Jean-François Bolzinger est directeur de la revue Progressistes
Le XXIe siècle connait une crise planétaire majeure avec la pandémie du COVID 19. Adepte de la stratégie du choc, le néolibéralisme utilise chaque crise pour tenter d’élargir son champ d’exploitation et de domination.
Légalisation de l’exceptionnel
Lors de chaque sortie de crise, il cherche à transformer les décisions exceptionnelles ou temporaires en mesures ordinaires et permanentes. Le 11 septembre 2001 ainsi que les attentats de ces dernières années lui ont servi à généraliser les aspects antiterroristes dans sa politique, à militariser la police, à réduire les libertés individuelles et réprimer des manifestations hostiles. La crise financière et économique de 2008 lui a servi à pousser plus avant la domination de la finance et le financement, par les peuples et les collectivités publiques, du développement des marchés financiers et de l’enrichissement des 1 % qui constituent les classes dominantes aujourd’hui.
La pandémie du COVID 19 est un drame planétaire. En Occident, des systèmes de santé performants ont été détruits pour faire la part belle à la gestion privée. Ceci a créé une situation d’impréparation gigantesque à une pandémie largement annoncée. Les propos de Bill Gates lors de sa conférence Ted en 2015 sur les risques majeurs de pandémie et sur le niveau d’impréparation pour y faire face sont rétrospectivement vertigineux par leur précision.
Contrairement aux chocs et crises précédentes, cette crise sanitaire et économique arrive à un moment où les contestations et les alertes se sont multipliées sur la planète. Sur tous les continents, des populations souvent les plus jeunes rejettent les inégalités, l’autoritarisme et la corruption. Du Chili au Liban, de l’Algérie aux États-Unis, de l’Australie à la France… Partout le néolibéralisme est acculé sur les questions sociales et écologiques, climatiques, féministes, démocratiques…
Les cultures, les situations environnementales, les rapports de force politiques, économiques et sociaux, partout différents, vont peser lourd dans la suite.
Etatisme autoritaire de marché
La spécificité de la France tient au fait que contrairement à la plupart des pays, les luttes ont dépassé la société civile et ont mobilisé le monde du travail. Depuis 2016, les différentes composantes du mouvement social se relaient, se conjuguent sur le terrain et sur le net. Loi El Khomri (en fait déjà une loi Macron), deuxième loi travail, mouvement des cheminots en 2018 suivi du mouvement des gilets jaunes puis du mouvement syndical sur les retraites… Ces mobilisations peuvent être considérées comme des éléments d’un processus révolutionnaire.
La présidence d’Emmanuel Macron incarne parfaitement l’étatisme autoritaire de marché, forme de pouvoir que s’est donné le néolibéralisme qui ne fait plus cas de la démocratie ni de l’État de droit. Parlement, corps intermédiaires, justice n’ont plus droit de cité ; une bonne illustration en est aussi la réforme territoriale actuelle et le rôle des préfets. Les forces de l’ordre- armée, police- et la communication sont les seuls outils du pouvoir central tout entier au service de la classe dominante. L’exemple des Etats-Unis est encore plus frappant. Peu importe la vérité des faits et des actes de Trump, seul prévaut le rapport de force politique qui sert ceux qui pilotent les marchés financiers.
Société civile et monde du travail
Le mouvement social en France a montré des atouts et certaines limites encore à lever. Le mouvement des gilets jaunes, par manque de conscience politique sur la réalité du néolibéralisme, s’est certes soldé par des primes et des aides fiscales ne transformant pas fondamentalement le système salarial et social. Ceci-dit, la nouveauté des formes d’action et de vie démocratique, l’utilisation du numérique, le renouvellement permanent des porte-parole, l’ancrage territorial… ont émergé des profondeurs du pays autour d’un contenu d’exigence de hausse du pouvoir d’achat, de lutte contre la désertification rurale, de nécessité de service public de proximité, de refus des inégalités, d’un désir de mieux vivre et d’être respecté.
