LES PESTICIDES DE LA CLASSE SDHI SUR LA SELLETTE, VERS UNE INTERDICTION DE CE FONGICIDE ?
La Commission nationale de déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement a validé mi-novembre l’alerte d’un panel de scientifiques (CNRS, INRA, APHP, Inserm).
Cette dernière concerne la dangerosité des pesticides de la classe des inhibiteurs de la SDH (succinate déshydrogénase), une enzyme qui joue un rôle clé dans la respiration des cellules.
Cette classe de pesticides, autorisée depuis plus de quarante ans, sert massivement de fongicide depuis peu. Et ce au détriment de la santé des travailleurs, de la faune et de la flore, et des consommateurs aussi.
La Commission précitée a souligné que « Les ministres en charge de la santé, de l’environnement, de l’agriculture, de la recherche, des sports, compétents à différents titres sur le sujet, ont été saisis de cette alerte ». Sa décision, qui fait suite à plusieurs alertes relayées dans la presse et les médias depuis 2018, intervient quelques jours après la publication dans la revue PLOS One1 de nouvelles données démontrant la dangerosité des pesticides de la classe des SDHI pour toutes les espèces testées, du champignon, au ver de terre et jusqu’à l’être humain.
1. Voir PLOS One du 7 nov. 2019; 14(11):e0224132. doi:10.1371/journal.pone.0224132.
LA FRANCE ET L’ALLEMAGNE OPPOSÉES SUR LA QUESTION DE LA PLACE DU NUCLÉAIRE
Alors que l’Allemagne a engagé une vaste conversion de son modèle énergétique, compensée par un recours au charbon, qui doit aboutir à la sortie du nucléaire en 2022, la France a reporté à 2035 son objectif de réduction de la part du nucléaire de 70 % à 50 % du mix électrique français.
Depuis le début des négociations interinstitutionnelles, la France tente de réintroduire le nucléaire parmi les actifs durables, au grand dam de l’Allemagne. Le ministre Bruno Le Maire l’a assuré : « La France plaidera pour que l’énergie nucléaire fasse partie de ce label écologique. »
En effet, difficile de sauver le climat sans développer, par dogmatisme, l’ensemble du panel des énergies décarbonées. Cette position, soutenue par la République tchèque et une poignée de pays de l’est de l’Europe, a considérablement crispé l’Allemagne, qui s’oppose farouchement à un étiquetage « vert » du nucléaire.
D’autres pays européens, comme le Luxembourg, l’Autriche, l’Italie ou Malte, sont également opposés à la réintégration du nucléaire. Côté allemand, on ne verrait pas d’un mauvais œil la réintégration du gaz dans la « liste verte » européenne.
Google met la main sur les données de santé des États-Uniens
Grâce à sa plate-forme Google Cloud, l’entreprise Google a signé dans ce dernier trimestre 2019 un accord avec un géant privé de la santé aux États-Unis, la société Ascension, responsable de l’exploitation de 150 hôpitaux et d’un total de 2 600 sites de soins dans le pays.
L’accord entre les deux parties vise à organiser le transfert des dossiers médicaux complets : identité des patients, diagnostics, résultats d’examens, antécédents.
L’objectif affiché de Google est d’essayer, à grand renfort d’intelligence artificielle, d’analyser la masse de données recueillies auprès des patients pour, sans les informer, suggérer aux médecins des examens complémentaires, des prestations supplémentaires ou des traitements, voire d’identifier des anomalies dans le parcours de soins.
Quoi qu’il en soit, on peut se demander si Google s’en tiendra là. Google et Ascension ont précisé, ultérieurement à l’éclairage des journalistes du Wall Street Journal sur ce contrat, que l’accord était légal et respectait notamment le Health Insurance Portability and Accountability Act, une loi datant de 1996 sur l’usage par des acteurs privés des données des patients du système de soins états-uniens.
Les GAFA et bien d’autres entreprises privées ont prouvé par le passé les failles concernant la protection des données. De quoi apporter de l’eau au moulin des critiques de la candidate à l’investiture démocrate Elizabeth Warren, partisane du démantèlement des GAFA, ou bien des inquiétudes relayées par Jeremy Corbyn concernant le détricotage du NHS, le système de soins britannique.
