développement de l’emploi qualifié.

» COUPE DU MONDE : DES MILLIONS DE TÉLÉVISEURS VENDUS… MAIS TOUS IMPORTÉS !

Tous les quatre ans, les industriels de la télévision attendent que la Coupe du monde de football redynamise le marché. Au mois de mai 2014 se sont vendus autant de postes que sur toute l’année 2013, après deux ans de baisse continue. Les ventes ont bondi de 25 % en volume et de 29 % en valeur, avec une montée des préférences pour les écrans plus grands. Une frénésie de consommation qui dope d’autant plus nos importations ! En effet, aucun de ces téléviseurs n’aura été fabriqué en France.

» 1747 MILLIARDS DE $ PAR AN

C’est la somme totale des dépenses militaires en 2013 à l’échelle mondiale. Trois pays représentent à eux seuls plus de la moitié de ces dépenses : les États-Unis, la Chine et la Russie. Phénomène plus inquiétant encore, ces dernières années les budgets militaires ont continué à augmenter, et certains pays, à l’instar de la Chine, de la Russie ou encore de l’Arabie Saoudite, ont plus que doublé les sommes consacrées à l’armement. Voilà décidément quin’a rien de rassurant !

» LE MÉDICAL, AXE STRATÉGIQUE DÉSORMAIS RECONNU POUR LE GROUPE THALES

Deux années de travail syndical persévérant et pertinent porté par la CGT ont abouti à une réorientation du groupe vers des activités civiles, en développant une filière industrielle et technologique d’imagerie médicale de proximité, et à terme à structurer un réseau de PME dans le secteur.

L’expertise de tous les salariés a permis ce projet – étudié et confirmé en juillet par la direction du groupe – pour aller vers d’autres nouvelles

technologies, prometteuses pour l’emploi et les besoins de santé de la population.

À suivre. http://www.imageriedavenir.fr

» BOLOGNE, CAPITALE DU « CALCUL »

Du 21 au 25 juillet 2014 s’est tenue à Bologne une conférence internationale sur le calcul haute performance (HPC) et la simulation.

La conférence a porté sur les systèmes de calcul haute performance à grande échelle, leur usage pour la modélisation et la simulation,

leurs conceptions, possibilités et impacts.

Des experts académiques, industriels et gouvernementaux étaient invités à s’exprimer, ainsi que les auteurs de travaux sur l’état actuel de la

recherche en HPC et sur les technologies et systèmes de simulation.

Des experts du monde entier, et plus particulièrement de nations « dans la course », comme la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Inde, la Russie

et d’autres encore, étaient présents. La France fait partie des différents comités d’organisation et de parrainage à travers l’INRIA, Bull, le CEA et l’Université française. http://cisedu.us/rp/hpcs14/

» PROCESSEURS : LA France ENCORE DANS LE COUP

La Commission européenne a autorisé le 25 juin une aide de 400 M€ accordée par la France à STMicroelectronics (ST).

Les technologies de production de nano 2017 font l’objet d’une compétition de niveau mondial, mobilisant d’énormes ressources privées et

publiques entre cinq pôles mondiaux : deux aux États-Unis, deux en Asie et un en Europe (Crolles-Grenoble).

Ce qui est en jeu, c’est la capacité à terme de la France à fabriquer notamment les processeurs nécessaires aux superordinateurs de l’avenir (programme exaflopique).

Les circuits intégrés produits par l’industrie du semi-conducteur (les « puces ») sont omniprésents dans la vie quotidienne. Cela traduit une

tendance de fond de l’évolution de l’industrie à l’échelle mondiale, à savoir le rôle de plus en plus déterminant que joue la nanoélectronique

dans l’innovation de la plupart des branches industrielles.

C’est pourquoi cette technologie revêt un caractère stratégique pour la politique industrielle, notamment en termes d’accès, pour les industriels

intégrateurs, aux composants présentant un caractère critique pour leur capacité à innover.

