Katia Krafft
Indomptable et éruptive, tout comme les volcans qu’elle chérira toute sa vie, telle était Katia, née Conrad. Elle passe l’été de ses dix-huit ans à visiter les volcans d’Italie, et c’est sur l’Etna qu’elle fait ses premières observations sur le terrain : une éruption avec coulée de lave. Revenue en France, elle poursuit ses études à l’université de Strasbourg, où elle obtient un diplôme de physique et de géochimie. C’est à l’université qu’elle rencontre, en 1966, Maurice Krafft, qu’elle épousera quatre ans plus tard. Surnommés les « Diables des volcans », mari et femme sillonneront la planète durant vingt-trois ans. Armés de matériels scientifiques, d’appareils photo et de caméras, ils traquent ensemble la moindre éruption. Petit à petit, ils accumulent une base de données sur le sujet, inégalée à ce jour : films, photos, diapositives, et même tableaux, peintures et aquarelles.
La carrière de Katia s’accompagnera également d’une innovation technique : grâce à la bourse du prix de la Vocation qu’elle reçoit en 1969 pour ses travaux en volcanologie, elle met au point le premier analyseur de gaz portatif : le chromographe. Pionnières de la vulgarisation et de la prévention des risques autour des éruptions, cette intrépide Alsacienne, adepte dans sa jeunesse des concours de moto dans des « roues de la mort », n’hésite pas à s’approcher au plus près des éruptions. Sa passion aura finalement raison d’elle le 3 juin1991, lorsqu’elle est emportée avec son mari par une coulée pyroplastique au mont Uzen, sur l’île de Kyûshû, au Japon.