Les Brèves (N°14)

SÉGOLÈNE ROYAL ET L’HONNÊTETÉ

breves_14_1« Il faut savoir regarder les choses positivement, même si ça dérange. » C’est un pavé dans la mare ce 3 décembre, quand l’envoyée du président de la République française, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, numéro trois du gouvernement, fait part sans langue de bois de son appréciation de la politique menée par Fidel Castro, mort le 25 novembre 2016. Pour la ministre, « grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin ». « Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eu pendant la Révolution française », a-t-elle encore souligné. Alliant l’art de la communication à une sincérité rare à ce niveau de carrière et de poids politiques, Mme Royal a suscité une bronca générale chez les anticastristes français, chez ceux qui ont répercuté les mensonges diffusés par Washington et qui ont fermé les yeux devant plus de 600 tentatives d’assassinats du « méchant dictateur cubain » alimentant l’anticommunisme le plus primaire, sinon la haine. Ils semblent ignorer la prouesse d’avoir mené, bon an mal an, un pays sous embargo et sous la pression géopolitique de toutes les puissances capitalistes du monde. Un beau moyen de ne pas évoquer les actes et réalisations : l’accès gratuit et universel à des services publics de santé et d’éducation, et ce jusqu’à l’université ; le contrôle des loyers, la répartition des logements et l’éradication des bidonvilles ; la mise en place de services sociaux ; la fin des discriminations raciales. On mentionnera également l’augmentation de l’espérance de vie de 50 à 80 ans, alors qu’elle recule aujourd’hui aux États- Unis ou en Allemagne par exemple, et la recherche médicale à la pointe avec, entre autres, la fin de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Les missions humanitaires cubaines, réputées et nombreuses ont été également occultées sous un torrent d’indignations politiciennes.


Pic de pollution à Paris : ce pourrait être pire

breves_14_2L’épisode atmosphérique de décembre 2016 en région parisienne a fait la une de l’actualité car il contribua à une concentration de particules fines et autres polluants – on sait qu’elles ont de graves conséquences pour la santé et l’environnement – qui aurait pu être catastrophique. D’où vient une telle pollution ? À 50 %, du pétrole (transport par automobiles et camions, no tam ment); le reste, des activités agricoles et du chauffage au bois des habitations. C’est donc bien à cause de notre dépendance au pétrole pour les transports que nous rencontrons encore ce genre de situation. Heureusement, grâce au nucléaire, la France a réduit à la portion congrue le recours au charbon pour la production d’électricité. Imaginons un instant que, comme en Allemagne, les centrales au charbon constituent la source principale de production d’électricité (46% de la production en 2013). Alors la pollution serait bien plus grave – de l’ordre du double pour les mesures des particules fines ! – car il faudrait ajouter au transport les particules et autres poisons issus d’une bonne dizaine de centrales au charbon qui entoureraient Paris pour satisfaire sa demande d’électricité. Par ailleurs, si nous voulons transformer une bonne partie des véhicules à pétrole en véhicules propres, à propulsion électrique par exemple (car on ne pourra pas se passer complètement de la voiture, les besoins de mobilités spécifiques et les infrastructures existent), deux pistes conjointes sont à travailler : le renforcement du service public de transport collectif et l’exploitation de nouvelles sources de production d’électricité, donc qui ne soient ni le charbon ni le pétrole, sinon on ne ferait que déplacer la pollution de quelques dizaines de kilomètres. De fait, en excluant par impératif écologique le charbon, c’est le gaz ou le nucléaire qui peuvent faire face à ce type de demande énergétique à l’échelle d’un pays (surtout quand, pendant des semaines, il n’y a pas de vent, en plein hiver). Les autres énergies renouvelables, dans un scénario optimal, pourraient couvrir au mieux 15 à 20 % des besoins conventionnels. Le choix du nucléaire, allié à la généralisation de la gratuité des transports urbains – dont on a soudainement, les jours de pollution, découvert qu’elle est possible – sont des pistes sérieuses pour répondre durablement à l’urgence climatique et de santé. Comme le souligne l’Agence européenne pour l’environnement, la pollution de l’air nuit à la santé de 85 % des habitants des villes en Europe. Chaque année, elle est à l’origine d’un demi-million de morts prématurées sur le continent.


