Fabriquer à Paris, Nicolas Bonnet Ouladj*

Ville de prestige pour les classes supérieures ? Ville populaire où l’on peut travailler et vivre?  

*Nicolas BONNET OULADJ est président du groupe Communistes-Front de Gauche du Conseil de Paris.


Comment empêcher que Paris devienne la capitale de la finance, qu’il soit au service du profit immédiat ?

L’une des solutions consiste à engager la relocalisation de la production, moteur d’une révolution économique, sociale et environnementale. Ainsi, les élu(e)s communistes à Paris ont impulsé deux expériences permettant d’imaginer de nouvelles manières de produire et de consommer.

La mission d’information et d’évaluation Fabriquer à Paris pour relever les défis sociaux et environnementaux, menée dans le cadre du Conseil de Paris, a démontré que la relocalisation de la production répond aux enjeux d’emploi et d’urgence écologique. La création du label Fabriqué à Paris a mis en lumière les artisans et producteurs locaux, favorisant ainsi la consommation responsable. Cela a surtout mis au jour les freins à la relocalisation de la production et le fait qu’ils peuvent être levés par des politiques publiques ambitieuses : action sur le foncier, recréation d’un tissu artisanal favorisant l’économie circulaire, écosystème des tiers-lieux et des fablabs…

L’implantation de deux halles alimentaires dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville a permis de proposer des produits en circuit court, sains et de saison, au juste prix, permettant de rémunérer correctement les producteurs et de rester abordables pour les consommateurs.

La relocalisation de la production nous impose de repenser le transport et la logistique urbaine. Les villes doivent revoir leurs schémas de transport et de logistique en s’appuyant davantage sur le fret ferroviaire et fluvial.

Pour la logistique du « dernier kilomètre », des coopératives se développent dans le domaine de la livraison à vélo, permettant d’entrevoir une alternative durable au précariat de l’économie de plate-forme.

Ces expériences sont un point d’appui pour que les villes impulsent ce changement via une maîtrise publique des politiques agissant sur le foncier et l’immobilier, mais aussi sur la commande publique et la maîtrise de l’argent. C’est ce que je défends dans un manifeste pour une ville écologique et populaire : Fabriquer à Paris

Fabriquer à Paris.
Manifeste pour une ville écologique
et populaire,
par Nicolas Bonnet Oulaldj
(Éditions de l’Atelier et des
Fédérés, 2019).

Une réflexion sur “Fabriquer à Paris, Nicolas Bonnet Ouladj*

  1. Certains transports pourraient se faire, non par des “auto-entrepreneurs” précaires et sans protection sociale, mais par un service régulier de livreurs de colis salariés régi par La Poste. Quant aux colis lourds et encombrants et au fret industriel permettant une production industrielle à Paris, la réutilisation de la Petite Ceinture ferroviaire serait un excellent moyen de transport évitant l’encombrement et la dégradation des chaussées par les gros camions, ainsi que la pollution, par la réutilisation des gares sur les Boulevards des Maréchaux comme points de prise en charge des livraisons par des véhicules “propres”.

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