Les sciences et les techniques au féminin: France Bloch-Sérazin

Née Françoise Bloch le 2 février 1913, celle qui deviendra France évolue dans un milieu intellectuel riche (son père est l’écrivain Jean-Richard Bloch) et se passionne très jeune pour la philosophie, la littérature et les sciences avant de finalement se tourner vers la chimie. Elle commence à travailler en 1934 au laboratoire de l’École nationale supérieure de chimie de Paris, sous la direction de Georges Urbain. Ses sujets de recherche portent alors sur la chimie physique, notamment la chimie organique et l’étude des thioacides.

Parce que juive et communiste, elle est exclue de son laboratoire lors de l’instauration du régime de Vichy. L’année 1941 marque le début des années de lutte pour France, qui met ses compétences de chimiste au service du groupe des Francs-tireurs et partisans commandé par Raymond Losserand. Claudia – c’était son nom de résistante – dirige le laboratoire clandestin installé dans son logement parisien de l’avenue Debidour, où sont fabriqués des bombes et des explosifs nécessaires à la lutte armée. Elle remet en état l’armement des FTP et les forme à l’utilisation de grenades de sa conception. Présente sur le terrain, elle participe également aux premières opérations de dynamitage les voies ferrées : « Il faut, dit-elle, que je vérifie la qualité de mes explosifs ! »

Arrêtée par la police de Pétain le 16 mai 1942, elle est exécutée un an plus tard à la prison de Hambourg. La dernière lettre adressée à son mari, le métallurgiste Frédo Sérazin, communiste et résistant lui aussi, témoigne de son engagement : « Je meurs pour ce pourquoi nous avons lutté, j’ai lutté, tu sais comme moi que je n’aurais pas pu agir autrement que je n’ai agi, on ne se change pas. »

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