Le dimanche 8 avril, à l’occasion de l’anniversaire de la loi du 8 avril 1946 de nationalisation du gaz et de l’électricité, portée par Marcel Paul, ministre communiste, pas loin de 500 personnes se sont rassemblées à l’initiative du PCF sur le barrage du Sautet (commune de Corps, Isère) pour dire non à l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques.
*Jérémie GIONO est membre de l’exécutif du PCF Isère et de la commission Écologie du PCF.
Des syndicalistes électriciens- gaziers et de militants politiques, mais aussi de nombreux citoyens du territoire, accompagnés d’élus de tous bords (un conseiller général LR, une députée PS, une conseillère générale FI et de nombreux maires et adjoints PCF-Front de gauche de la « banlieue rouge » grenobloise) ont formé une chaîne humaine.
Partie d’une idée de la commission Écologie du PCF, l’initiative est entrée en résonance avec les préoccupations des habitants du massif alpin, dont les grands-parents ont parfois accepté de lourds sacrifices pour la construction des ouvrages en question. Aujourd’hui, ceux-ci constituent une fierté pour ces riverains – le partage de l’événement, pourtant siglé PCF, sur les réseaux sociaux par des offices du tourisme locaux l’atteste –, fierté d’autant plus forte qu’il s’agit de servir l’intérêt général.
Ce sera autre chose si demain ce bien commun est approprié par des intérêts privés…Au-delà du mot d’ordre, un argument revient en boucle parmi les manifestants : dans ce cas précis, l’Union européenne n’impose rien. En effet, c’est bien le gouvernement qui annonce début 2018 un échéancier d’ouverture à la concurrence, échéancier auquel la Commission n’a toujours pas répondu à l’heure où ces lignes sont écrites. L’annonce intervient alors même qu’il existe un moyen conforme au droit européen de conserver la maîtrise unifiée de l’outil de production par l’opérateur historique : déclarer l’hydraulique « service d’intérêt général », l’eau étant un bien public stratégique.
De nombreux pays européens ne se sont d’ailleurs pas privés de cet outil législatif. C’est donc un bras de fer qui s’engage – un de plus – entre les défenseurs de l’intérêt général et ce gouvernement. L’enjeu n’est rien de moins que la maîtrise d’un des joyaux du patrimoine français, le « lac France »*.
Le Parti communiste s’engage pour élargir et amplifier ce combat.
