Les Brèves (N°15)

Pages réalisées par Emmanuel Berland.
Réactions et remarques : écrire à progressistes@pcf.fr


BÉNÉFICIER D’AIDES PUBLIQUES ET SE DÉSINTÉRESSER DE L’HYDROLIEN

DCNS, le constructeur naval militaire, a décidé d’accélérer son développement dans les énergies marines renouvelables. Pour cela il a créé opportunément une filiale propre en partenariat avec la banque publique Bpifrance, Technip et BNP Paribas Capital. Dans ce basculement financier, ce sont les contribuables qui vont payer cette aventure industrielle portée par un partenariat public-privé, montage tant décrié. Thierry Kalanquin, P-DG de DCNS Énergies, a admis que « la mise au point de la technologie hydrolienne s’avère délicate » par l’aspect tant technique aussi bien qu’énergétique. De son côté, Engie a décidé début 2017 d’arrêter son projet Nepthyd de parc pilote hydrolien dans le raz Blanchard. Ce projet prévoyait d’exploiter quatre hydroliennes Oceade fournies par General Electric. Le défaut du fournisseur est en cause. Des sources proches du dossier confirment l’état d’esprit de General Electric : arrêter le développement de sa turbine hydrolienne. Lauréat en 2014, le projet avait été évalué à 101 millions d’euros, dont la moitié de subventions publiques.


LES FRANÇAIS TRAVAILLENT ENVIRON 40 HEURES PAR SEMAINE

La direction des statistiques du ministère du Travail, la DARES, vient de publier ses analyses sur les indicateurs de durée du travail en France. À la lecture de celles-ci on relève que, contrairement aux idées véhiculées couramment, les Français travaillent beaucoup. Ainsi, si l’horaire collectif hebdomadaire est de 35,6 heures fin 2015, la durée individuelle hebdomadaire est de 39,3 heures. Ce différentiel de 4,4 heures de plus que la durée collective s’explique par le fait que lors du passage aux 35 heures nombre d’entreprises choisirent de conserver un horaire hebdomadaire de travail supérieur en accordant aux salariés des jours de congé supplémentaires (les RTT). Des RTT ont contribué à limiter la durée collective hebdomadaire, à la différence de la durée habituelle hebdomadaire qui ne prend pas en compte les jours de congé ou de RTT. La question de la définition de la durée du travail est cruciale. Quand une campagne présidentielle se fait en partie sur le classique « déverrouillage des 35 heures », voilà de quoi relativiser cet effet de manches.


Les anti-vaccins marquent des points

Le 9 février 2017, une initiative publique (projection de film, conférence de presse…) du mouvement anti-vaccination, organisée par le groupe écologiste, et plus particulièrement par la députée européenne française Michèle Rivasi, a eu pour cadre le Parlement européen. Un pas de plus a été franchi sur une question majeure de santé publique. En effet, l’invité d’honneur n’était autre qu’Andrew Wakefield, un ex-chirurgien radié pour avoir été convaincu de fraude scientifique en faisant le lien dans un travail entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et des cas d’autisme. C’est dans ce contexte que le Conseil d’État vient de juger que les parents pouvaient ne plus vacciner leurs enfants que contre le tétanos, la diphtérie et la poliomyélite. C’est une grave menace pour la santé publique. La couverture vaccinale en France recule, avec le risque que cela implique en termes de propagation de maladies pourtant contrôlables. Santé publique France a relevé, en 2011, au pic de la recrudescence, 15000 cas de rougeole déclarés, avec parfois des complications graves, voire des décès.


Découverte de planètes autour de Trappist-1

Trappist-1, voilà le nom du corps céleste qui suscite toutes les spéculations ces derniers temps. Située à environ 40 années-lumière, dans la constellation du Verseau, l’étoile d’une masse de 8 % de celle du Soleil et d’une taille légèrement supérieure à celle Jupiter est une naine rouge, catégorie réputée pour ses puissantes éruptions capables de « carboniser » en quelque sorte une planète. Sept planètes, comparables à la Terre par leur taille, tournent autour d’elle (identifiées par des lettres : de Trappist-1b à Trappist-1h). Jusqu’à présent, les données recueillies par les scientifiques permettent d’établir quelques modèles provisoires. Le plus optimiste dresse un tableau de sept planètes rocheuses hospitalières pour la vie, avec des conditions plus ou moins extrêmes. Mais la prudence est de mise, d’autant que la proximité de ces planètes avec leur étoile rend probable qu’elles se trouvent en rotation synchrone, présentant donc toujours la même face à leur soleil. Le télescope spatial James Webb Space Telescope, qui succédera à Hubble et dont le lancement est prévu pour 2018, permettra d’en savoir davantage. Quoi qu’il en soit, cette découverte vient alimenter le projet artistique de la NASA sur le thème du tourisme spatial. (Retrouvez de magnifiques illustrations : https://www.jpl.nasa.gov/visions-of-the-future/)


