Pour Evo Morales, président emblématique de la Bolivie, « la meilleure façon de nous libérer [de la dépendance technologique] est de développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ». Énoncées lors de la signature d’un projet hydroélectrique avec une compagnie espagnole, ces déclarations font écho et précisent les annonces déjà faites par Evo Morales il y a plusieurs mois. Soutenu par l’Argentine et la France, le pays sudaméricain a décidé un important investissement dans la filière : « Cette énergie nucléaire à des fins pacifiques va être lancée dans le département de La Paz, avec d’ici à 2025 un investissement de plus de 2 milliards de dollars. » La construction de la centrale nucléaire devrait débuter au cour de l’année 2015. Celle-ci comportera notamment des unités de cyclotron (accélérateur de particules) à usage médical et de recherche.
Référendum : 28000 étudiants veulent réussir !
Les étudiants communistes et plus d’une centaine d’associations tenaient, entre le 10 et le 21 novembre 2014, un grand référendum dans les universités. Le constat à l’origine de ce référendum est simple : il manque 3 milliards d’euros pour que les universités puissent fonctionner dans de bonnes conditions, et année après année de nouvelles coupes budgétaires creusent ce déficit. Pour pleinement saisir la dimension de ce référendum, il faut le remettre dans son contexte : colère des chercheurs face au manque de moyens, amphi théâtres surchargés et problèmes administratifs en cascades faute de personnel suffisant.
Alors que l’ensemble de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) ploie sous les coupes budgétaires, ce référendum a permis de sortir la sacrosainte austérité des simples lignes comptables écrites par les tenants de la réduction des dépenses. Ce vote a montré le vrai visage des économies de bouts de chandelles opérées dans l’ESR : 38 établissements en difficultés financières, des filières qui ferment et des administrations trop débordées contraintes de repousser les dates de rentrées.
Toutes ces réalités sont des obstacles supplémentaires à la réussite des étudiants ; et alors même que le gouvernement parle de l’abandon en premier cycle, il n’offre aux étudiants que la voie de l’échec, la voie de l’amphithéâtre où l’on ne peut entrer faute de place, la voie de la formation qu’on ne peut pas suivre car elle a fermé dans l’université la plus proche de chez soi.
Ainsi les étudiants ont-ils pris la parole en venant voter dans leurs campus et leurs cités universitaires. En deux semaines, plus de 28000 d’entre eux se sont prononcés contre les coupes budgétaires qui condamnent leur avenir. Tous demandent de pouvoir réussir, d’avoir les moyens de finir leurs études, de se former pour pleinement contribuer à la vie de la société. L’ampleur de ce référendum est un point d’appui solide pour les décisions budgétaires de cette fin d’année, qu’il s’agira de faire infléchir dans le sens de la réussite pédagogique, scientifique et sociale.
Ebola : Cuba envoie 461 médecins sur le terrain
En octobre, au coeur de la tempête Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest, les équipes onusiennes et humanitaires ont vu arriver un renfort précieux : celui de 461 médecins et personnels de santé cubains en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée.
De l’Organisation mondiale de la santé à l’Organisation des Nations unies, en passant par le secrétaire d’État américain John Kerry, nombreux sont ceux qui saluent l’initiative. Il faut dire que, à l’exception des 4 000 militaires états-uniens dépêchés sur le terrain, les pays qui ne sont pas directement touchés par le virus se sont jusqu’ici contentés d’envoyer de l’aide financière et de renforcer les contrôles sanitaires à leurs frontières.
Exemplaire donc, cet engagement et investissement cubain n’est pourtant pas exceptionnel. Depuis 1960 et l’envoi de médecins cubain au Chili, où un tremblement de terre avait fait de nombreuses victimes, 135000 effectifs médicaux cubains auraient secouru les populations à travers le monde. Ils seraient actuellement 50000 répartis dans 66 pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Depuis 2004 et la facturation de certains de ces services aux pays bénéficiaires, cette aide médicale serait même devenue l’une des principales ressources financières de l’île.
Quoi qu’il en soit, l’expérience acquise par le personnel soignant cubain pourra être d’une grande utilité à leurs compatriotes sud-américains. L’OMS craint en effet que l’épidémie Ebola ne s’y propage bientôt.
