*Claude Frasson est membre du comité de rédaction de Progressistes
Cambodge, 2008, l’émotion submerge le groupe de chercheurs qui entoure Françoise Barré-Sinoussi, alors responsable du site Asie de l’Agence nationale de recherches sur le sida: elle vient d’apprendre que le prix Nobel de physiologie ou médecine lui a été attribué pour la découverte du VIH. Pour la chercheuse en virologie, la joie est grande bien sûr – c’est le travail de toute une équipe qui est reconnu mais l’espoir l’est peut-être encore plus : ce prix pourrait encourager les jeunes chercheurs à poursuivre ce combat contre la maladie commencé plusieurs années auparavant.
Dès son enfance, Françoise Barré-Sinoussi est passionnée par les sciences naturelles. Ce penchant se confirmera par la suite, malgré deux premières années décevantes à l’université. Elle demande alors à être intégrée à un laboratoire afin de confirmer son orientation dans la voie scientifique. C’est ainsi qu’elle rejoint, en 1971, l’équipe de Jean-Claude Chermann au sein du service d’immunochimie de l’Institut Pasteur de Garches. En 1983, elle travaille toujours à ses côtés et découvre, avec lui et d’autres chercheurs, le VIH, qu’elle parvient à isoler. C’est le combat de sa vie qui commence alors. Dans les années qui suivent, ses recherches vont permettre d’améliorer les traitements et de travailler à l’élaboration de médicaments plus efficaces et mieux tolérés par les patients atteints du sida.
En 1988, elle prend la direction du laboratoire de biologie des rétrovirus à l’Institut Pasteur de Paris. En 2012, elle devient présidente de l’International AIDS Society, première société internationale indépendante de chercheurs et de médecins contre le VIH. Plus récemment, elle s’est impliquée dans les nouveaux enjeux virologiques en présidant le CARE (Comité analyse, recherche et expertise), qui conseille le gouvernement français durant la pandémie de covid-19.
Une réflexion sur “Les sciences et les techniques au féminin : Françoise Barré-Sinoussi (née en 1947), Claude Frasson*”