La sécurité et la recherche en question

Le Conseil national consultatif pour la bio-sécurité (CNCB), composé de six chercheurs habilités secret défense et de six représentants de ministères régaliens, marche sur une ligne de crête. Mis en place sur les recommandations du rapport de l’Académie des sciences « Les menaces biologiques. Biosécurité et responsabilité des scientifiques », publié en 2008, le CNCB travaille à l’instauration d’une charte déontologique des chercheurs pour souligner le risque de détournement de leurs travaux. En menant des actions de sensibilisation des jeunes chercheurs et des laboratoires, il veut prévenir sur l’ambivalence des trouvailles des chercheurs, entre transparence et secret. Le coauteur du rapport instituant le CNCB, le biologiste Antoine Danchin, soutien que « toute vérité n’est pas bonne à dire. Que si on découvre une technologie qui peut être détournée, une forme d’autocensure est utile ».


François Fillon étrille les fonctionnaires de France Télécom

Au Consumer Electronic Show, le salon de l’électronique, à Las Vegas, le candidat des Républicains François Fillon a confirmé sa vision à l’égard des fonctionnaires. En déclarant « Vous pensez qu’il y aurait de l’Internet en France si on avait toujours France Télécom avec des fonctionnaires ? » Ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l’Espace en 1997, François Fillon a accompagné la privatisation de France Télécom. À l’heure actuelle, encore plus de la moitié des salariés d’Orange sont fonctionnaires. Au lieu d’avoir appuyé le développement de l’ADSL, le candidat de la droite est l’acteur historique de la déréglementation du secteur des télécommunications. Avec comme résultat le retard engrangé dans la construction du très haut débit en France. N’étant pas très au clair sur la notion d’emploi, François Fillon doit désormais régler d’autres problèmes de communication.


Le barrage des Trois-Gorges et la vitesse de rotation terrestre

L’homme aurait-il réussi à influencer la vitesse de rotation de la Terre ? Estimée à environ 1670 km/h au niveau de l’équateur, elle est modifiée par le barrage des Trois-Gorges, construit sur le Yangzi Jiang, dans la province de Hubei, en Chine. C’est le plus grand barrage – long de 2 335 m pour une hauteur de 185 m – et la plus grande centrale hydroélectrique au monde. Pleinement opérationnel depuis 2009, il permet la production de près de 100 milliards de kilowattheures grâce à l’exploitation de la masse des 42 milliards de mètres cubes d’eau retenus. La concentration d’une si importante quantité d’eau en un seul endroit de la planète modifie le moment d’inertie de la planète en rotation. Cela veut dire que cette masse d’eau a modifié la répartition de la masse de la Terre par rapport à son axe de rotation. Ainsi, selon la NASA, la rotation de la Terre est plus longue de 0,06 μs.


SANTÉ, LES ASSURANCES PRIVÉES À LA MANOEUVRE

Le 21 février 2017, à l’initiative de la Mutualité française, et donc des assurances privées, les candidats à la présidentielle passaient leur grand oral sur la question de la santé, dans un contexte où au cours de ces quinze dernières années le reste à charge des patients a crû en moyenne de 40 %. Fin 2015, le CNAM et Malakoff Médéric « unissaient leurs compétences et leurs moyens » pour créer une chaire « Entreprises et Santé », l’objectif étant de conseiller les entreprises dans la maîtrise des enjeux de la santé au travail. Exemples parmi tant d’autres, ces rapprochements du secteur privé pour se pencher sur le domaine de la santé ne sont pas anodins. En effet, véritable pacte social, la Sécurité sociale aiguise grandement les appétits financiers. Sur le fond, la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), regroupant les principaux cabinets en prévention du stress, souligne à l’occasion de ce débat que « ceux qui souhaitent que l’on travaille plus, comme ceux qui anticipent une baisse du volume d’emploi se retrouvent en fait pour ignorer la question essentielle : comment travailler mieux ? ».