Ebola : les chercheurs du CEA à l’honneur
La France expérimente en Guinée, à travers les équipes de MSF, des tests de diagnostic rapide du virus Ebola. Mis au point par le CEA, validé par l’INSERM, ce test est utilisable sur le terrain, sans matériel spécifique, à partir d’une goutte de sang, de plasma ou d’urine, alors que les tests actuels prennent plusieurs heures et doivent être pratiqués exclusivement en laboratoire. Ce qui fait dire au professeur Jean-François Delfraissy, coordonnateur de la lutte contre Ebola pour la France : « Cela changerait la donne d’avoir non pas un résultat en six heures mais en un quart d’heure seulement. » Ce résultat, qui s’inscrit dans les recherches menées depuis plusieurs années par le CEA dans le domaine des sciences du vivant, est le fruit du travail d’une équipe de chercheurs du centre CEA de Marcoule.
Il faut savoir que ce laboratoire de recherche, promis à la fermeture par le plan moyen et long terme de l’entreprise adopté fin 2013, n’a pu maintenir son activité que grâce à la lutte pied à pied du personnel, qui a gagné en juillet 2014 le maintien d’une vingtaine de salariés sur cette activité.
Chapeau à ces scientifiques pour leur excellence et leur pugnacité !
Toute connexion mérite salaire !
La CGT des cadres a lancé en septembre 2014 une nouvelle campagne pour interpeller les organisations de travail et les cadres eux-mêmes sur les dangers d’une connexion sans trêve à Internet.
Le but est de préserver la santé de ces salariés, soit par le respect d’un droit à la déconnexion, soit, en cas de projet urgent, par la rémunération de toutes les heures de connexion. Plusieurs propositions, dont deux essentielles : – instaurer une trêve des courriels, les samedi et dimanche, ou encore mettre en place un compteur, pour une maîtrise par les cadres eux-mêmes des TIC afin de faire reconnaître et rémunérer le travail, aujourd’hui gratuit, à la maison et dans les temps de transports. Il faut aussi encadrer le nomadisme, c’est-à-dire le télétravail partiel, qui ne représente que 20 % de l’horaire, et agir sur la charge de travail, son intensité : deux études récentes indiquent qu’un salarié sur quatre a vécu une dépression ou un burn out, et un salarié sur deux vit un stress régulier, pâtit d’une mauvaise organisation du travail ou d’une situation d’isolement.
DES CONGÉS ILLIMITÉS POUR TOUS ?
L’annonce du P-DG de Virgin, le milliardaire britannique Richard Branson, en a fait rêver plus d’un : que ses salariés prennent autant de jours de congé qu’ils le veulent, sans avoir à en référer à leur supérieur, à condition qu’ils soient à jour dans leurs projets et que leur absence ne nuise pas à l’entreprise !
En fait, seules 160 personnes sur 50200 salariés sont concernées dans les maisons mères. Les salariés prendront- ils plus de vacances ? Ou moins ?
Ce mode de travail augmente la productivité, selon l’exemple de la société Gohealth Insurance, qui a constaté un bond de 200%. Netflix, IBM l’ont adopté.
Évalué selon sa performance dans un milieu concurrentiel, le salarié doit organiser lui-même son autonomie, relative, et reste débiteur d’une obligation de résultat : des objectifs à atteindre. Il intériorise la contrainte.
Comment prendre deux fois plus de vacances si la charge de travail est intense ? Le milliardaire Carlos Slim, lui, propose de travailler onze heures trois jours, et de se reposer quatre jours, mais de travailler jusqu’à soixante-dix ans et plus…
L’OLÉODUC, LE CANADA ET L’EUROPE
L’entreprise canadienne TransCanada a présenté récemment auprès des autorités du pays sa demande de construction d’un oléoduc géant, Énergie Est : le pipeline, long de 4600 km, permettrait d’exploiter et d’acheminer les sables bitumineux de l’Alberta vers l’est du pays. On sait pourtant depuis longtemps que ce type de pétrole est hautement polluant, et que par ailleurs son transport sur une telle distance expose, en cas de fuite, à des accidents industriels d’une extrême gravité. Un certain nombre de Canadiens ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, et plus de 45000 personnes ont déjà une signé une pétition contre ce projet. Cependant, un autre phénomène est aussi grave. Le pétrole ainsi produit est destiné pour une faible part à la demande intérieure (celle du Québec), mais il est surtout pensé pour le marché extérieur : l’Asie, les États-Unis et aussi l’Europe. TransCanada a d’ailleurs prévu également pour cela la construction d’un nouveau port en eau profonde dans la baie de Fundy. Or l’Union européenne vient de faciliter, par une directive récente et le traité de libre-échange avec le Canada, l’importation de ce pétrole. Par là, elle encourage non seulement un projet susceptible de causer bien des dégâts environnementaux, mais également l’arrivée en Europe d’un pétrole particulièrement nocif. L’Union européenne, le gouvernement canadien et la grande firme pétrolière se retrouvent ainsi parties liées, et on peut espérer que les citoyens européens rejoindront les Canadiens pour dénoncer ce projet !
