Histoires d’eaux, Ivan Lavallée*

lavallée  * Ivan Lavalée est directeur de rédaction de Progressistes.


L’être que vous chérissez le plus au monde contient 70 % d’eau. C’est dire si les enjeux qui sont liés à l’eau et à sa maîtrise – eau de mer, eau douce, eau potable – nous concernent tous personnellement, sont vitaux pour l’humanité et sont des enjeux politiques et géopolitiques majeurs. La quantité d’eau sur la Terre est immuable à l’échelle de notre humanité, mais ce n’est pas un « stock » : c’est un flux, et ce flux est sujet à maints problèmes géopolitiques dès lors qu’il est celui de grands fleuves traversant plusieurs pays.
L’article du professeur Nguyễn Ngọc Trân soulève les problèmes que pose la gestion de l’eau du Mékong, qui arrose six pays : la Chine, le Myanmar, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.
Jean Margat, expert auprès de l’UNESCO et de la FAO, nous montre comment appréhender la complexité de ce flux hydrique, de l’eau des océans à celle qui coule au robinet, celle douce et celle potable. Il y a de l’eau, oui, même qu’elle recouvre la plus grande partie de la planète, mais il convient d’y prendre garde et d’en comprendre la dynamique et les enjeux. Stéphane Sarrade, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique, s’intéresse à l’approvisionnement en eau potable de l’humanité, et donc à sa production et à sa gestion.
Ghislain de Marsily, de l’Académie des sciences, examine quant à lui les effets conjugués du réchauffement climatique et de l’accroissement démographique sur l’accès à l’eau des populations. Jeanine Le Rhun, et Marie-Françoise Courel, respectivement maître de conférences et directrice d’études émérite à l’EPHE, traitent ici de l’eau comme menace eu égard aux événements météorologiques au travers, entre autres, du cas de la tempête Xynthia. Mme Courel revient aussi, dans un deuxième article, sur le cas des zones semi-arides.
Yannick Nadesan est président de Eau bassin rennais et conseiller municipal PCF délégué à l’eau, au contrôle budgétaire et services concédés de Rennes. Il propose trois pistes pour que l’eau potable ne devienne pas une marchandise pour privilégiés.
Belaïde Bedreddine, vice-président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et adjoint au maire de Montreuil, revient pour ce qui le concerne à partir des objectifs de développement durable (ODD) définis dans l’Agenda 2030 de l’ONU sur la loi Oudin-Santini et les politiques des collectivités dans la gestion locale de l’eau. Il montre que si l’accès à l’eau se raréfie apparaîtra un facteur supplémentaire d’instabilité politique, et qu’il convient donc d’avoir une gestion orientée vers la satisfaction des besoins de la collectivité plutôt que de laisser cette ressource vitale aux mains du privé et du marché.

 

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