Les mouvements syndicaux dans la santé, chez les cheminots et pour les retraites ont été soutenu par les deux tiers de la population. Là encore la détermination et l’innovation dans les formes d’action et la bataille d’idées ont marqué les esprits : nouveauté des formes de grève, progrès dans l’appréhension du numérique pour impliquer l’opinion publique, recherche d’initiatives efficaces et symboliques de la réalité de travail : dépôt de blouses blanche chez les soignants, de codes du travail chez les inspecteurs du travail, de robes d’avocats, démissions administratives de centaines de médecins hospitaliers…
Un obstacle à lever est la mobilisation dans le secteur privé au-delà des cercles syndiqués. Au chantage à l’emploi s’ajoute la question de l’impact de la grève, c’est-à-dire du non-travail pour une majorité de salariés fonctionnant aux objectifs plus qu’au temps décompté. Le caractère de masse nécessaire pour des luttes efficaces suppose un niveau de bataille d’idées beaucoup plus conséquent. Ceci renvoie à l’absence actuel de débat, d’intervention, d’activité politique dans le travail et l’entreprise.
La politique ne peut être réduite à la gestion du secteur public (20 % de la population active) et à un discours macro-économique extérieur sur les entreprises privées, laissant ces dernières sous l’entier contrôle du patronat. L’intérêt général les concerne pourtant totalement. Le développement de l’intervention dans le secteur privé s’avère décisive.
S’attaquer au mode de gestion néolibéral
Le « Wall Street Management » est le support de fonctionnement des entreprises, porté par le néolibéralisme. Issu de la logique privée, il s’est diffusé ensuite dans le secteur public et la gestion de toute la société. Cherchant à tayloriser la part intellectuelle du travail, il s’appuie sur la fixation d’objectifs individuels quantitatifs et de court-terme liés au seul résultat financier, faisant fi du professionnalisme, du travail bien fait.
Ce Wall Street Management englobe les organisations du travail à flux tendu, les stocks zéro, la sous-traitance en cascade, le remplacement de la prévention des risques par la gestion des risques au nom de l’optimisation financière. Il est l’outil de la politique de baisse forcenée du prix du travail. Ce mode d’organisation des entreprises et de la société, conduit à des drames humains considérables tels les suicides au travail, à des accidents graves tel AZF, à des désastres écologiques et des gâchis économiques.
Ayant développé ce mode de gestion dans toutes les sphères de la société et notamment dans le secteur de la santé, le néolibéralisme est rattrapé par la pandémie actuelle qui dévoile son caractère nocif de la manière la plus dramatique. En quelques années le néolibéralisme a mis à mal les systèmes de santé de nombre de pays. En France, Il a détruit 100 000 lits en 20 ans, orchestré le manque de moyens humains et matériels (masques, tests, respirateurs…), provoqué l’arrêt des recherches sur les vaccins, cassé les chaînes de production de médicaments, amenant une perte de souveraineté criante. La désindustrialisation du pays se paye ici au prix fort.
Les mesures de sauve-qui-peut que le gouvernement est obligé de prendre dans la lutte contre la pandémie démentent son propre discours refusant de considérer la santé comme un bien public. Chacun selon lui est détenteur d’un capital santé dont il est le seul responsable. Cette idéologie qui fonde le démantèlement programmé de la sécurité sociale montre ici son inanité.
Le néolibéralisme rattrapé par la pandémie
La puissance des mouvements sociaux qui ont précédé l’épidémie en France – notamment dans la dernière année le mouvement sur les retraites pour une protection sociale solidaire, ainsi que le gigantesque mouvement dans la santé – font que le confinement n’a pas arrêté le processus de contestation, de recherche de solidarité et d’alternative.
La défiance et le discrédit envers le pouvoir et les principaux médias se sont au contraire accentués. Des initiatives de solidarité et de fraternité se sont développées dans le combat même contre la pandémie. L’utilisation du numérique à d’autres fins que la logique marchande a marqué des points. Les informations syndicales sur les droits et la protection des travailleurs ont empli les réseaux sociaux. Les innovations de plates-formes et logiciels numériques coopératifs ont explosé.