L’EXPANSION DE TESLA CONTINUE

Espace, Internet, voitures… Tesla n’en finit pas. Mercredi 4 janvier 2017, le géant industriel a démarré une production massive de batteries lithium-ion dans sa « gigafactory », son usine colossale installée dans le désert du Nevada. Encore en chantier, cette usine (le plus grand bâtiment au monde : 900 000 mÇ), véritable pierre angulaire de sa stratégie de développement, a pour objectif de diminuer le coût desdites batteries. C’est une étape majeure que vient de franchir Tesla. Pour le groupe du magnat Elon Musk, une telle production permettra le lancement au printemps de la nouvelle voiture Tesla, au prix de 35 000 dollars. Mais de nombreux doutes subsistent chez les investisseurs. Car au-delà du coup de communication d’une telle usine de batteries électriques, depuis un an et demi l’action de Tesla a reculé de plus de 15 % à Wall Street.


LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ALLEMANDE EN CAUSE

Qu’arrive-t-il à la transition énergétique allemande, à l’Energiewende ? Favorisant les investissements solaires et éoliens et prônant des productions décentralisées, elle est présentée comme un modèle mondial de lutte contre le réchauffement climatique. Or les performances de l’Allemagne dans ce domaine s’effondrent. Amère, la presse outre-Rhin constate : « L’Inde, l’Égypte, l’Indonésie font mieux que nous. » Il est évident, y compris pour le gouvernement, que le pays ne tiendra pas ses engagements, tant s’en faut. La digue mise en place pour contenir la facture a cédé. Les prix de l’électricité pour les ménages ont repris leur ascension. L’industrie reçoit chaque année près de 4 milliards d’euros d’aides publiques pour éviter que la note des renouvelables handicape sa compétitivité. Début 2017, la Cour fédérale des comptes constate que le gouvernement n’a aucune vue d’ensemble des coûts actuels et futurs de la transition énergétique. L’indice de performance climatique publié par Climate Action Network Europe (Greenpeace, WWF, etc.) classe en 2017 la France comme le pays le plus efficace dans la lutte contre le réchauffement climatique (l’Allemagne est 29e). Mais notre nouvelle loi de transition énergétique a un fumet d’Energiewende. Nous avons beaucoup à perdre à imiter le contre-exemple allemand.


LES CHIFFRES DE L’ÉLECTRIQUE DU PIC HIVERNAL À LA LOUPE

La période hivernale a suscité bien des émois quant à la consommation électrique. Et ce sans considérer à tête reposée les données chiffrées, sans même s’y intéresser. Pourtant, quand on regarde les chiffres de Réseau de transport d’électricité… La production électrique observée du 1er décembre 2016 au lundi 23 janvier 2017 fut de 90 978 GWh. La production de l’éolien comme du solaire ont été minimes (respectivement 3 % et 0,6 % du total). Ces chiffres s’expliquent bien sûr par le faible nombre d’infrastructures de ce type en France comme par leur faible rendement. Ainsi, l’éolien a représenté moins de 2 % de la production électrique française pendant plus d’un tiers de la période mentionnée. Et plus de 5 % pendant près de huit jours cumulés. Cette inconsistance de production électrique est notable pour une énergie fortement subventionnée par des aides publiques et louée dans des scénarios d’une production énergétique 100 % renouvelable. (Chiffres consultables sur: http://www.rtefrance.com/fr/eco2mix/eco2mix).


Les avortements en Grèce explosent

Chaque année, 150000 avortements sont pratiqués en Grèce, 25 % d’entre eux concernent une population de moins de 16 ans. À l’occasion du 6e congrès national d’endocrinologie gynéco logique, qui s’est tenu à Athènes les 11 et 12 février 2017, il a été exposé qu’au moins la moitié des jeunes Grecques ont des activités sexuelles avant leurs 17 ans ; plus précisément, c’est 73 % des 14-16 ans qui sont sexuellement actifs. L’austérité et le manque d’éducation sexuelle combinées expliquent que la méthode de contraception la plus répandue parmi les adolescents grecs est le coït interrompu (40 %), dit aussi « méthode du retrait », qui consiste pour l’homme à se retirer avant l’éjaculation. Cette pratique, peu fiable, est la cause de 20 % des grossesses chez les adolescentes… En outre, elle n’offre aucune protection contre les maladies sexuellement transmissibles.


