LAFARGE-DAESH : ENTREPRISE TERRORISTE
En novembre 2017, les bureaux français du groupe Lafarge-Holcim étaient perquisitionnés. C’était la suite des révélations sur les pratiques du groupe et de ses liens avec Daesh : pour pouvoir continuer d’assurer la production à la cimenterie de Jalabiya, en Syrie, expliquera Bruno Pescheux, ancien directeur général adjoint opérationnel, un versement de 20 000 € mensuel était convenu au profit de l’organisation terroriste. Dès lors, le terme d’« entreprise terroriste » prend tout son sens. Ces versements, qui ont officiellement duré un an, étaient connus et avaient l’aval du gouvernement français de l’époque. Les mesures de restrictions des libertés publiques n’ont, semble-t-il, pas inquiété les « premiers de cordées » des entreprises françaises.
LA FEMME EST L’AVENIR DE L’HOMME
Les universités des États-Unis d’Amérique cherchent à attirer davantage de garçons. Les femmes sont désormais majoritaires dans les campus états-uniens : à la rentrée 2017-2018, on dénombrait 2,2 millions de femmes en plus inscrites dans les études supérieures ; elles représentent désormais 56 % de la population étudiante… et la tendance se confirme.
CE 1 % QUI SE PORTE ENCORE MIEUX QU’EN 2008
Le gouffre qui sépare les personnalités les plus riches du monde du reste de la population continue de s’accentuer. Selon une étude du Credit suisse, 1 % de la population de la planète détient la moitié des richesses mondiales en 2017. Au début de la crise financière de 2008, ce 1 % n’en possédait que 42,5 %.
LA DYSLEXIE EXPLIQUÉE PAR DES TACHES DANS LES YEUX
Les physiciens Albert Le Floch et Guy Ropars, de l’université de Rennes-I, viennent de publier dans la prestigieuse revue Proceedings of the Royal Society leurs travaux sur la dyslexie. Dans nos yeux se trouvent des taches dites « de Maxwell ». Elles ont pour particularité de filtrer la lumière bleue. Une personne non dyslexique possède des taches différentes à chaque oeil : l’oeil directeur a une tache circulaire, l’autre une tache patatoïdale. L’un des deux chercheurs, Albert Le Floch, nous interpelle par l’exemple : « Si vous regardez la lettre b, votre oeil va parfaitement l’imprimer dans une partie de votre cerveau tandis qu’une image inversée fantôme, donc un d, sera stockée dans une autre partie. Mais le cerveau ne tiendra pas compte de cette lettre fantôme. » Chez les individus dyslexiques, les deux yeux ont des taches de Maxwell identiques et parfaitement symétriques : la lettre fantôme ne s’efface pas… et le cerveau s’emmêle dans le « choix » de la lettre à comprendre.
Les dépôts de plaintes pour viol en hausse
Seuls 10 % des femmes violées portent plainte. Cela dit, dans le contexte de libération de la parole des femmes qu’a crée l’affaire Weinstein aux États-Unis, le nombre de plaintes déposées en France pour violences sexuelles a connu une hausse en octobre 2017 : + 30 % en zone gendarmerie et + 23 % en zone police. Si les violences sexuelles sont de plus en plus déclarées dans notre pays, il s’agit bien plus d’une libération de la parole que d’une hausse des faits. Il en reste donc du chemin à parcourir ! La suppression de la visite médicale obligatoire dans le cadre d’une embauche et la suppression des CHSCT sont autant de coups portés à la lutte contre les violences sexistes et les souffrances au travail. Pour rappel, seul 1 % des violeurs sont condamnés.
Biais et dangers d’un logiciel de reconnaissance faciale
Début septembre, Michal Kosinski et Yilun Wang, deux scientifiques de l’université de Standford, ont annoncé avoir réalisé une intelligence artificielle pouvant, à partir d’une photographie, reconnaître l’orientation sexuelle d’une personne. Ils assurent dans leur étude que leur intelligence artificielle a élaboré un programme, à partir de l’analyse de 35000 photos correspondant à 14000 hommes et femmes, homosexuels et hétérosexuels, issues d’un site de rencontres états-unien, capable de déterminer si une personne est homosexuelle ou non. Le biais est évident… Pour Kate Crawford, chercheuse de l’entreprise Microsoft, c’est le dangereux retour de la physiognomonie, cette théorie pseudo-scientifique qui affirmait pouvoir catégoriser les individus grâce à l’étude de leur corps. Michal Kosinski officie en tant que conseiller de la start-up israélienne Faception, laquelle affirme avoir conçu un logiciel capable de « révéler la personnalité des gens à partir d’une photo de leur visage ».