Du lien social se crée en plein confinement. Les échanges transversaux permis par le numérique explosent. Les réflexions et propositions pour « l’après » se multiplient. L’expérience du télétravail, heureuse découverte pour les uns et enfer pour les autres, bouleverse la manière de travailler pour beaucoup.
La mobilisation pour les soignants a battu son plein. Les actes d’entraide se sont multipliés augurant d’autres valeurs que celle de l’incurie néolibérale.
L’appel puis la pétition d’organisations syndicales et sociétales comme la CGT, la FSU, Solidaires, Oxfam, ATTAC…, se positionnant « pour que le jour d’après soit en rupture avec le désordre néolibéral », marque une volonté unitaire de ne pas laisser les tenants du néolibéralisme imprimer leurs réponses économiques et financières comme sortie de crise.
Dans l’urgence de trouver des solutions au drame de la pandémie se jouent, pendant le confinement même, des batailles importantes pour la suite : financement de l’hôpital par appel au don ou par le financement public, limitation du travail aux activités essentielles ou pas, priorité à la protection des travailleurs ou à l’économie….
Retour du lien social
Le retour de l’humain est aujourd’hui manifeste, les démarches citoyennes articulées autour du « produire et consommer autrement », de la défense du service public, des problématiques environnementales et sociales trouvent dans la crise encore plus de consistance avec la convivialité et les initiatives de proximité qui se développent.
Le manque d’alternative politique apparaît au grand jour. Rien ne serait pire que d’en rester à des dénonciations ou stigmatisations de quelques dirigeants ou à des appels incantatoires, des vœux pieux de changement. Il n’y a aucune automaticité au changement de société quelle que soit la violence de la crise. Seule l’action humaine est décisive. C’est elle qui fait l’histoire.
La façon dont le pouvoir gère la crise sanitaire tient compte de deux aspects :
– gérer au mieux la casse consécutive à la non-préparation à une telle pandémie, sa difficulté étant que son arme favorite qu’est la communication se heurte au réel de la crise sanitaire ;
– anticiper la crise économique à venir en programmant un déchaînement ultralibéral et une surexploitation forcenée appuyée sur le chantage à l’emploi et aux fermetures d’entreprises.
C’est parce que le pouvoir est conscient du potentiel de contestation et de changement existant qu’il accentue, dans la gestion de la crise, les marqueurs libéraux de sa politique : état de guerre, restriction des libertés et des droits, lancement d’une étude par la caisse des dépôts et consignation sur la privatisation du système de santé, mise en cause des RTT et des congés payés…
Dans la sortie de la crise sanitaire, les rapports de force développés avant et pendant la crise sont les meilleurs atouts pour forcer à tirer les enseignements en gagnant des débats et interventions publiques visant la réorientation des choix structurants du pays. Le sentiment que « ça ne peut plus durer comme ça » et qu’il faut modifier notre rapport au monde est largement répandu.
Une lucidité collective s’est construite sur l’importance du système de santé et de l’hôpital public ; elle est montée sur l’enjeu du service public en général. L’enjeu de souveraineté en matière de production industrielle est apparu au grand jour avec les carences de matériel ou de médicaments liés aux délocalisations. L’idée d’un investissement conséquent dans la recherche, d’une industrie écologique dont le pays ait la maîtrise, fait son chemin.
Des axes de conquête sont aussi à promouvoir notamment en termes de droits démocratiques. Le droit d’alerte sans sanction, garanti collectivement est une donnée importante pour la suite. L’exercice de ce droit se montre précieux pendant la pandémie pour la protection des travailleurs.
La guerre sociale et écologique est devant nous
Retourner la stratégie du choc contre le capital est possible dans la mesure où le rapport de forces social et sociétal poursuit son développement en lui disputant la sortie de crise. Cela se joue à partir du terrain, dans la vie civile comme dans la vie de travail, avec la construction de perspectives pour notre pays, pour l’Europe et pour la planète.
Il est paradoxal que l’Union Européenne justifiée au départ comme le moyen d’éviter la guerre montre aujourd’hui ses limites face à la mort. Le néolibéralisme l’a éloignée d’une Europe de nations solidaires qu’attendent les peuples.
