Faire le pari.s des transports écologiques, Jacques Baudrier*

L’avenir des déplacements à Paris, ce sont la marche, le vélo et les transports collectifs. Pour le climat, pour lutter contre la pollution, pour la santé publique.

*Jacques BAUDRIER est conseiller de Paris et administrateur d’Île de France Mobilités.


La ville que nous voulons est une ville aux transports publics agréables et gratuits, une ville où on peut partout circuler à vélo, y compris avec des enfants, une ville où la voiture individuelle est très minoritaire.

Pour la mandature 2020-2026, les communistes font trois propositions fortes : l’extension de la gratuité à 500 000 personnes supplémentaires, le lancement d’une nouvelle ligne de métro, un plan vélo inédit pour la création de nouvelles pistes sécurisées dans la capitale. L’objectif ? Diminuer d’au moins 30 % supplémentaires le trafic automobile en 2026.

VERS LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS POUR TOUS

Nous avons obtenu que les transports publics soient gratuits pour les enfants de moins de 11 ans. C’est une belle victoire. Pour aller plus loin, nous proposons que les transports soient gratuits en 2026 pour 500 000 personnes supplémentaires : tous les moins de 18 ans, tous les étudiants et toutes les personnes à bas revenus (CMU, AME).

Ce doit être une étape importante dans la perspective de la gratuité pour tous à l’horizon 2030, qui doit être gagnée en particulier grâce à la prise en charge à 100 % du transport des salariés par les employeurs.

UNE NOUVELLE LIGNE DE MÉTRO AUTOUR DE PARIS, LA LIGNE 20

Mais il faut aussi investir dans les transports publics dans le prolongement de la réalisation du Grand Paris Express.

Le prolongement de la ligne 14 et la création de la ligne 15 sont indispensables, mais ces lignes seront sans nul doute très vite saturées. Dans la perspective d’une réduction très importante du trafic automobile et de la reconversion du Périphérique en boulevard urbain, les communistes proposent de lancer dès maintenant les études pour créer une nouvelle ligne de métro, à cheval entre Paris et la banlieue, une ligne 20 d’une quarantaine de kilomètres qui désaturera à l’horizon 2032 l’ensemble du réseau.

Nous proposons dès maintenant un tracé allant de la porte d’Auteuil à la porte Maillot, en passant par la porte d’Orléans, Ivry, Montreuil, Pantin et la porte de Clignancourt. Ce tracé est bien sûr à débattre.

UN PLAN VÉLO AMBITIEUX

Il doit y avoir à Paris en 2026 beaucoup plus de déplacements à vélo qu’en voiture. Nous visons pour la capitale 20 % de déplacements à vélo en 2026. Pour cela, il faut aménager des voies cyclables sécurisées dans tous les grands axes qui n’en sont pas encore équipés. Cela implique un plan vélo de 300 millions d’euros pour la mandature.

Nous mettons en débat, dès maintenant, de nouvelles pistes à créer qui permettront de bien plus que doubler le linéaire de pistes sécurisées. Ce programme d’investissement sans précédent à Paris pour le vélo devra permettre d’avoir accès partout dans la ville à des pistes sécurisées. Il faut aussi un investissement de grande ampleur pour augmenter les possibilités de stationnement vélo, avec 100 000 places de stationnement supplémentaires d’ici à 2026, dont 40 000 sécurisées réparties entre les stationnements Véligo dans les grands pôles de transport et les Vélobox.

Et bien entendu accélérer le travail avec les autres collectivités d’Île-de-France. Paris doit travailler avec tous ses voisins pour construire ensemble le RER Vélo qui doit desservir toute l’agglomération.

Une réflexion sur “Faire le pari.s des transports écologiques, Jacques Baudrier*

  1. Je pense, comme Didier Le Reste, qu’il va falloir aussi penser à récupérer la Petite Ceinture pour les moyens de transport, dont les emprises appartiennent à RFF.
    Il ne faut pas oublier que les lignes de métro parisiens sont essentiellement souterraines et creusées sous les voiries, qui ne peuvent supporter un poids illimité de camions et d’autocars, car creusés à une époque où de tels tonnages de transports n’existaient pas. Il convient donc, tant dans un but écologique que dans un but économique – aux frais de qui se font les travaux, fréquents, d’entretien de la voie publique et des voûtes du Métro? – de limiter le tonnage des véhicules entrant dans Paris intra-muros (gros camions et autocars) au poids des autobus RATP. Donc, au préalable, de réhabiliter la Petite Ceinture ferroviaire pour, d’abord, les transports de gros fret, puis ensuite, réhabiliter aussi les gares restantes en agence SNCF pour les marchandises encombrantes, ce qui contribuerait grandement à réduire les encombrements et la pollution. Avant la possession massive d’automobiles, l’envoi des bagages et marchandises encombrantes se faisait par ces gares, donc peut toujours s’effectuer ainsi. Dans un second stade, au vu des kilomètres d’encombrements visibles tous les matins de la semaine sur les autoroutes avant leur débouché sur le Périphérique, le transport des voyageurs pourrait s’effectuer par la même ligne par utilisation du tram-train, système qui existe déjà sur deux lignes en Région Parisienne, solution paraissant la plus économique pour dissuader de l’utilisation d’un véhicule particulier pour se rendre au travail. Cela éviterait la perte de temps très importante dans les embouteillages ainsi que la pollution occasionnée. Penser à cela avant de transformer le Périphérique en boulevard urbain serait mettre les boeufs avant la charrue… au lieu de l’inverse! Sans oublier que la majorité de la circulation automobile (de voitures particulières) dans Paris n’est pas celle de véhicules de parisiens, mais de véhicules de gens n’habitant pas Paris, bien souvent du fait de la spéculation immobilière, qui rapporte tant à certains, tant sur le plan financier qu’électoral…

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