Batteries rechargeables : nouvelles perspectives
Les batteries font fureur : smartphones, ordinateurs, high-tech, objets connectés et voitures électriques, elles sont partout. Et elles sont en plein essor, au détriment de l’environnement, tant le lithium est une ressource finie, à l’extraction polluante et à la durée de vie limitée. Bien que des progrès aient été réalisés dans ce domaine, les batteries demeurent questionnables au vu de ces éléments. D’autant plus qu’elles sont potentiellement dangereuses : risques d’inflammation, toxicité du cobalt. Le sodium est mille fois plus abondant que le lithium, plaide le professeur Jean- Marie Tarascon. Fondateur d’une start-up française, sous l’égide du CNRS et du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), il rappelle que le sodium est présent partout sur Terre, et bien sûr dans le sel marin. De plus, le sodium est recyclable, lui. Le prototype de batterie travaillé par l’équipe de Jean-Marie Tarascon résiste à plusieurs milliers de cycles de charge et décharge (environ 3500) et elle se charge 5 à 10 fois plus vite que les batteries au lithium. Ombre au tableau, le sodium est trois fois plus lourd que le lithium. Ce type de batterie serait donc davantage pour des applications fixes.
Climat : l’humanité doit et sait comment agir pour survivre
Dans son rapport en date de fin octobre 2017, l’ONU Environnement pointe l’écart « catastrophique » entre les engagements pris par les États pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et les efforts nécessaires pour respecter l’accord de la COP 21. Des bouleversements de choix énergétiques se sont certes opérés, avec des impacts positifs : le CO2 dû à la combustion de ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz, et industrie cimentière) s’est stabilisé à près de 36 milliards de tonnes. Elles représentent 70 % des gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. Le recours massif à davantage d’énergie renouvelable en Inde et en Chine, du solaire notamment, contribue à cette stabilisation, tout comme le tassement du recours au charbon en Chine et aux États-Unis, mais dans ce pays cela est à mettre en suspens au vu des choix de l’administration Trump. Mais en tenant compte du méthane et le changement d’occupation des sols (déforestation, agriculture…), l’ONU Environnement juge que les engagements de la COP 21 des 169 États ayant réellement ratifié l’accord ne permettront de parcourir qu’« approximativement un tiers » du chemin nécessaire. En l’état actuel, on s’oriente donc aujourd’hui vraisemblablement vers une hausse de la température de 3 °C à 3,2 °C à la fin du siècle. Laisser là où elles sont 80 % à 90 % des réserves de charbon, 50 % de celles de gaz et environ de 30 % de celles de pétrole permettrait d’éviter de vivre le pire dans les décennies à venir.
Le glyphosate reconduit dans la douleur pour cinq ans en Europe
Le 27 novembre 2017, la Commission européenne a prolongé de cinq ans l’autorisation du glyphosate. Il a fallu des trésors de lobbying agressif, de publicités mensongères et des heures de bras de fer entre pays membres pour arriver à cette décision. Là où Monsanto s’attendait à une reconduction de l’autorisation sans remous pour quinze ans, la firme s’est retrouvée sous les feux des projecteurs et des critiques. La veille du vote, le quotidien le Monde indiquait dans une enquête en cours le plagiat du rapport de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de documents rédigés par Monsanto. Le doute plane plus que jamais sur tout le système européen de contrôle de pesticides.
VIDE ABYSSAL POUR LA RECHERCHE
Le budget 2018 de l’enseignement supérieur est en hausse de 501 millions pour la recherche publique. Si les emplois administratifs des superstructures des COMUE profitent de cette hausse, le secteur de la recherche est le perdant de cet effet de manche. En effet, le détail des lignes de financement du budget de l’enseignement supérieur renseigne que la recherche publique n’a pas le moindre euro pour les « opérateurs de recherches ». Cette traduction fade de la « pensée start-up » du gouvernement Macron est à rebours des enjeux de recherche et de développement du « nouveau monde » qu’il prétend incarner. Le CNRS va ainsi perdre 21 chercheurs, seul l’INED voit ses effectifs stabilisés. L’Agence nationale de la recherche, jouant davantage le rôle de plateforme filtrante et compétitive des ambitions des chercheurs que le rôle de recherche, voit ses effectifs grandir de 26 postes.
UN PAYSAN CONTRE UN GROS POLLUEUR
Le paysan péruvien Saúl Luciano Lliuya vient de gagner une bataille. La cour régionale de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie a accepté de juger le recours du paysan contre le consortium énergétique allemand RWE. Le groupe RWE, à travers ses filiales, est le deuxième plus gros producteur d’électricité en Europe. Sa production électrique est faite à 60 % de combustion du charbon. Plus gros pollueur d’Europe, le groupe RWE est directement responsable de la fonte des glaciers aux abords des terres cultivés du Pérou – et ailleurs dans le monde. Dans cette lutte de David contre Goliath, ce long processus de bataille judiciaire ouvre un espace pour des actions collectives contre les responsables de choix énergétiques qui parasitent l’avenir.
LE CLIMAT DES AFFAIRES ALLEMAND S’ACCOMMODE DE L’EXTRÊME DROITE
IFO, c’est l’indice du climat des affaires en Allemagne. Et il se porte bien : il a battu un record au cours du mois de d’octobre 2017. L’entrée des députés de l’AfD, parti d’extrême droite, au Bundestag, le Parlement allemand, ne semble pas affecter le moral des entrepreneurs d’outre-Rhin. Pour l’économiste Klaus Wohlrabe, l’économie passe outre les négociations que mène Angela Merkel pour former une coalition gouvernementale : « L’économie allemande montre qu’elle ne souffre pas de la situation politique. » Tout va très bien… Pas pour tout le monde !