breves_14_3Thomas Pesquet, envoyé spatial avec la mission Proxima

C’est sur l’air de Trava ou Doma (« l’Herbe de la maison »), une chanson populaire russe des années 1960 qui accompagne les cosmonautes sur le départ, que Thomas Pesquet et ses coéquipiers, le Russe Oleg Novitski et l’États-Unienne Peggy Whitson ont embarqué à bord de Soyouz MS-03. L’équipage, qui a décollé le 17 novembre 2016 pour accomplir la mission Proxima, sera l’hôte de la Station spatiale internationale jusqu’en mai 2017.


À Paris, quel nom pour une rue : Steve Jobs ou Ada Lovelace ?

breves_14_4C’est dans le cadre de la réhabilitation de la halle Freyssinet, dans le XIIIe arrondissement parisien, que les voies périphériques du futur lieu de l’innovation et de l’informatique Paris 13e doivent être baptisées. Et le débat fait rage. Le maire d’arrondissement a proposé les noms d’Alan Turing, Eugène Freyssinet, Grace Murray Hopper et… Steve Jobs. Une partie significative de la majorité a fait le même choix que les élus communistes : s’opposer au choix du créateur d’Apple. Le vœu du maire pour le fondateur de la marque à la pomme est donc passé avec les voix de la droite. Derrière cette bagarre qui pourrait sembler futile se jouent plusieurs symboles. La parité d’abord, qui est ici non respectée. Souvent gommées, oubliées au profit des hommes, les femmes semblent marquer l’histoire mais pas les plaques de rues. Pour réparer cette injustice, les élus communistes ont fait une proposition paritaire en remplaçant Steve Jobs par Ada Lovelace, pionnière de l’informatique, connue pour avoir créé le premier programme informatique. Une véritable rupture conceptuelle qui a contribué à l’avènement de l’informatique plus d’un siècle après. Mais c’est bien le choix de Steve Jobs qui est problématique, tant l’héritage qu’il laisse est sombre. Un héritage fait de conditions de travail dans des usines sous-traitantes chinoises connues pour abuser de salaires insuffisants et d’heures supplémentaires forcées. Son héritage c’est aussi la pratique d’« optimisations » fiscales illégales massives, comme l’a révélé la très libérale Commission européenne : 13 milliards que la firme à la pomme doit payer aujourd’hui pour compenser le taux d’imposition scandaleux de 0,005 % en Irlande. À l’heure où les peuples payent l’austérité dans leur quotidien et par leurs impôts, ce vol en bande organisée ne mérite pas les honneurs éternels d’une rue parisienne. Avec un pactole de près de 178 milliards de dollars de liquidité, Apple a tout le loisir d’acheter sa réputation à coups de publicité vantant la qualité de ses produits, pas celui d’être encensé benoîtement par les pouvoirs publics.