L’argent du CICE dans le cas Carrefour
Assigné en octobre devant le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille, Carrefour Hypermarchés était accusé par la CGT d’avoir profité du CICE pour supprimer des emplois. Bien que déboutée, la CGT a gagné une bataille : le tribunal reconnaît des lacunes de la part du groupe.
Le premier employeur privé français s’est bien moqué du contribuable français. Les raisons de la colère ont leur origine dans le fameux « pacte de confiance » de François Hollande. En effet, du 31 décembre 2013 au 31 décembre 2018, le groupe Carrefour (100 000 salariés en France) a touché 755 millions d’euros de CICE. Il a embauché sur la période 259 salariés, soit pour chaque embauche plus de 48 500 € mensuels par salarié.
Steve Doudet, l’avocat de la CGT qui porte l’affaire en justice, avait détaillé dans l’affaire les bilans sociaux de Carrefour Hypermarchés : 61 513 salariés en 2013; 59 638 en 2018. Soit 1875 postes supprimés. Pour l’avocat, « nous voyons des salariés perdre leur emploi pendant que dans ce temps-là on bénéficie des aides publiques à l’emploi. Il y a une incohérence, mais surtout un scandale ».
Dans ce scandale se cache surtout la diversion organisée par le groupe Carrefour de l’argent du CICE pour installer, entre autres, des caisses automatiques dans ses magasins. Un soupçon souligné par une interview exclusive d’un syndicaliste de Carrefour dans l’enquête de Cash Investigation diffusée le 19 novembre 2019.
Pour revoir l’intégralité du documentaire :
https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/1103635-qui-profite-de-nos-impots.html
La société Uber bannie de Londres
Avec plus de 8,9 millions d’habitants, Londres est l’un des principaux marchés d’Uber.
La société compte pas moins de 45 000 conducteurs et 3,5 millions de clients dans la capitale britannique.
Le pionnier des applications de véhicules partagés est régulièrement mis en cause pour des problèmes de sécurité à bord pour ses usagers comme pour ses conducteurs, ce qui a contribué à entacher sa réputation à travers le monde, sans parler des polémiques sur la rémunération insuffisante de ses chauffeurs.
L’autorité organisatrice des transports londoniens, Transport for London (TfL), a souligné une erreur dans l’application d’Uber. Celle-ci autorise des conducteurs sans permis à faire figurer leur photo sur les comptes d’autres conducteurs. Loin d’être anodine, cette faille s’est produite sur au moins 14 000 trajets ces derniers mois.
Le syndicat Unite, représentant les chauffeurs de taxi traditionnels, s’est félicité de l’arbitrage de la TfL, en soulignant qu’Uber a créé « une course vers le bas [dans les normes de conduite des chauffeurs] qui n’est dans l’intérêt ni des chauffeurs ni de leurs clients ».
Du bazar dans les étoiles
Elon Musk a prévu de distribuer l’accès à Internet à la planète entière à partir de l’espace.
Sa société SpaceX a conçu le projet, baptisé Starlink, de mettre à cet effet une constellation de satellites en or bite basse, pas moins de 12 000, et jusqu’à 42 000 à terme!
En mai 2019 est placé en orbite un lot de 60 de ces satellites. Las, une observation astronomique réalisée au laboratoire Lowell (Arizona) a montré, superposées au ciel étoilé, de magnifiques raies brillantes correspondant au passage de ces satellites devant l’optique du télescope durant la période d’observation, rendant ces observations inutilisables en l’état.
La communauté scientifique s’est largement émue de l’avenir même de la discipline, tout au moins pour l’astronomie terrestre.
SpaceX a pris le problème en compte, et explique qu’elle travaille actuellement à le résoudre, d’abord en recouvrant le « fond » des satellites d’un revêtement expérimental qui les rendrait moins lumineux, en attendant de trouver une solution pérenne n’affectant pas les performances des satellites..
La protection des apprentis se dégrade
Ces dernières semaines de l’année 2019, on a appris le décès d’un apprenti bûcheron de seize ans et d’un apprenti du BTP de dix-sept ans.