Les antibiotiques au patrimoine mondial de l’UNESCO

Un certain nombre de spécialistes et de sociétés savantes ont défendu récemment l’idée, en apparence paradoxale, d’une inscription des antibiotiques au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agirait tout d’abord d’affirmer que ces derniers, autant que les produits des arts ou des techniques, peuvent être considérés comme des « chefs-d’œuvre du génie créateur humain » (ce qui est le critère pour une inscription sur la fameuse liste de l’UNESCO). Mais, à l’heure où la résistance aux antibiotiques devient un phénomène de plus en plus préoccupant, qui pourrait occasionner de graves crises sanitaires dans les prochaines décennies (certaines infections, comme la pneumonie, deviendraient impossibles à traiter), l’enjeu est aussi d’appeler à préserver l’efficacité de ces médicaments. Le classement

serait dans ce cadre un signal fort, pour rappeler que les antibiotiques n’ont rien d’automatique et qu’il conviendrait de diminuer vraiment leur consommation, afin qu’ils préservent justemen leur efficacité.

Un scandale sanitaire : la fermeture du réacteur nucléaire Osiris

Nouvelle victime des politiques d’austérité, le réacteur nucléaire Osiris, situé sur le plateau de Saclay, en région parisienne, et fabriquant des radioéléments à usage médical, notamment le « tecténium 99m», devra fermer en 2015. Ces radioéléments servent notamment aux examens indispensables pour le dépistage des cancers, des pathologies pulmonaires et cardiaques. Le principe est simple : injecté dans le corps du patient, le «tecténium 99m» se fixe sur l’organe que l’on veut observer et, grâce à son rayonnement, permet d’en visualiser le fonctionnement.

Quelque 30 millions d’examens par an sont réalisés dans le monde à l’aide de ce radioélément, dont 8 millions en Europe et 1 million en France.

Un nouveau réacteur (RJH) est en construction à Cadarache, mais il ne sera pas opérationnel avant 2020. Il va donc y avoir une pénurie de ces radioéléments en France et en Europe, les autres réacteurs européens produisant le « tecténium 99m», étant peu nombreux.

La raison invoquée de cette fermeture est l’âge du réacteur (50 ans), pourtant un des plus jeunes d’ Europe. En comparaison, le réacteur BR2 en Belgique a 54 ans, HFR aux Pays Bas a 52 ans, un autre réacteur en république Tchèque a 57 ans… Et ils continueront de fonctionner pendant de nombreuses années. « Ces réacteurs présentent-ils un meilleur niveau de fiabilité qu’Osiris, qui a 50 ans ? » s’interroge la CGT.

Cet arrêt ne semble donc pas être motivé par un souci de sécurité ou d’utilité : il s’agit uniquement de réaliser des économies budgétaires, en dépit des risques graves couru par les patients.

L’Académie de médecine a d’ailleurs réagi et tiré la sonnette d’alarme : «L’autorisation de fonctionnement du réacteur Osiris court jusqu’en fin 2015 or le réacteur Jules-Horovitz (RJH) du CEA, qui doit le remplacer, ne sera opérationnel qu’en 2018-2020. De plus, le

réacteur canadien NRU doit cesser son activité en octobre 2016, et le réacteur belge BR2 doit être en maintenance pendant dix-huit mois en 2015-2016. Une période de pénurie est donc certaine de 2016 à 2018 si rien n’est fait pour la prévenir.»

Une grande partie des 80 salariés du site du CEA, chercheurs et administratifs, s’était mise en grève le 23 juin pour demander le report de cette fermeture annoncée. Le gouvernement vient pourtant de confirmer sa décision en juillet. n

Une pétition est en ligne : http://www.petitions24. net/je_demande_le_report_de_larret_du _reacteur_osiris_de_saclay

Construction d’un nouveau télescope géant au Chili

Dans le désert d’Atacama, du fait de l’extrême stabilité de l’air, les ondes traversent mieux l’atmosphère. C’est donc le lieu choisi pour de nombreux télescopes qui explorent l’Univers. Déjà le radiotélescope ALMA ausculte l’Univers froid et obscur, le VLT observe

l’Univers plus proche, chaud et lumineux, mais avec des performances moindres que son successeur en cours de construction. Le E-ELT (European Extremely Large Telescope), avec un miroir de 39m de diamètre, aura une surface collectrice de lumière 10 à 15 fois supérieure à celle des télescopes existants. Les travaux en sont aux fondations, ils dureront plus de dix ans pour une mise en service deux ans après leur achèvement. «Un télescope pour le XXIIe siècle », disent ses responsables.