LE PROJET DU THIRTY METER TELESCOPE DANS L’IMPASSE

L’excellent Pierre Barthélémy, teneur de la plateforme passeursdesciences.blog.lemonde.fr, qui fête haut la main ses cinq ans, relate les retards du projet scientifique international du télescope. Lancé en 2003 par une alliance nord-américaine entre Canadiens et États-Uniens, le projet du Thirty Meter Telescope (TMT) rassemble aujourd’hui des équipes scientifiques chinoises, japonaises et indiennes. Parallèlement au défi technique relevé, il fallait trouver un site géographique idoine pour cette infrastructure internationale hors norme. C’est sur le volcan Mauna Kea, à Hawaï, que le choix fut arrêté il y a sept ans, étant données les caractéristiques du lieu : altitude, bonne qualité de l’air, absence de turbulences atmosphériques. Le TMT devait y rejoindre d’autres observatoires. Mais voilà, le lieu est sacré pour plusieurs communautés locales, considéré comme un pont entre l’île et les cieux. En 2015, la Cour suprême de l’État d’Hawaï donne raison aux associations indigènes qui veulent protéger les dizaines de sanctuaires qui parsèment l’espace ciblé pour la construction du télescope. En considérant que le permis n’a pas été délivré dans les règles, la Cour hawaïenne met ainsi un coup d’arrêt au TMT. Le projet scientifique s’est pris les pieds dans de la géopolitique locale bien terrestre. À tel point qu’en octobre 2016 Henry Yang, le directeur du conseil d’administration du TMT, a affirmé que « l’observatoire du Roque de Los Muchachos sur l’île de La Palma aux Canaries [était une] première solution alternative ». Ce choix forcé de repli en urgence sur le site de l’actuel Gran Telescopio Canarias ne concentre cependant pas les qualités de Mauna Kea. À ce revers s’ajoutent les retards et un budget en hausse. Sur le plan scientifique, la résolution du télescope, en particulier dans l’infrarouge – la longueur d’onde dans laquelle sont étudiés les centres des galaxies –, souffrira de ce choix de seconde main. Pour l’anecdote, c’est le télescope géant européen dénommé E-ELT (European Extremely Large Telescope) de l’European Southern Observatory (ESO) qui occupera dans la cordillère des Andes, avec le télescope international Magellan, le meilleur repli qui aurait pu être trouvé pour le TMT. Une ultime alternative, coûteuse et logistiquement complexe, existe bien dans l’Himalaya indien, mais le dantesque TMT semble bel et bien condamné face aux revendications des Hawaïens.


L’ADMINISTRATION TRUMP S’ATTACHE LES SERVICES DES PLUS DOUTEUX

breves_14_5L’équipe du nouveau président états-unien se précise. L’inventaire fait froid dans le dos. Un suprémaciste notoire comme conseiller, un ancien de Goldman Sachs et ex-patron de fonds spéculatif à l’Économie, un évangélique homophobe au Logement, un magnat surnommé « roi des faillites » au Commerce, un anti-IVG à la Santé… et un dirigeant de chaîne de restauration rapide à la tête du département du Travail. C’est en effet Andy Puzder qui devient ministre du Travail. P-DG de CKE Restaurants, il est un combattant farouche de toute avancée sociale. Il est notamment opposé au relèvement du salaire minimum, énorme sujet de débat et de luttes sociales aux États-Unis. C’est d’ailleurs une des revendications phares des syndicats et du malheureux impétrant aux primaires démocrates, le « socialiste » Bernie Sanders. L’opposition du businessman ministre porte aussi sur l’amélioration des conditions de travail des salariés… dans la restauration justement. Andy Puzder a aussi la couverture santé généralisée dans le collimateur. Une touche supplémentaire au portrait du personnage : il déclarait au printemps 2016 sa flamme pour les machines qui « sont toujours polies, n’arrêtent pas de faire du business, ne prennent jamais de vacances, ne sont jamais en retard, ne sont pas victimes d’accident et il n’y a jamais de cas de discrimination selon l’âge, le sexe ou la race ». Côté environnement, c’est Scott Pruitt, lobbyiste proche des compagnies pétrolières, qui prend en charge l’Environnement. Il était responsable de la justice dans l’Oklahoma, État qui tire 50 % de ses richesses de l’exploitation pétrolière. Scott Pruitt a été le fer de lance de la bataille juridique menée contre les réformes engagées par Barack Obama pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est sur ce point que plus de 2 300 scientifiques, dont 22 lauréats du Nobel, ont publié une lettre ouverte s’inquiétant des orientations du futur gouvernement états-unien concernant l’environnement, l’indépendance de la recherche et sa bonne conduite.


