Economie et Politique Hommage à Paul Boccara
La revue Économie et Politique consacre deux numéros spéciaux au souvenir et à l’oeuvre de Paul Boccara.
Le premier (novembre-décembre 2017) rend hommage à l’homme, au militant révolutionnaire, inséparablement économiste et militant politique. Il regroupe des interventions, articles, témoignages de Catherine Mills, Frédéric Boccara, Danielle Bleitrach, Claude Diebolt, Yves Dimicoli, Denis Durand, Pierre Garzon Aimé Halbeher, Pierre Laurent, Patrick Le Hyaric, Jean Magniadas, Nasser Mansouri- Guilani, Dominique Plihon, Henri Sterdyniak, Francis Wurtz, ainsi que des messages syndicaux ou venus de l’étranger, mais aussi des textes de Paul Boccara représentatifs de ses combats théoriques et politiques.
Le second (janvier-février 2018) revient sur les écrits de Paul Boccara, le théoricien, avec la publication d’une sélection de textes. Il présente des extraits de son oeuvre théorique, économique et anthroponomique, illustrant les principales étapes de son élaboration.
Carnets rouges Des fondamentaux pour quelle école ?
L’heure est aux « fondamentaux », ou plus précisément aux « savoirs fondamentaux ».
Dans « Pour l’École de la confiance », le gouvernement se donne comme objectif « 100 % de réussite à l’école primaire » dans la maîtrise de ces savoirs, affiche comme priorité la « lutte contre les inégalités » scolaires et/ou sociales et préconise (impose?) une « aide bienveillante » aux élèves « fragiles », « défavorisés », « issus de familles modestes ».
Que sont ces savoirs singulièrement rétrécis, réduits à leur seule valeur d’échange, dans des marchés de l’éducation et du travail visant à satisfaire « les besoins de l’économie », à « renforcer la place de la France en Europe et dans le monde » et « l’attractivité de la place financière de Paris » ?
On voit bien qu’il y a urgence à se réapproprier des mots confisqués, détournés d’un sens qu’il serait cependant illusoire de croire univoque. Égalité, tous capables, co-émancipation : des fondamentaux qui ne soient pas le carcan d’un « déjà-dit » qu’il s’agirait de dépoussiérer, mais l’objet et la méthode de co-élaboration d’un « pas-encore dit ». Tels sont les fondamentaux convoqués ici.
Cause commune #04 Mouvements, partis. Quelle organisation révolutionnaire pour notre temps ?
Dans une année politique riche en rebondissements et sur laquelle pèse l’ombre galopante du FN, les nouvelles formations politiques gagnent un écho auprès de la population. Les partis politiques sont déclarés morts et l’époque serait aux mouvements, selon les médias dominants.
L’enthousiasme que suscitent ces nouvelles formations contraste avec celui d’organisations plus anciennes comme le PS ou LR. Pourtant, qu’il s’agisse du Parti du travail de Belgique, qui ne cesse de grimper dans les sondages, du Parti communiste portugais ou encore du Sinn Féin en Irlande, on le voit bien: la forme parti ne rebute pas tous les citoyens. La différence entre parti et mouvement serait-elle donc secondaire ?
Une lutte politique qui veut remettre le peuple au centre de l’histoire ne peut ignorer les liens fondamentaux entre démocratie et travail. En ne construisant pas des rapports de force qui s’appuient sur des travailleurs organisés et en se contentant de vouloir seulement déplacer des électeurs vers les urnes, le parti ou le mouvement risque de rester une brève parenthèse populaire.
Forme mouvement ou forme parti ? Place nette est faite à la parole des différents acteurs et actrices de la vie politique française et européenne, mais également aux éclairages historiques et philosophiques.