L’astronomie, une solide tradition française et européenne, DANIEL LE LAY

L’astronomie prend au XVIIe siècle une place très importante parmi les sciences.

Louis XIV se laissera convaincre de l’utilité de la construction d’un Observatoire important à Paris : la nécessité de faire des progrès en navigation, afin d’exploiter au mieux les colonies, la concurrence avec l’Angleterre, qui construit alors Greenwich, sont des arguments forts. La maîtrise du temps, sera aussi une des missions de l’institution créée. Depuis cette époque la recherche française est restée au meilleur niveau dans le monde. L’importance de celle-ci fera qu’elle pèsera lourd et longtemps dans le développement des sciences et techniques, de leur enseignement et plus généralement dans le développement de la culture scientifique dans notre pays. L’activité compte plusieurs centaines de chercheurs dans de nombreux laboratoires mais aussi de très nombreuses associations et participants « amateurs ».

Du fait des équipements nécessaires, importants tant en dimension qu’en technicité, elle a impliqué dès cette époque le développement d’ingénierie de pointe dans différents domaines, la fabrication d’équipements importants par des industries de différentes spécialités contribuant ainsi à leur développement. Outre le Radiotélescope de Nançay, le télescope 193 de l’Observatoire de Haute Provence, Le télescope Bernard Lyot installé à 2878 m d’altitude à l’observatoire du pic du Midi de Bigorre, les chercheurs disposent des équipements gérés par l’ESO (Observatoire Européen Austral).

L’ESO a été créé en 1964 à l’initiative de la France, de l’Allemagne, des Pays bas, de la Suède. Elle est la première organisation intergouvernementale pour l’astronomie en Europe et l’observatoire astronomique le plus productif au monde. Elle compte aujourd’hui 15 pays membres, sur 2 continents. L’ESO gère trois sites d’observation au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. L’ESO développe actuellement le très important projet de « E-ELT » (European Extremely Large Telescope) : un télescope possédant une base composée d’un maillage de miroirs, le principal étant de la classe des 40 mètres, observant dans le visible et l’infrarouge. Entre autres objectifs : les exoplanètes (environnement et dimension proches de ceux de la Terre). Les équipements modernes, tels ceux gérés par l’ESO au Chili, intègrent de nouveaux systèmes opto-mécaniques et opto-électroniques ainsi que des systèmes extrêmement précis de contrôle et de pilotage d’équipements lourds. De nombreux industriels, de nombreux ingénieurs et scientifiques, français et européens, de spécialités diverses interviennent dans la conception et la réalisation de ces équipements : entre autres la fabrication des miroirs.

L’ESO est le partenaire européen (en coopération avec le Japon et les États- Unis) d’ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimiter Array), un radiotélescope géant observant les ondes millimétriques, installé dans le désert d’Atacama dans le nord du Chili. Celui-ci est composé de 66 antennes d’un diamètre compris entre 7 et 12 mètres qui peuvent être écartées de 16 km à 150 m et qui fonctionnent en interférométrie.

Daniel Le Lay est ingénieur.

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