Uber contraint de reconnaître ses chauffeurs

breves_14_6Fait historique, un tribunal du travail britannique a condamné le géant étatsunien le 28 octobre 2016. Uber est sommé de reconnaître ses chauffeurs comme des employés, et non comme de simples autoentrepreneurs. Le constat a été fait par le tribunal que le contrat que l’entreprise fait signer aux chauffeurs est fantaisiste, tant il est truffé de mots détournés de leur sens et use d’une terminologie entièrement nouvelle : un licenciement est une « désactivation », un chauffeur est un « client », et une embauche est un « enrôlement »… Les termes sont crus. Ainsi, la société qui concurrence les taxis traditionnels va devoir piocher dans ses 62 milliards de valorisation pour leur payer le salaire minimum, le droit à des pauses régulières et des congés payés. Pour le syndicat GMB à l’origine de ce procès, l’heure est à élargir son action judicaire : des poursuites se préparent contre neuf entreprises, dans la construction ou la logistique notamment. Aux États-Unis, plusieurs sociétés fondées sur le modèle d’Uber ont déjà été sanctionnées. En France, l’absence d’action de groupe fait de ce type de procédure une rareté. La loi « travail » opère des rapprochements entre le statut d’autoentrepreneur et le salariat. L’article 60 prévoit ainsi que la plate-forme numérique doit prendre en charge l’assurance accident du travail et la contribution pour la formation professionnelle ; elle autorise aussi les travailleurs à arrêter le travail, ce sans faute contractuelle. Se regrouper en syndicat est également rendu possible. Il demeure que loin de libérer le travailleur de l’exploitation salariale, cette facette de l’économie collaborative version capitaliste l’enferme dans une forme nouvelle en le privant de protections.


LE POINT SUR UN HOAX PARMI D’AUTRES… L’énergie solaire chilienne n’est pas ce qu’on dit

« Le Chili a tellement d’énergie solaire qu’il la distribue gratuitement », titrait en milieu d’année l’Express dans un de ses articles en ligne. Le procédé, simple, est rodé : un titre choc et assertif qui laisse trois options : soit enregistrer la nouvelle sans aller plus loin ; soit la partager sur les réseaux sociaux, car c’est une information détonante – dans ce cas de figure nombre d’utilisateurs opteront pour reproduire le comportement, l’enregistrer et/ou la partager ; soit la lecture de l’article, ce qui n’est pas systématique, surtout sur Internet. Ce fut pourtant notre choix. Donc, le Chili déborderait d’énergie solaire au point qu’elle serait gratuite ? C’est bien plus compliqué. Sous l’impulsion du gouvernement Bachelet, l’offre privée d’énergie solaire s’est certes déployée dans le pays. Cependant, le développement de la filière solaire a été envisagé à court terme, sans planification industrielle ni écologique. Ce qui provoque aujourd’hui une saturation, une inadéquation des infrastructures et une trop grande concentration des promoteurs solaires sur un même espace du pays. Car en parcourant l’article on apprend que « le Chili possède deux réseaux de transmission de l’énergie, un au centre et un au nord, qui ne sont pas connectés entre eux, ce qui signifie qu’il n’est pas possible de compenser les manques d’une région avec les excédents de production de l’énergie solaire d’une autre, fréquents notamment dans les régions du nord du réseau central ». C’est pour connecter les réseaux que le gouvernement chilien envisage pour 2017, à grand frais et en urgence, la construction d’une ligne de transmission de 3 000 km. Si cet essor du photovoltaïque s’explique par une période de croissance économique (extraction minière soutenue, croissance du PIB…), force est de constater que les ingrédients de la soutenabilité écologique ne sont pas au rendezvous. Le cri triomphal « Voilà une alternative énergétique écologique, fiable, pérenne et gratuite ! » en prend un sérieux coup. Quant à la gratuité, elle n’est pas magique. Elle a bien, dans quelques zones, concerné 113 jours en 2016, mais cela masque, d’une part, la contribution financière publique à un boom économique privé du secteur énergétique solaire ; d’autre part, la problématique financière engendrée : alors que la croissance économique chilienne stagne, que les prix de l’énergie baissent, les banques ne vont pas accompagner en espèces sonnantes et trébuchantes l’aventure solaire du pays.