Chacun sait que d’autres crises sont devant nous. La déréglementation climatique est lourde de dangers. Citons par exemple le dégel du permafrost qui peut libérer de nouveaux virus.
Comme les syndicats et associations, le monde politique est attendu sur ses actes unitaires et de transformation pour nourrir une mobilisation, un réveil citoyen et du monde du travail d’ampleur dès la sortie du confinement.
En développant une plate-forme numérique d’échanges sur « sciences, travail, environnement » complémentaire à sa production papier, la revue Progressistes entend apporter sa contribution au développement d’une telle dynamique.
Le défi écologique oblige à se poser différemment les questions, le féminisme également, mais nul changement profond ne s’opèrera sans que le mode d’exploitation et de domination ne soit extirpé à sa racine, dès l’acte de travail.
Impossible encore hier, des échanges et rassemblements des salariés sur et au plus près du lieu de travail, autour des enjeux politiques liés à leur travail et leurs entreprises sont aujourd’hui possible. La sortie du confinement est une invitation à ce que les salariés reprennent la main sur leur travail et leur outil de travail, sur les orientations stratégiques de leurs entreprises et administrations, en liaison avec les usagers, les consommateurs et les populations.
Au-delà des initiatives nationales et locales de la société civile, cette politisation des enjeux du travail est sans doute une clé pour enclencher des dynamiques unitaires solides de renouveau d’une gauche transformatrice de la société.
A Mathieu
Pardon mais l’alternative çà ne peut pas être l’hégémonie : « j’ai le programme, ralliez-vous à mon beau panache blanc, fût-il bonapartiste ».
Quand Jean-François Bolzinger dit : « Le manque d’alternative politique apparaît au grand jour », je pense qu’il faut l’entendre au sens qu’il n’y a pas d’alternative qui apparaisse crédible aux yeux d’une majorité de citoyens et qui soit susceptible de les rassembler dans leur diversité (voir résultats électoraux de ces dernières années).
« La FI a son programme », mais Le PCF aussi à un programme et une multitude de propositions, tant sur le plan social qu’économique ou environnemental, Génération’S a un programme, EELV a un programme… des tas de collectifs alternatifs ou de rassemblement ont des propositions, des syndicats aussi et biens d’autres orgas et acteurs citoyens.
Pour changer de modèle il faut proposer la co-construction d’une alternative qui apparaisse crédible et qui rassemble une majorité de nos concitoyens.
C’est pourquoi je partage ce que dit Jean-François, à savoir que « Comme les syndicats et associations, le monde politique est attendu sur ses actes unitaires et de transformation pour nourrir une mobilisation, un réveil citoyen et du monde du travail d’ampleur dès la sortie du confinement » (…) « Au-delà des initiatives nationales et locales de la société civile, cette politisation des enjeux du travail est sans doute une clé pour enclencher des dynamiques unitaires solides de renouveau d’une gauche transformatrice de la société ».
Sur la question de l’hégémonie, la bataille menée par les forces de gauche pour le « Non » au référendum sur le TCE évoqué par Claude CHAPET est un bon exemple d’une construction de rassemblement en dehors de toute velléité d’hégémonie.
Cependant j’ai une autre analyse du rôle de chacune des composantes de ce rassemblement. Comme Claude je suis fier que mon parti ai été aux avant-postes de la révélation et de la popularisation des méfaits de ce traité et aussi un artisan actif du rassemblement. Pour autant et sans minimiser notre rôle peut-on seuls s’attribuer le qualificatif de « déclencheur de cette victoire », sans se voir à notre tour accuser de vouloir tirer la couverture à soi, voire de velléité hégémonique.
