L’Intelligence Artificielle exige un débat sociétal selon l’UGICT-CGT

L’UGICT-CGT vient juste de publier un nouveau guide qui traite cette fois de l’Intelligence Artificielle1&2.

Le syndicat confédéral spécifique des Ingénieurs, Cadres et Techniciens au sein de la CGT mène depuis plusieurs années un travail de fond en produisant divers guides (dont un sur le télétravail par exemple) en vue d’aider les bases syndicales des entreprises où ces catégories de salariés ne cessent d’augmenter et/ou ne sont pas suffisamment prises en compte, voire même toujours placées dans le camp d’en face.
Les évolutions technologiques entrainent le recours à d’autres outils, d’autres méthodes, d’autres comportements au travail et font que les catégories d’ICT de par leur nombre grandissant sont considérées vis à vis du “coût du travail” de plus en plus comme les autres catégories et même souvent utilisées comme moyen d’expérimentation pour l’introduction de toutes les nouveautés dans tous les domaines.

S’attaquer à un sujet comme celui de l’Intelligence Artificielle va en fait cette fois-ci beaucoup plus loin que les seules bases syndicales ICT de la CGT car cette technologie de l’IA, parmi de nombreuses autres toutes en relation avec le numérique, doit causer de profondes transformations tant dans les entreprises (Usine du futur, Industrie 4.0, …) que dans tout le reste des secteurs d’activité de la vie hors entreprise qui concernent chacun d’entre nous.

Sans surprise puisque c’est un point commun avec notre vision globale, ce nouveau guide rappelle que la technologie comme la science et la technique ne sont jamais neutres et dépendent donc toujours tant des objectifs assignés que des moyens mobilisés. La période actuelle de crise sanitaire le démontre assez bien en ce qui concerne la situation de la recherche virologique et de l’organisation des moyens nécessaires pour faire face à une pandémie au plus vite.

Le guide introduit le terme de “robolution” qui est évidemment un condensé de robot et de révolution, cette fameuse révolution numérique et informationnelle où il ne faut pas déséquilibrer le couple matériel/logiciel, si on considère qu’on rassemble sous le vocable de logiciel, au lieu du terme immatériel, à la fois les données et les programmes (aux formes multiples suivant le support et la fonctionnalité) qui permettent non seulement de traiter ces donnés massives mais aussi de les acquérir et de les stocker, sans oublier les programmes associés d’installation, de suivi d’utilisation, de mise à jour et de maintenance des programmes primaires eux-mêmes (ces programmes secondaires associés fournissant eux-mêmes des données nombreuses aux éditeurs de logiciels).

Il n’y a pas de déterminisme technologique. La « robolution » aura du sens si elle s’inscrit dans une perspective de progrès social et environnemental. C’est à la société de décider ce qu’elle en attend. Il s’agit bien d’une question de choix politique.

L’UGICT-CGT réclame ainsi à juste titre l’organisation d’un débat sociétal national, bien entendu indispensable aussi au-delà de nos frontières à commencer par le niveau européen, qui devrait permettre, tout en le transformant vers plus de participation et de pouvoir des salariés, de revitaliser dans notre pays un dialogue social qui est devenu avec les années une véritable arlésienne à tous les niveaux, de l’entreprise au national en passant par les branches.

Hervé RADUREAU pour la revue Progressistes

1- La présentation du guide: http://www.ugict.cgt.fr/articles/references/decryptage-ia

2-L’accès au guide lui-même: Intelligence artificielle et algorithme : pour quelle robolution ?

2 réflexions sur “L’Intelligence Artificielle exige un débat sociétal selon l’UGICT-CGT

  1. je n’aime pas beaucoup ce terme d’ “intelligence” artificielle, car elle ne peut être à proprement parler une intelligence. Une machine est conçue et construite pour obtenir mécaniquement un résultat Un chemin de fer ou une voiture, c’est conçu et construit pour transporter à distance et rapidement des personnes ou des marchandises. Une calculatrice est de la même manière conçue et construite pour effectuer des calculs plus importants plus rapidement. Un ordinateur est aussi conçu et construit par l’homme pour résoudre des problèmes avec des semi-conducteurs, résistances et condensateurs câblés pas n’importe comment pour donner des résultats et actionnera des machines virtuelles ou électro-mécaniques pour ce faire. Mais l’intelligence ce n’est pas ça, On ne peut confondre programmation et intelligence, qui suppose l’initiative et le raisonnement dans des domaines variés, la volonté d’apprendre et de s’instruire. d’autre part, une machine étant programmée pourra gagner au jeu d’échec contre un humain qui, lui, pourra faire une erreur, mais ce n’est en aucun cas une preuve d’intelligence, comme on peut se tromper de route, quand une voie ferrée (ou un GPS) ne se tromperont pas, et pour cause, mais cela ne prouve en rien leur intelligence, qualité propre à l’humain.

    1. Le qualificatif “artificiel” est justement là pour différencier cette avancée technologique de l’intelligence humaine. D’ailleurs, on ne peut pas parler d’intelligence humaine mais plutôt selon moi d’intelligences humaines comme il y a des intelligences animales. Et il ne faut surtout pas oublier l’intelligence collective, trop souvent négligée.Comme tout avancée technologique, il faut la maitriser dans ses objectifs, dans ses projets et ses usages qui vient de nous et nous seuls encore pour longtemps. On s’aperçoit en fait que personne, même parmi les spécialistes, ne sait définir l’intelligence humaine. Et encore moins la quantifier, comme certains uluberlus continuent pourtant à vouloir le faire en entretenant cette notion de QI (Quotient Intellectuel). Les spécialistes de l’IA raisonnés et raisonnables voit en l’IA un moyen d’améliorer l’intelligence humaine, ce qui est une reconnaissance au passage de la prépondérance de l’acquis sur l’inné!

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