Cet outil permettra de progresser dans la connaissance des structures de l’Univers, des trous noirs, et des éventuelles exoplanètes où une vie aurait pu se développer.

Révolution thérapeutique ou spéculation des labos ?

De nouvelles possibilités dans le traitement, voire l’éradication, de l’hépatite C sont liées à de nouvelles molécules comme les antirétroviraux d’action directe (AAD). Le Sovaldi (nom commercial du sofosbuvir) du laboratoire étatsunien Gilead en fait partie, avec

une réponse de l’ordre de 90% au bout de trois mois (voir art. p. 40) ; mais, ce labo profitant d’une phase de prix libre le prix du traitement dépasse largement 50000 € : pour 25000 patients par an en France, cela représente près de 1,25 Md€, soit 7 % du budget du médicament en France.

Ne pas soigner ceux qui pourraient guérir ? Ne traiter que les plus atteints? Sur quel critère décider de traiter ou non? Des critères purement médicaux? Ou s’agit-il de plier devant la spéculation?

La France et 14 autres pays ont lancé une initiative européenne pour limiter ces prix jugés 4 ou 5 fois supérieurs à « la normale ». Et il se murmure qu’à travers ce prix spéculatif, Gilead veut se rembourser du rachat du laboratoire Pharmasset (11milliards) qui détenait cette molécule. Nous sommes loin d’un idéal humaniste!

Fièvre hémorragique Ebola en Afrique de l’Ouest

Aux confins de trois pays, Guinée, Liberia et Sierra Leone, plusieurs foyers de fièvre hémorragique Ebola entraîne ce que les autorités sanitaires qualifient à présent d’« épidémie hors contrôle » et qui menace de s’étendre à d’autres zones, en Afrique d’abord.

Cette fièvre mal étudiée est apparue en 1976, elle est due à un virus qui semble transmis, directement ou non, des chauves-souris à des mammifères, et donc à l’homme. Et comme pour d’autres maladies pour le traitement desquelles l’industrie pharmaceutique juge non rentables les recherches, on ne dispose d’aucun traitement efficace, ni de vaccin, alors que la mortalité est de plus de 60 % des malades. Les zones touchées rendent difficile toute prise en charge.

Maladie de la misère moderne, il semble que la consommation de « viande de brousse » – des animaux chassés pour la consommation lorsque manquent d’autres moyens alimentaires – joue un rôle dans la transmission de la maladie.

Catastrophe de Brétigny : à réseau délabré, réforme inadaptée ?

Le parquet a relevé un déficit de la qualité de la maintenance, au sujet de l’éclisse mal fixée responsable de l’accident de juillet 2013 qui avait fait 7 morts.

Rappelons que la brigade « voies » de Brétigny est passée de 19 cheminots en 2005 à 9 aujourd’hui.

Par ailleurs, en 2005 et 2012, les audits de l’École polytechnique de Lausanne alertaient sur le vieillissement inquiétant de l’ensemble du réseau français, notamment sur des lignes très fréquentées, comme celle de Brétigny-sur-Orge. Les cheminots grévistes n’étaient décidément pas « hors sujet » en dénonçant le choix du tout business au détriment de la politique d’emploi et de formation et une mauvaise organisation de la production.

La réforme ferroviaire laisse de côté le boulet des 40 Md€ de dette; en Allemagne, l’État a repris une grande partie des dettes de l’opérateur historique! Quid de la concurrence non faussée ? Cette réforme crée trois entités équivoques, au lieu d’un établissement intégrant gestion de l’infrastructure et de l’exploitant ferroviaire (séparés depuis 1997) et d’un retour à un vrai service public et aux conditions d’une recherche de sécurité maximale.

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