Le 2 septembre dernier, le président de la République a annoncé un «grand plan numérique» pour l’école. Dans ce cadre, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, a notamment promis la généralisation des tablettes pour les collégiens. Si l’intention est louable – préparer les enfants à agir dans le monde numérique –, le moyen privilégié pose, lui, davantage question. Au lieu de multiplier les achats d’équipement dont l’intérêt pédagogique est très variable, ne faudrait-il pas plutôt enseigner la maîtrise d’une véritable culture informatique? Quand on sait que Steve Jobs lui-même interdisait l’usage des tablettes à ses enfants et que les grands dirigeants de la Silicon Valley privilégient les écoles où l’usage des nouveaux outils technologiques est limité, on se dit qu’un peu de réflexion supplémentaire ne serait pas inutile : si le numérique a toute sa place aujourd’hui dans la pédagogie, c’est seulement s’il contribue à éduquer activement les citoyens, et non à les transformer en consommateurs passifs.
À L’ASSEMBLÉE NATIONALE, LE LOBBYISME FAIT UN TABAC !
En plein débat sur le projet de loi des finances pour 2015, deux députés, l’un socialiste, l’autre centriste, se sont investis sur les questions fiscales concernant la vente de cigarettes. Chacun de leur côté, Jean-Louis Dumont et Charles de Courson ont déposé un amendement assez technique de deux lignes. Exactement le même, mot pour mot. Le lobbyisme n’est pas si tabou : les deux hommes auraient reconnu avoir reçu « une aide extérieure» de Philip Morris, le fabriquant de Marlboro.
Visant officiellement à empêcher l’augmentation mécanique des taxes avec le prix du tabac, cet amendement aurait de fait favorisé certaines marques, dont celle de Philip Morris. Pour l’État, cette taxation variable aurait représenté une perte de 120 millions d’euros. L’amendement a été rejeté.
UN DÉMANTÈLEMENT D’INSTALLATIONS NUCLÉAIRES RÉUSSI : L’EXEMPLE DU SITE CEA DE GRENOBLE ET DE SILOÉ
À la suite de la décision de « dénucléariser » son centre de Grenoble, le CEA s’engageait en 2002 dans un projet d’assainissement et de démantèlement des six installations nucléaires de base de ce centre.
Ce processus complexe, conduit sous la haute surveillance des instances de sûreté, arrive à son terme avec la procédure en cours d’obtention du décret de déclassement du réacteur Siloé.
Ce réacteur expérimental est entré en phase de démantèlement en janvier 2005. Un chantier de dix ans laisse place à un terrain entièrement disponible pour accueillir de nouvelles activités.
L’irradiation supplémentaire qui subsiste après ces travaux est estimée à 0,003 mSv/an: mille fois moins que la radioactivité naturelle !
Le coût de l’opération est estimé à 11 millions d’euros : à rapprocher du coût de construction du réacteur expérimental Jules-Horowitz, sensiblement comparable au réacteur Siloé, en cours de construction à Cadarache, qui dépassera les 630 millions.
EMPLOI ET AUTOMATISATION
Robots, logiciels, intelligences artificielles… La révolution numérique est aujourd’hui partout au coeur de la production. Ce processus, qui n’en est qu’à son début, s’accélère. Une récente étude d’Oxford réalisée par Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne estime à 47% la proportion des emplois remplaçables par des machines, dans les dix ou vingt ans à venir. Selon cette étude, dans la plupart des métiers la probabilité serait supérieure à 95% de voir le travail humain remplacé par celui des machines.
De là à conclure à une montée inexorable d’un « chômage technologique », il n’y a qu’un pas, que franchissent allègrement les tenants du système.
Et si ces gains de productivité étaient mis au service des hommes et non de l’accumulation financière ? Et s’ils permettaient une baisse massive du temps de travail aliéné plutôt qu’une explosion des profits ? Et si ce temps libéré permettait un épanouissement de tous plutôt qu’un développement du chômage ? N’est-ce pas un formidable appel à une appropriation sociale du progrès pour un dépassement du système ?