Apple et l’obsolescence programmée

breves_14_7Unilatéralement et tranquillement, Apple a rendu obsolète lundi 31 octobre 2016 son iPhone 4, lancé en 2010. Il n’est désormais plus possible de le réparer ni de le mettre à jour officiellement. Plus de support logiciel, plus de pièces détachées ? Cette stratégie commerciale s’appelle « l’obsolescence programmée » et consiste en la planification de la fin de vie des objets. L’hypocrisie est totale car les clients sont abandonnés et les exigences environnementales méprisées. Ces smartphones sont donc condamnés à rejoindre d’autres anciens portables, et les chargeurs qui les accompagnent. Ce gâchis apparaît comme une évidence quand on remonte la chaîne de fabrication : les appareils sont assemblés dans des pays émergents par une main  d’oeuvre sous-payée ; nécessitent des minéraux rares, comme le lithium de Chine ou d’Amérique du Sud ; sont acheminés principalement en Amérique et en Europe pour inonder le marché… Et quantité de portables dorment dans les tiroirs parce qu’ils ne sont plus utilisés ou réparables. Donc, chaque fois qu’on pousse à l’acquisition d’un appareil neuf, il faut prendre en compte tout un processus, de la fabrication à l’utilisation, qui a des impacts sociaux et environnementaux importants. Le capitalisme semble ne plus pouvoir se passer de l’obsolescence programmée, car les smartphones d’Apple ne sont qu’un exemple des biens de consommation courants qui sont touchés par ce phénomène : combien d’appareils, comme par magie, ne fonctionnent plus quelques semaines après la fin de la garantie ! Il arrive aussi, de manière très décomplexée, qu’on présente des objets « conçus pour 400 cycles de charge uniquement ». On comprend la limite technologique de la charge des batteries au lithium, mais est-il responsable, socialement et pour l’environnement, de souder ou de noyer dans de la colle les composants et la batterie de nombreux appareils au point de les rendre irremplaçables ?


LA PAUVRETÉ INFANTILE EN ALLEMAGNE

La pauvreté chez les enfants allemands augmente massivement. Ainsi, sur l’année 2015, les statistiques de la Bundesagentur für Arbeit, l’Agence fédérale pour l’emploi, évaluaient à 1,9 million les jeunes âgés de moins de 18 ans qui vivaient dans un foyer bénéficiant d’allocations chômage, soit près de 15 % des enfants allemands. Une augmentation de 52 000 individus par rapport à l’année 2014. Pour les associations humanitaires, si les études prenaient en compte les enfants dont les parents gagnent moins de 60 % du salaire moyen, c’est 3 millions d’enfants qui seraient considérés comme pauvres dans la première puissance économique de l’Union européenne (le PIB allemand est de plus de 3 milliards d’euros). Les enfants pauvres sont plus fréquemment isolés socialement, manquent de matériel et sont en moins bonne santé, ils ne peuvent pas se payer les transports ni les activités extrascolaires, et pour eux les vacances représentent un luxe, souligne la fondation Bertelsmann, qui a étudié les statistiques fédérales. On connaissait le pays pollueur, voici que l’on voit maintenant comment il prépare l’avenir de ses jeunes générations.


CAHUC-ZYLBERBERG : LA PENSÉE ÉCONOMIQUE ALTERNATIVE QUALIFIÉE DE NÉGATIONNISME

Le brûlot choc de Pierre Cahuc et d’André Zylberberg, le Négationnisme économique et comment s’en débarrasser, est une charge d’une violence inouïe contre les économistes « hétérodoxes ». Pour les auteurs, il n’existe qu’un remède, qu’une pensée : la saignée, c’est-à-dire la baisse continuelle du « coût » des bas salaires, donc de leurs montants. Si ces remèdes néolibéraux, caricaturaux, ne vous séduisent pas, vous faites preuve de « négationnisme », terme dont la définition stricte ne devrait autoriser aucun glissement, rappellent les Économistes atterrés, collectif d’économistes critiques et « hétérodoxes ». Il est sûr que l’objectif de travail d’analyse critique et de mise en débat auprès des citoyens des propositions de politique économique et des alternatives possibles ne plaît pas. La purge idéologique n’est pas nouvelle. En 2014, dans une lettre à destination de l’ancienne secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, Jean Tirole (prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, dit « Nobel d’économie », 2014) tirait à boulets rouges sur tout enseignement un tant soit peu alternatif de l’économie. Il avait alors dans son viseur le projet d’une deuxième section d’économie dans les universités françaises, baptisée « Institutions, économie, territoire et société », qui introduisait largement des sciences sociales et politiques : auréolé de son prix, Jean Tirole avait eu gain de cause.

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