Car l’un des éléments les plus marquants de cette campagne de 2005, c’est sans nul doute l’engagement d’un nombre important d’organisations politiques, de personnalités, de syndicalistes, de citoyens, chacun à leur manière et le plus souvent sans arrière-pensée politicienne. Avec y-compris des changements de stratégie notables –et qui auront des répercussions politiques et stratégiques notables à plus long terme- je pense à de nombreux acteurs de l’extrême gauche, notamment de la LCR, qui pour la première fois après de longues années à pratiquer l’exclusive vis-à-vis de tout rassemblement à gauche, et notamment dans des batailles institutionnelles, se sont engagés franchement pour le « Non ». C’est de là que naîtront les Collectifs Antilibéraux…
On ne le sait que trop maintenant, le changement ne peut advenir d’accords de sommet et on ne peut compter sur « un sauveur suprême ». Comme Claude je crois nécessaire « l’organisation d’un parti communiste puissant ». Et comme Jean-François je crois le moment propice pour s’adresser au monde du travail. Nous devons à la fois renforcer le parti tout en enclenchant des dynamiques unitaires. Et sans perdre de vue notre rôle d’artisan du rassemblement.
“Les grèves et les manifestations étant difficilement imaginables dans les semaines à venir, la création rapide d’un Conseil National de la Transition est probablement le seul moyen d’instaurer un début de rapport de force politique crédible face à l’idéologie de la majorité macroniste et du MEDEF. En l’absence d’un rapport de force, la proposition d’EELV d’un “Grenelle du monde d’après” est aujourd’hui probablement prématurée. Par contre un “Grenelle du pouvoir de vivre” est incontournable. Pour faire face à l’explosion du chômage et à la baisse généralisée du pouvoir d’achat. Pour enclencher un processus de réduction drastique des inégalités” – Extraits de “Pour un « Grenelle du pouvoir de vivre » et un « Conseil National de la Transition » sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article1492.
Bonsoir,
Je partage totalement l’article de Jean-François.
Cependant nous devons aussi travailler à l’organisation d’un parti communiste puissant.
Parce que nous, communistes, nous voulons construire, résoudre des problèmes, combattre des injustices, des inégalités etc., nous cherchons à rassembler soit sur des objectifs précis soit sur des durées. Cela doit se faire dans le respect de ceux que l’on rassemble qu’elle que soient leurs grilles de lectures, leurs conceptions idéologiques, leurs objectifs.
Si nous prenons l’exemple du rassemblement ayant abouti à un non majoritaire contre le TCE en 2005. Qui a été le déclencheur de cette victoire ? Le PCF. En effet, quand le projet de TCE a été lancé, toutes les forces politiques de France siégeaient au parlement européen (FN, UMP, CENTRISTE, SOCIALISTES, PCF, LIGUE COMMUNISTE, LUTTE OUVRIERE). Donc toutes disposaient du projet. Qui l’a révélé ? Les députés communistes européens. Qui l’a popularisé pour mieux souligner sa dangerosité ? Les militants du PCF avec l’Humanité. Qui a permis un rassemblement de l‘ « extrême » gauche à Fabius ? Le PCF, ces militants, ces dirigeants.
L’affaiblissement du PCF abouti à ce qu’il n’y a plus de député communiste français au parlement européen. C’est un réel handicap même si notre parti est membre du PGE.
Si nous prenons le cas des municipales. Nous connaissons le contexte austéritaire. Nous connaissons les divergences existantes entre des courants politiques et des citoyens. Pour autant, nous, communistes œuvrons pour rassembler sur des objectifs sociaux pour une durée limitée. Tout en ne cachant nullement, que nous sommes animés par des objectifs de transformations profondes de la société capitaliste, que, par exemple, favoriser la liberté de création, et donc de critique de création, s’inscrit totalement dans notre conception du dépassement du capitalisme.
Or nous voyons bien, que quand le PCF est affaibli, les contenus des rassemblements peuvent s’affadir, mais aussi que les querelles d’égos, de chapelles priment sur le besoin de générer des rapports de force, de vaincre l’abstention, de favoriser l’intervention citoyenne.
Ces quelques réflexions amènent la question du PCF, son organisation.
En effet, nous rencontrons beaucoup de monde qui ont été membre de notre parti ou non, qui partage beaucoup de points de nos valeurs, de nos propositions, de nos actions, de notre « gestion » qu’en sommes élus.
Ont-ils leur place au PCF ? Oui. Ont-ils moins leur place au PCF que moi ? NON
Pour changer ce monde il y a besoin de beaucoup d’intelligence, d’énergie, de réflexion, d’expérience et d’expérimentation, d’action.