Le travail, est-ce vraiment la santé ?

La dignité des femmes passera par la prise en considération de leur santé. En effet, un article paru dans Occupational and Environmental Medicine fait le pont sur les effets néfastes de certaines conditions de travail sur leur fertilité. Durant l’étude, sur les 473 femmes testées, il a été constaté que les 313 d’entre elles rencontrant des conditions de travail plus difficiles produisaient en moyenne 15 % d’ovocytes matures en moins et répondaient moins bien à la stimulation ovarienne. Sont en cause la perturbation du rythme biologique due au travail de nuit ou aux horaires décalés et le travail physique comme le port de charges lourdes. D’autres études seront à prévoir afin de comprendre les mécanismes en jeux ainsi que la réversibilité ou non de ces effets.


Un coup d’arrêt à l’aggression publicitaire

Après deux ans de bataille juridique, le Conseil d’État a mis un point final à la lutte entre la CNIL et le groupe JCDecaux. L’équipementier ne pourra donc pas déployer son dispositif Wi-Fi sur ses panneaux publicitaires afin de capter la présence des appareils mobiles dans un rayon de 25 m. JCDecaux voulait exploiter ces données pour cartographier la position précise des passants quand ils regardent la publicité.


Barrage d’Oroville et centrale de Flamanville: réactions et ordre de grandeur

L’incendie du 9 février 2017 dans un bâtiment du site nucléaire de Flamanville a affolé le Web et les rédactions. Un incendie sur une installation nucléaire ! Les ingrédients étaient réunis pour jouer sur les peurs du nucléaire civil, bien que les procédures de sûreté aient été respectées et que les services d’incendie aient rapidement maîtrisé le feu. Le barrage d’Oroville, en Californie, a connu des fissures, avec pour conséquences des inondations monstres et l’évacuation de 200 000 personnes. Les autorités ont fait intervenir des hélicoptères pour jeter des sacs de sable sur le site afin de tâcher de réduire la force des fuites torrentielles d’eau. Les réactions furent alors plus mesurées, ce qui pose question au vu des ordres de grandeurs, des techniques et des moyens utilisés. Le 2décembre 1959, le barrage de Malpasset, dans le Var, cédait. Il causa 423 morts. A-t-on demandé pour autant à « sortir de l’hydraulique » ?


La cyberguerre, nouveau champ de bataille

En novembre 2016, le Liberia a été déconnecté durant une semaine du réseau Internet par suite de l’action de hackers qui n’ont pu être identifiés. Ce triple coup de force – contre un État, le réseau mondial et la sécurité numérique – est une nouvelle manifestation de la guerre numérique qui s’amplifie. Entre les pressions russes sur la campagne présidentielle états-unienne et les assauts répétés à coups de requêtes pour faire exploser les serveurs de grands sites mondiaux, la cyberguerre s’affirme comme une réalité. L’État français a choisi de séparer la cyberdéfense, via une agence placée sous le contrôle direct de Matignon, et les actions offensives, qui sont gérées par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).


INTERROGATIONS SUR LA DISSUASION NUCLÉAIRE

Dans une interview, le directeur des affaires stratégiques au Quai d’Orsay, Nicolas Roche, a rappelé que « Nous ne sommes plus dans un monde constitué autour de deux superpuissances. La compétition est plus diverse, l’arme nucléaire n’a plus la centralité qu’elle avait pendant la guerre froide ». Pour cet universitaire, qui vient de publier Pourquoi la dissuasion (PUF, janvier 2017), «Nous sommes à la fin d’un cycle, ouvert en 1991, et dans lequel nous avons pensé que l’arme nucléaire aurait une place de plus en plus faible. Malheureusement, beaucoup de pays aujourd’hui pensent et font l’inverse ». Si les arsenaux nucléaires ont diminué dans le monde, il ne reste pas moins que neuf pays détiennent près de 17000 armes nucléaires. Les États-Unis et la Russie, anciens leaders des blocs antagonistes, maintiennent 2 000 de leurs armes nucléaires en état d’alerte, c’est-à-dire prêtes à être utilisées en quelques minutes. Et dire que le discours sur le nucléaire laisse à croire, parfois, que le nucléaire civil serait la principale menace !