Ces morts dans des accidents du travail sont pourtant révélatrices des conséquences de la politique du gouvernement.
Tandis que la ministre du Travail Muriel Pénicaud promouvait sa loi pour « la liberté de choisir son avenir professionnel », deux adolescents perdent la vie au travail. C’est une conséquence désastreuse de cette loi qui a fortement diminué les protections en matière de santé et de sécurité des apprentis, particulièrement des mineurs.
En effet, l’obligation de visite médicale par un médecin du travail a été supprimée au profit d’un généraliste, les maxima de travail ont, eux, augmenté, le travail de nuit a été ouvert, l’attribution de tâches dangereuses facilitée, et l’obligation de reclassement des apprentis accidentés supprimée.
On mesure aujourd’hui au prix du sang à quel point cette réforme est dangereuse pour les apprentis
« SANS VRAIMENT S’EN APERCEVOIR » : SERVICES PUBLICS ET ÉVASION FISCALE
L’association Finances Publiques et Économie (Fipeco) poursuit, « en toute indépendance » la volonté de présenter des informations et des analyses sur les finances publiques et l’économie. François Écalle, ancien magistrat de la Cour des comptes, en est salarié autant qu’il en est président.
Dans une étude récente de Fipeco, l’ancien magistrat souligne que la SNCF a représenté une charge annuelle de 14,4 milliards d’euros pour l’État et les régions en 2018. C’est 215 € de contribution pour le financement de la SNCF par Français, « sans vraiment s’en apercevoir », souligne même le média de la chaîne d’info continue BFM TV à la lecture de cette analyse « économique ».
Les hôpitaux, le maintien de l’ordre, l’éducation…, bref les services publics coûtent aussi « sans vraiment s’en apercevoir ».
D’après le rapport 2018 du syndicat Solidaires Finances publiques, la fraude fiscale en France s’élèverait à 100 milliards d’euros, soit 20 milliards de plus par rapport à 2013.
Le réseau international Tax Justice Network (une ONG) ou l’économiste Jean Gadrey chiffrent même à 200 milliards d’euros la fraude fiscale et l’évasion fiscale (cumul de la fraude à l’impôt, à la TVA et de l’optimisation fiscale pénalement répréhensible).
Sur la base de 100 milliards d’euros, la fraude fiscale représente donc, en 2018, pour chacun des 67 190 000 Français un montant de 1 488 €. Sans vraiment s’en apercevoir !
Mais ça, Fipeco ne le dit pas. Tout comme elle tait la suppression de 3 100 postes de contrôleurs fiscaux en 2019 à la Direction Générale des Finances Publiques.
LE LABEL TERRITOIRE D’INDUSTRIE PEINE À DÉCOLLER
Suppressions d’emplois à General Electric à Belfort, arrêt de l’usine Ford à Blanquefort, échec de la fusion entre Alstom et Siemens, fermeture de la papeterie Arjowiggins, flou persistant sur l’aciérie Ascoval dans le Nord…
Le gouvernement a dû faire face à de multiples dossiers brûlants en pleine crise des Gilets jaunes.
Ainsi, lors d’une rencontre avec le Premier ministre en juin, organisée au Commissariat Général à l’Egalité des Territoires (CGET), plusieurs représentants de l’industrie en région ont fait part de difficultés concernant des territoires en manque d’accompagnement technique et juridique, notamment pour constituer les dossiers.
Pour la secrétaire d’État Agnès Pannier Runacher « On est dans une transformation massive de notre appareil de production. C’est une demande des citoyens et d’une bonne partie des consommateurs. Une mission sur la facilitation administrative, qui doit travailler sur les impôts de production, doit être mise en place. Il s’agit de mettre en cohérence une trajectoire de transition écologique et un accompagnement pour les entreprises ».
C’est dans cette optique qu’un observatoire des territoires d’industrie a été lancé en milieu d’année 2019.
Des groupes, pilotés par les régions de France et l’ACDF y travaillent sur plusieurs thèmes : la simplification administrative, les compétences et les enjeux de recrutement, le foncier économique et la revitalisation des friches industrielles.
Pour (re)lire notre numéro consacré à l’Industrie du Futur :
https://revue-progressistes.org/2019/07/04/progressistes-n24/