C’est pourquoi, nous devons travailler cette question de l’organisation et aussi d’en faire un sujet politique publiquement
De plus la situation génère beaucoup d’interrogations, de remises en cause de conception ou pratique (c’est d’ailleurs cette inquiétude qui anime les tenant de l’ordre capitaliste les conduisant à une campagne idéologique et médiatique d’une extrême violence).
Avec le confinement, on a aussi besoin de se lacher…
Je suis étonné que personne au Parti Communiste ne mette en avant pour sortir de la crise post pandémie une taxation du capital, des haut revenus et des grosses successions à hauteur de 70 à 80 %;
Cela s’est fait en Angleterre et aux USA, et en France après 1945. il n’y a qu’à se referrer au dernier livre de Piketty pour voir comment c’est possible. Ces taxations réduiront les inégalités et procureront de l’argent pour les services publics.
Qu’attendent les partis de gauche et en particulier le PCF. Proposer seulement de rétablir l’ISF pour rapporter quelques milliards me semble ridicule devant l’ampleur du problème et la richesse accumulée par les 1% ou les 10 % les plus riches.
Marc BAUHAIN section de Royan du PCF
Bel article à articuler au travail de la com eco notamment sur les propositions pouvoirs et crédit sélectif… Etc… Qui répondent au questionnement de Bernard :,-)
Excellent article Jean François . Nous devrions déclencher un débat large et pluraliste à partir de çà . En utilisant les réseaux sociaux ?
Pardon mais “Le manque d’alternative politique apparaît au grand jour.” c’est quand même fort de café. La France insoumise a un programme qui colle très précisément au besoin d’alternative politique, l’avenir en commun 🙂
Bel article et en y articulant les pouvoirs a conquerir dans et sur l entreprise et les banques. les critères du crédit et de la mobilisation de fonds d’urgence etc bref la batterie de propositions travaillées par la com eco on peut pousser une mobilisation transformatrice d une part très large du monde du travail de la recherche de la création….
:,-)
Article très intéressant.
Le Wall Street Management est parfaitement présent avec ce qui se passe autour de la date du 11 Mai pour le déconfinement.
Le chef avec quelques conseillers en nombre très réduit a défini une date et demande à ses troupes de travailler d’arrache-pied pour que cette date et les quelques objectifs associés comme la reprise simultané de l’enseignement soient tenus. A chaque responsable, ici les ministres de tout faire pour tenir les objectifs demandés par le chef sans aucune vraie concertation préalable -sauf peut-être sur quelques points dont la cohérence n’est connue que du chef et du petit clan qui l’entoure, si bien que sans vision globale les réponses ne sont pas pertinentes.
En fait la date du déconfinement dans une gestion normale, sereine et solidement étayée n’aurait dû être que le dernier élément à déterminer après avoir balayé différents scénarios de déconfinement. A l’inverse on travaille fort, tous ensemble, en transparence, pour prendre la décision et définir les objectifs, process qui aboutit à une décision dont la mise en oeuvre sera renforcée parce qu’on aura prévu à l’avance les risques et les moyens de les pallier.
J’ai toujours appris et surtout constaté qu’à chaque fois qu’on ne met pas 1 euro dans la phase initiale de définition d’un projet (càd le temps et les moyens nécessaires), les coûts additionnels auront une croissance exponentielle à chaque étape suivante du projet. Un projet mal défini dès le début n’est jamais une réussite!
Je suis en parfait accord avec cet article. Reste la question du secteur privé détenu par la finance et l’actionnariat, secteur que nous n’avons que trop peu vu sur la bataille des retraites, et pourtant secteur essentiel pour faire barrage et peser sur la production.
Reste la bataille des idées et celles de la CGT ont fait un grand bon en avant, il faut continuer la dessus en espérant que l’après ne ressemblera plus jamais à l’avant.
Merci pour cet article.
Un retraité syndicaliste
Merci Jean-François, une très importante contribution au débat
Olivier Mayer
je partage bien cette analyse et cela me conforte dans l’idée de poursuivre le débat sur c’est quoi le travail?