ÉCOLES D’INGÉNIEURS, LA NÉCESSAIRE ADAPTATION

La Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) alerte les candidats à la présidentielle sur l’avenir du nombre de diplômés de leurs écoles. Alors que les enjeux pour l’humanité sont sans précédent, la CDEFI estime qu’il faut augmenter de moitié le nombre de diplômés des écoles d’ingénieurs d’ici à 2022. Cela représente 50 000 diplômés par an qu’il faudrait former. Le contexte démographique joue beaucoup dans les nouveaux besoins. En effet, une grande vague de départs en retraite d’ingénieurs est amorcée : en 2012 avaient été enregistrés 7 500 départs ; d’ici à 2032, ce nombre va passer, selon les prévisions, à 18 000. François Cansell, président de la CDEFI, insiste également sur l’intérêt qu’il y a à amplifier l’ouverture sociale des formations d’ingénieurs ainsi que sa féminisation, car à l’heure actuelle seulement 28 % des élèves ingénieurs sont des femmes. Pour les élèves, la CDEFI avance les idées de développer le logement étudiant, les cautions solidaires de loyer, l’attribution d’un « pass culture gratuit ». L’universalité – l’extension à tous les jeunes – en moins, ce sont les bases d’un statut social pour la jeunesse avancées par les organisations de jeunesses progressistes.


UNE GIGANTESQUE TOURBIÈRE DÉCOUVERTE AU CONGO

Le 2 février 2017, une équipe de scientifiques britanniques et congolais a révélé leur découverte d’une tourbière de 150 000 kmÇ située entre la République démocratique du Congo et la république du Congo. Une terre gorgée d’eau combinée à un manque d’oxygène ne permettant pas aux débris végétaux de se dégrader assez vite favorise la formation de la tourbe, avec pour conséquence la capture du gaz carbonique, d’où l’expression de « puits de carbone ». Cette cuvette, où ces conditions sont réunies, abriterait l’équivalent de vingt années d’émissions de CO2 des États-Unis (soit 30 milliards de tonnes de carbone). Dans cet écosystème unique, la faune est exceptionnelle, notamment en éléphants ou gorilles, deux espèces menacées. Et les scientifiques insistent sur la protection de la zone pour éviter des incendies volontaires réguliers pour planter, comme cela a été le cas en Indonésie, des palmiers à huile, avec pour conséquence la libération d’énormes quantités de CO2 dans l’atmosphère.


Quand Trump fait avancer l’horloge de l’Apocalypse

Avec Donald Trump à la Maison-Blanche, l’horloge de l’Apocalypse a été avancée, passant de 23 h 57 min à 23 h 57 min 30 s. Plus que 2 min 30 s avant la fin du monde sur cette horloge inventée par des membres du Bulletin des scientifiques atomiques en 1947. La création de cette horloge, qui par analogie avec la journée prend l’heure 24 comme le moment où le monde disparaîtrait, s’est faite dans un contexte d’inquiétude quant aux arsenaux nucléaires de la guerre froide ; désormais, elle prend aussi en considération d’autres dangers qui pèsent sur l’humanité. Elle a changé d’heure 19 fois en soixante-dix ans. La dernière fois, c’était en 2015, avec les aiguilles pointées à 23 h 57 à cause du réchauffement climatique. L’avancée de 30 s vers la fin du monde en janvier 2017 s’explique par l’arrivée de Trump au pouvoir aux États-Unis, la montée du nationalisme, le contexte sécuritaire et le réchauffement climatique qui continue. Pour les scientifiques « les pouvoirs publics les plus sages devraient agir immédiatement, en guidant l’humanité loin du précipice. S’ils ne le font pas, les citoyens sages doivent avancer et ouvrir la voie ».


Make science great again !

