Télétravail : la santé en danger
Le télétravail, bien qu’il ait représenté un intérêt sanitaire pendant la périodende confinement, ne doit pas faire oublier les risques qu’il comporte pour la santénphysique et mentale des travailleurs.
Une étude de la DARES révèle que les télétravailleurs intensifs (2 jours ou plus dans la semaine) sont deux fois plus exposés que les autres salariés au risque dépressif sévère. Sont en cause la perte de sens ainsi que l’isolement et la difficulté à atteindre ses objectifs.
Sur l’état de santé physique, le bilan n’est pas meilleur. En effet, on observe, toujours grâce aux chiffres de la DARES, qu’en 2017 la moitié des télétravailleurs intensifs ont été en arrêt maladie quand les autres travailleurs concernés par un arrêt de ce type sont autour de 30 % selon les catégories définies dans l’étude.
Le télétravail peut en effet provoquer des troubles musculo-squelettiques (TMS), notamment lorsque l’on n’a pas de matériel adapté, comme un siège de bureau. Mais l’on observe également des problèmes de dos ou encore des problèmes cardio-vasculaires.
Une enquête de la CGT montre que 97% des télétravailleurs n’ont pas eu d’équipements ergonomiques mis à disposition et que 33% des cadres déclarent avoir ressenti une anxiété inhabituelle; 40 % de ces derniers ayant eu à assumer une charge de travail plus importante.
La polio est réapparue au Soudan

Au cours du mois d’août 2020, alors que l’Organisation mondiale de la Santé venait d’annoncer l’éradication de la poliomyélite en Afrique, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (BCHA [OCHA en anglais]) de l’ONU a annoncé qu’après avoir disparu depuis plus d’une décennie des cas avaient été recensés au Soudan : «Au moins treize personnes ont été affectées par cette maladie dans 9 des 18 États du Soudan depuis l’apparition du premier cas le 9 août », a indiqué BCHA Soudan.
Provoquée par le poliovirus sauvage, la poliomyélite est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse qui touche principalement les enfants, attaquant la moelle épinière et pouvant provoquer une paralysie irréversible. Au problème du virus sauvage s’en est substitué un autre : la circulation de virus vaccinaux (mutés). Les vaccins ont certes permis de diminuer de plus de 99 % les cas de paralysie, mais certains offrent une possibilité de seconde vie au virus, rendant plus difficile son éradication.
Les bactéries survivent bien dans l’espace
Une expérience menée à bord de la station spatiale internationale (ISS) entre 2015 et 2018 consistait à installer des bactéries sur les parois de l’ISS, à l’extérieur, et à les y « oublier » pendant des années avant de vérifier si elles avaient survécu.
Après avoir été exposées au vide et aux radiations solaires sur l’ISS, des bactéries ont tenu le coup grâce à une couche protectrice de cellules mortes. Leur résistance suggère qu’elles pourraient vivre assez longtemps pour contaminer d’autres planètes.
La vie issue d’une planète peut en contaminer une autre en voyageant dans l’espace, ce qui pourrait être un élément d’explication de l’apparition de la vie sur Terre.
Menaces sur l’économie de la plaisance
Le groupe Bénéteau, constructeur de bateaux, a annoncé en septembre 2020, arguant de la crise de covid-19, qu’il pourrait supprimer jusqu’à 1390 emplois dans le monde, soit un sixième de ses effectifs. Dans l’Hexagone, les sites en Vendée seraient fortement touchés.
Les mesures envisagées se traduiraient par la fermeture, la cession ou la mise en sommeil de 5 sites sur 24 et une réduction des effectifs comprise entre 710 et 1390 personnes sur les 8361 salariés qui étaient présents dans le groupe au 31 août 2019.
Une négociation devrait avoir lieu en vue d’un accord d’activité partielle de longue durée (APLD) ainsi qu’une procédure d’« information-consultation en vue de la mise en oeuvre de plans de sauvegarde de l’emploi » au sein des entités du constructeur de bateaux.
Travail et salaire au rabais en Ile-de-France
Au sortir du confinement, la région Île-de-France a ouvert une plate-forme pour l’accès à l’emploi des jeunes, en partenariat avec les sociétés privées, dont une nommée StaffMe. À travers son application, celle-ci propose à des jeunes des missions courtes, voire très courtes, mais à la condition que les intéressés aient le statut d’auto-entrepreneur. StaffMe prélève 20 % sur la rémunération de ces missions.
Par cet acte, les institutions comme les missions locales ou Pôle emploi, acteurs traditionnels pour l’entrée sur le marché de l’emploi, sont disqualifiés.
