Les sciences et les techniques au féminin : Ada Lovelace (1815-1852), Claude Frasson*

*Claude Frasson est membre du comité de rédaction de Progressistes

Fille de Lord Byron et d’Annabella Milbanke, que son poète de mari surnommait « princesse des parallélogrammes » en raison de son goût pour les mathématiques, la petite Ada reçut, grâce insistance de sa mère, une éducation approfondie en sciences dures. Cet enseignement portera tôt ses fruits, puisqu’à douze ans la jeune fille écrit un traité consacré aux ailes des animaux.

À seize ans, Ada rencontre l’astronome Mary Somerville, qui va l’encourager dans la voie scientifique et lui présenter l’inventeur de la calculatrice mécanique, le mathématicien Charles Babbage, avec qui elle va débuter une collaboration qui durera près de vingt ans. Ils vont travailler ensemble à améliorer la « machine analytique » de Babbage (ancêtre de l’ordinateur). C’est à cette occasion qu’elle met au point le premier véritable programme informatique destiné à être exécuté par une machine. Visionnaire, elle a déjà l’intuition de ce que deviendra l’informatique moderne et son impact : si la machine est capable de faire du calcul numérique, pourquoi ne pourrait-elle pas manipuler des lettres ou des symboles ? L’époque que nous vivons lui donnera raison.

Pour financer ses recherches, elle s’adonne aux paris hippiques en s’appuyant sur des algorithmes dans l’espoir de les remporter, la science ne lui sera cependant d’aucun secours cette fois-ci. C’est couverte de dettes qu’elle meurt prématurément, à trente-six ans, d’un cancer de l’utérus. Le langage de programmation conçu par le département de la Défense états-unien entre 1977 et 1983 sera nommé Ada en son honneur.

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