Depuis l’investiture de Donald Trump, une série de décisions, allant de la nomination du climato-sceptique Scott Pruitt à l’interdiction faite aux employés des agences scientifiques fédérales de s’exprimer sans l’aval de l’équipe présidentielle, a éveillé la colère de la communauté scientifique. Autant de freins aux initiatives scientifiques que Jonathan Berman et Caroline Weinberg ont décidé de combattre en lançant l’initiative March for Science (https://www.marchforscience.com/) visant à défendre l’indépendance de la recherche et de la liberté d’expression des scientifiques. Pour le 22 avril 2017 sont prévues plusieurs marches de solidarité avec la communauté scientifique. Un événement international qui se déroulera également dans plusieurs villes en France. (Plus d’information sur les marches en France : http://www.marchepourlessciences.fr/)


L’essor de la filière spatiale chinoise

En publiant son Livre blanc le 27 décembre 2016, la Chine a affiché ses ambitions spatiales. Dans ce secteur stratégique pour l’industrie et le rayonnement du pays, les objectifs sont ambitieux. Il est prévu l’envoi d’ici à 2018 de sondes sur la fameuse face cachée de la Lune, jusqu’alors très peu étudiée. L’année 2020 est, elle, la date butoir pour l’envoi d’une première sonde sur Mars. La Chine se fixe pour cap de rapporter des échantillons de la Planète Rouge en explorant au passage le système de Jupiter. Suite à sa première mission spatiale, en 2003, la Chine nourrit l’idée, encore non officialisée, d’envoyer un astronaute sur la Lune.


Quand Tartuffe utilise Molière «C’est qu’il est généreux de se ranger du côté des affligés !».

Née à Angoulème d’un maire Les Républicains puis adoptée par les régions Pays de la Loire, Hauts-de-France, Normandie, Auvergne-Rhône-Alpes et Île-de-France, la clause Molière a l’unique et curieux mérite d’être désavouée par le gouvernement, le Medef et la CGT. Cette clause stipule de réserver l’embauche à des ouvriers parlant le français. Loin de traduire un amour de notre langue, la clause Molière est conçue comme une nouvelle arme pour pointer du doigt les travailleurs détachés et autres étrangers travaillant en France. Le prétexte de la sécurité invoqué s’effondre, tant on sait que les consignes de sécurités, dans le BTP notamment, sont affichées… sous forme de logos ! D’ailleurs, la sécurité dans le BTP est souvent menacée par des cadences infernales, le manque de matériel ou le non-respect des normes, et non par un quelconque défaut de maîtrise du français. Concrètement, aux yeux de la loi, les collectivités qui appliquent cette clause prennent le risque d’être accusées de discrimination et condamnées sans nul doute par un tribunal. Présentée comme mesure pour faire face à la concurrence d’entreprises étrangères, elle cache (à peine) des raisons bassement politiciennes : il s’agit ni plus ni moins que de tester la « préférence nationale » à petite dose dans un corps de métier bien déterminé, celui du bâtiment. Par ricochet logique, quid des près de 200000 travailleurs français détachés dans le monde? La « préférence nationale » devra-t-elle s’appliquer de manière rétroactive dans les pays où ils travaillent? Comment rayonnera alors la francophonie ?


Des interrogations sur la gouvernance et le financement de l’université française

Manuel Tunon de Lara, président de l’université de Bordeaux, issue de la fusion de trois des quatre universités bordelaises, confie dans le Monde les malaises des réformes successives dans l’enseignement supérieur. Pour lui, « les grandes organisations, les PRES [pôles de recherche et d’enseignement supérieur] hier, les Comues [communautés d’universités et d’établissements] aujourd’hui, se voient dictées des politiques de site qui n’en sont pas ». Et le président de l’université de Bordeaux d’enfoncer le clou : « Quelle logique y aurait-il à gérer des équipements sportifs entre Bordeaux, Pau, La Rochelle ou Poitiers ? Quels bénéfices en tire la vie étudiante dont la Comue aurait la charge ? Les Comues sont rapidement une complication quand elles prennent une dimension réglementaire uniforme et prétendent gérer nos relations avec l’État. » Largement absente du débat de l’élection présidentielle – et des propositions mêmes dans les programmes des candidats –, l’université publique doit avoir, selon la conception de Manuel Tunon de Lara, un financement pérenne de la recherche au sein de son modèle économique. Avec 2,2 % du PIB, la recherche française est dans le rouge malgré ses bons résultats. En Allemagne, 3 % du PIB est consacré à la recherche. Lire l’interview en entier sur http://orientation.blog.lemonde.fr/2017/02/10/je-ne-vois-aucun-avenir-a-notr…

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