LE BANGLADESH AFFRONTE UNE MARÉE NOIRE DANS L’INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE
Dans la région protégée des Sundarbans, dans le delta du Gange, au Bangladesh, la plus grande forêt de mangrove au monde est sévèrement attaquée par une marée noire. Cette catastrophe a des conséquences d’une rare ampleur sur un écosystème classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. 200 000 personnes y vivent directement de pêche, de chasse et y prélèvent des larves et des oeufs pour leurs élevages ( plusieurs millions d’autres s’y nourrissent de manière indirecte). Laissées à l’abandon, elles doivent faire face, désemparées, à la catastrophe. Sans outils, c’est avec leurs pelles et leurs filets de pêche qu’elles essaient de contenir les 350 000 L de pétrole qui, à la faveur des marées, envahissent les lagunes : au 14 décembre, 50 km2 avaient déjà été recouverts. Cinq jours plus tôt, deux bateaux étaient entrés en collision dans une zone protégée, où ils n’avaient pas le droit de naviguer. De nombreux accidents s’y produisent régulièrement. L’affréteur du pétrolier nie toute responsabilité, se contentant de racheter à la population locale le pétrole qu’elle « ramasse ».
Cette catastrophe étouffe la flore et fragilise davantage encore des espèces locales déjà menacées de disparition (dauphins de l’Irrawaddy, tigres du Bengale, tortues olivâtres…). Mais elle pourrait aussi avoir des conséquences encore plus funestes en affaiblissant considérablement la barrière naturelle qui protège l’arrière-pays et des villages entiers de cyclones et vagues géantes. Tout cela se déroule dans l’indifférence totale du reste du monde, aucun pays n’ayant proposé une aide quelconque.
En 2014, un tiers de l’humanité n’a toujours pas accès à des toilettes
Depuis 2010, l’Organisation des Nations unies reconnaît l’accès à l’eau et à l’assainissement comme faisant partie des droits de l’homme. Parmi ceux-ci, l’accès aux toilettes reste un sujet peu abordé.
Encore considéré par de nombreux États comme un problème privé plutôt que comme une question de santé publique, le manque de toilettes atteint pourtant 2,5 milliards de personnes à travers le monde dans leur santé et leur dignité.
Comme souvent, ce sont les plus jeunes et les femmes qui paient au prix fort ce manque d’infrastructures. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’absence d’accès à des toilettes entraîne chaque jour la mort de 2000 enfants de moins de 5 ans des suites de ma – ladies diarrhéiques. Quant aux femmes, un tiers d’entre elles sont confrontées au harcèlement ou aux agressions faute de pouvoir faire leurs besoins à l’abri et en sécurité.
Si ce phénomène touche particulièrement l’Inde et l’Afrique subsaharienne, les pays riches sont loin d’être exempts de critiques : en France, 2 millions de personnes auraient un accès difficile à l’eau. Le 18 novembre 2014, veille de la Journée mondiale des toilettes, un collectif d’ONG, Coalition Eau, et le Secours islamique France ont lancé une campagne « Parlons toilettes » et une pétition en ligne pour que le gouvernement français augmente de 40 millions d’euros l’aide publique au développement de l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Pour en savoir plus : http://www.parlons-toilettes.org.
La fin des raffineries en France?
Quelques semaines avant son décès accidentel à l’automne 2014, le P-DG de Total, Christophe de Margerie, se montrait de plus en plus clair. Les derniers sites de raffinage du pétrole installés sur le territoire français sont désormais menacés, même si, après de nombreuses fermetures ou arrêts (comme celui du site de Dunkerque en 2010), ils ne sont plus qu’une poignée (huit au total).
Les causes invoquées, elles, sont toujours les mêmes : des coûts jugés trop élevés par rapport aux profits attendus et la volonté de redéployer les capacités de raffinage au plus près des zones de production, notamment au Moyen-Orient.
On ne peut encore une fois que rester songeur, pour employer un euphémisme, devant ce genre de décision, qui « oublie » l’ensemble des atouts technologiques qu’ont longtemps mobilisés, et que mobilisent encore dans certains cas, les sites de raffinage français, et qui privilégie la délocalisation dans une zone dont la stabilité est loin d’être garantie.
BILLET D’HUMEUR D’IVAN
Si Mme Fioraso a un peu de temps pour lire, je ne saurais trop lui conseiller de lire les discours de cet immense savant que fut Louis Pasteur en défense pro domo de l’activité scientifique et de moyens pour les laboratoires :
« Si les conquêtes utiles à l’humanité touchent votre coeur, si vous restez confondu devant […] Si vous êtes jaloux de la part que votre pays peut revendiquer dans l’épanouissement de ces merveilles, – prenez intérêt, je vous en conjure à ces demeures sacrées que l’on désigne du nom expressif de laboratoires. Demandez qu’on les multiplie et qu’on les orne ; ce sont les temples de l’avenir, de la richesse et du bien-être. C’est là que l’humanité grandit, se fortifie et devient meilleure. Elle y apprend à lire dans les oeuvres de la nature, oeuvres de progrès et d’harmonie universelle, tandis que ses oeuvres à elle sont trop souvent celles de la barbarie, du fanatisme et de la destruction […]. »
Cité par Marie Curie dans Pierre Curie, Payot, 1924.