L’application de traçage covid de Google et Apple présente une faille
Début septembre, les universitaires Serge Vaudenay et Martin Vuagnoux, de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, alertent sur l’existence d’une sérieuse faille de sécurité dans l’API de « contact tracing » des géants américains Google et Apple.
La faille de sécurité dont il s’agit concerne le système de notification de l’API appelé Exposure Notifications («notification des expositions », ENS) qui facilite la recherche numérique des contacts. L’ENS complète en effet les techniques traditionnelles de recherche des contacts en enregistrant automatiquement les rencontres avec d’autres utilisateurs de ce système à l’aide de leur smartphone Android ou iOS. C’est un protocole décentralisé fondé sur le signalement et qui utilise le Bluetooth à faible consommation d’énergie et la cryptographie pour préserver la vie privée.
Le duo de chercheurs de l’EPFL a remarqué une absence de synchronisation dans la régénération des codes envoyés par Bluetooth. Derrière ces éléments techniques, une réalité crue : il est possible, une fois la faille exploitée par une entité malveillante, de suivre une personne à la trace.
Au plus fort de la pandémie de covid-19, les solutions de traçages de proximité se sont massivement développées. Le système proposé par Google et Apple a servi de base pour la Suisse, l’Australie, le Canada, la Belgique… StopCovid, l’application prônée par le gouvernement français est, elle, fondée sur un système de suivi propre et une gestion centralisée des données des utilisateurs.
Coronavirus : la course au vaccin et accès à celle-ci
La lutte contre la covid-19 se joue aussi dans les laboratoires. Ils sont plus de 166 en compétition, mais aucun n’aura à lui seul la capacité de répondre aux besoins de la planète. Après AstraZeneca-Oxford University, Moderna est le deuxième laboratoire occidental à lancer un essai de phase 3 pour un vaccin contre la covid-19. Selon Stéphane Bancel, directeur de cette société de biotechnologie étatsunienne, une nouvelle étape d’ici à la fin 2020 devrait voir le jour.
Il n’empêche que c’est la question de la disponibilité de ces futurs vaccins pour les populations qui se pose : qui pourra bénéficier du vaccin en cas de découverte ? Sera-t-il réservé aux plus riches ou serat- il, pour reprendre l’expression du président de la République française, un « bien public mondial »? L’accès universel au vaccin est un combat, alors que le groupe Sanofi caressait il y a peu encore l’idée de livrer le fruit de ses recherches en premier lieu aux États-Uniens.
Plan de relance européen : coupes dans des programmes structurants
Annoncé en grande pompe cet été, le plan de relance européen pioche allégrement dans les politiques européennes. En effet, le fonds destiné à la défense passe de 13 à 7 milliards d’euros. Le fonds destiné à construire une « Europe de la santé » est tout simplement supprimé. Celui de la transition énergétique, notamment pour aider à la sortie du charbon, est amputé de 20 milliards et seuls 10 milliards demeurent sanctuarisés. Le programme de recherche perd 19 milliards, pour un restant de 81 milliards, rabaissant les capacités et les ambitions en faveur des actions sur l’intelligence artificielle notamment. Enfin, Erasmus+ ne verra pas de renforcement budgétaire de son enveloppe.
Un faux compte sur les réseaux sociaux a trompé toute la communauté scientifique
BethAnn McLaughlin, une chercheuse états-unienne spécialisée en neurologie, a mystifié la communauté scientifique en créant de toutes pièces un personnage qu’elle a fait vivre sur Twitter durant plus de trois années.
Elle a reconnu sa galéjade en août 2020. La cofondatrice de MeTooSTEM, une association engagée contre le sexisme dans le monde scientifique, s’est retrouvée acculée par les inconsistances de son histoire, à la suite de sa série de tweets annonçant le décès d’une prétendue « professeure anonyme », à qui elle avait donné une existence sur Twitter avec le pseudonyme @Sciencing_Bi.
À Grenoble, inauguration d’un microscope géant
C’est l’un des plus puissants équipements utiles à l’exploration de la matière qui a été mis en service le 24 août 2020 : le synchrotron de quatrième génération. Vingt-cinq ans après une première version, cet accélérateur de particules unique au monde va permettre des observations à des échelles et avec une qualité d’image encore jamais atteintes.
Ce nouveau synchrotron est une sorte de microscope géant qui produit un faisceau lumineux 10000 milliards de fois plus brillant que celui d’un scanner classique, du type de ceux qu’on peut trouver à l’hôpital. Physiquement, l’appareil se présente comme un immense anneau de 844 m de circonférence, dans lequel on accélère des particules. Au final, ces dernières se transforment en rayon lumineux ultrapuissant prêt à traverser la matière, comme un organe infecté par un virus, par exemple. De quoi étudier de près les impacts de la covid-19 sur les poumons notamment.
Une réflexion sur “Brèves (N°29)”