C’est une première, Axa propose un avantage tarifaire à condition d’obtenir des informations sur votre comportement journalier, via un objet connecté. 1000 clients de la complé6mentaire santé, appelée «Modulango» sont ainsi incités à s’équiper d’un « Pulse », appareil capable de mesurer le niveau d’oxygène dans le sang, le rythme cardiaque, ou le nombre de pas effectués dans une journée.
Ainsi 50 euros de « chèque de médecine douce » sont proposés si vous faites 7000 pas par jour, ou deux chèques si vous faites les 10 000 pas par jour. « Grâce à la pratique d’une activité physique, vous diminuez de 16 à 39% le risque de développer un cancer du sein, de 25 % le risque d’être victime d’une attaque cérébrale, de 34 % le risque de diabète », argumente AXA, ce qui représente autant de maladies à traiter en moins.
L’offre est présentée comme un simple jeu, mais ressemble bien à une préfiguration d’un système où les tarifs seront personnalisés en fonction des comportements et de l’hygiène de vie de chacun (pratique du sport, durée moyenne de sommeil, régime alimentaire…). Cela est aujourd’hui rendu possible avec les nouvelles technologies. Aujourd’hui simples gadgets de confort pour la forme physique, ils pourront être utilisés à des fins de contrôle dans les contrats de souscriptions à des mutuelles. Bientôt l’obligation faites au plus démunis de livrer toutes ces informations personnelles au risque de se voir infliger des tarifs dissuasifs ?
Un pied sur une comète
Le 12 novembre 2014, après un voyage de 510 millions de kilomètres parcourus en dix ans, la sonde spatiale Rosetta a largué le robot Philae en direction de la comète Tchourioumov- Guérassimenko (67P/Churyumov-Gerasimenko dans la dénomination internationale). L’objectif de cette mission de l’Agence spatiale européenne (ESA) était de recueillir des données sur un noyau cométaire.
Lancée en 2004, Rosetta est la sixième sonde destinée à l’étude des comètes, mais la première à se placer en orbite autour de l’une d’entre elles. Le 1er septembre 2008, ses instruments sont activés à l’occasion du « survol » de l’astéroïde Šteins à une distance de 800 km et à la vitesse de 8,6 km/s.
Le 14 janvier 2014, Rosetta se réveille à l’approche du rendez-vous avec la comète. Lorsque Philae atterrit, le 12 novembre, la comète se trouve à 650 millions de kilomètres de la Terre et se déplace à plus de 135 000 km/h. Les données reçues indiquent que Philae a conduit avec succès le premier forage sur un noyau cométaire. Décidée en 1994 et lancée en 2004, cette mission est à l’origine de nombreuses retombées techniques utilisées pour les missions Mars Express ou Venus Express.
Philae constitue une aventure humaine extraordinaire, aux frontières de la connaissance, conduite en coopération par les scientifiques des instituts membres de l’ESA. Il s’agit là d’un exemple de l’intérêt du fort soutien nécessaire à la recherche publique à l’heure de l’austérité.
Pour l’usine de décorticage Celtarmor, les calculs ont été faits : il reviendrait moins cher de faire nettoyer les coquilles vides de saint-jacques en Chine plutôt que d’investir 150 000 € dans une machine permettant de le faire sur place, à Saint- Quay-Portrieux, en Bretagne. Les coquilles font donc l’aller-retour France-Chine avant d’être garnies… de farce.
L’Allemagne, souvent citée en exemple pour son engagement écologique, doute aujourd’hui de ses capacités réelles à atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Depuis qu’elle a officiellement renoncé à l’énergie nucléaire, elle n’a cessé d’émettre toujours plus de CO2 : 377 millions de tonnes produites en 2012 rien qu’à travers le secteur énergétique, et plus encore en 2013. Aux 71 millions de tonnes de CO2 qu’elle doit produire en moins d’ici cinq ans s’ajoutent donc 22 millions pour compenser les augmentations actuelles. Pourtant, malgré les mesures annoncées par le gouvernement – incitations à la rénovation du parc immobilier, découragement des camions les plus polluants, développement de l’écoconduite, réduction des engrais agricoles… –, les objectifs paraissent s’éloigner à grande vitesse. Et ce d’autant plus que le gouvernement allemand (coalition SPD-CDU) vient de renoncer à fermer ses centrales à charbon, qui produisent 45 % de l’électricité du pays.