Peuples d’Europe, unissons-nous !, ANNE SABOURIN

Anne Sabourin est candidate aux élections européennes sur la liste d’Ile de France conduite par Patrick Le Hyaric. Elle nous livre ici une réflexion sur l’impérieuse nécessité d’unité dans les luttes et de coopération entre organisations de travailleurs et de citoyens devant le mur dressé partout par nos oppresseurs.

Depuis l’éclatement de la crise en 2008, la situation de l’emploi s’est considérablement dégradée en Europe. Plus de 26 millions d’Européens sont au chômage, soit 10 millions de plus qu’en 2008. Sept millions et demi de jeunes Européens ne travaillent pas, ne suivent pas d’études ou de formation. Mais la priorité de l’Union européenne demeure la protection des intérêts des marchés ! Les politiques d’austérité détruisent les services publics, les salaires baissent au nom de la nécessaire réduction du « coût du travail », la pauvreté et la précarité se développent vitesse grand V. Dans le climat de dépression qui s’abat sur tous ceux qui veulent le changement, voici quelques raisons d’espérer.

Face au rouleau compresseur de l’austérité, les peuples, les travailleurs des secteurs privés et publics ne sont pas restés sans voix. Nous avons assisté dans la dernière période à un regain des luttes de masse, des grèves générales, des journées d’action syndicale. C’est vrai surtout dans le sud de l’Europe, mais c’est de plus en plus vrai ailleurs, y compris dans les Balkans et les pays nordiques. Des convergences nouvelles sont apparues dans l’action entre organisations syndicales, mouvements sociaux, associations de chômeurs.

En Espagne par exemple, le 22 mars dernier, des « colonnes » syndicales d’enseignants, de mineurs, de métallos, de chômeurs, de jeunes « indignés», de personnes menacées d’expulsions locatives, des mouvements féministes ont convergé depuis tout le pays vers Madrid pour, ensemble, marcher « pour la dignité ». Près d’un million de personnes ont ainsi battu le pavé.

La recherche d’actions coordonnées au niveau européen se développe. Le 4 novembre 2012 a eu lieu une grève générale coordonnée dans 6 pays et des journées d’actions syndicales dans 22 autres. En juin2013, l’Altersummit d’Athènes a réuni des représentants de plus de 100 syndicats, réseaux, mouvements, personnalités politiques de gauche, tous engagés dans la recherche de solutions européennes, tous solidaires dans la crise. À l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats, le 4 avril dernier, plus de 80000 syndicalistes de tous les pays de l’UE ont manifesté « contre l’austérité, pour des investissements, des emplois de qualité et pour l’égalité » à Bruxelles.

Si la CES, créée en 1973, a pour activité principale le lobbying et le dialogue avec les institutions de l’Union européenne en tant que « partenaire social européen», elle a évolué depuis le début de la crise. Elle a, pour la première fois, combattu publiquement un traité européen: le fameux traité budgétaire rédigé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Sa Secrétaire générale, Bernadette Ségol, multiplie les interventions publiques portant une exigence claire de sortie des politiques d’austérité. Elle déclarait ainsi début avril: «Notre message est simple mais c’est un message que les responsables européens ne veulent pas entendre. Notre message est que leurs politiques en réponse à la crise financière ne suffisent pas et ont en réalité aggravé la crise sociale et économique. Notre message est que l’austérité ne fonctionne pas. L’Europe a besoin d’une nouvelle voie». Pour les élections européennes, la CES interpelle les candidats-es en demandant la mise en place de programmes d’investissement équivalents à 2 % du PIB européen «pour faire face à la crise de l’emploi». Ce qui converge parfaitement avec les mesures d’urgences pour une sortie de crise portées par le Parti de la gauche européenne et son candidat à la Présidence de la Commission européenne, Alexis Tsipras, qui parle d’un « nouveau Plan Marshall pour l’Europe ».

Malgré les difficultés, il y a d’innombrables forces critiques qui résistent en Europe et cherchent des solutions progressistes à la crise. Le PGE s’est engagé, lors de son congrès de décembre, à travailler d’arrache pied à offrir des espaces de dialogue pour accélérer leur unification autour d’axes essentiels pour permettre de tourner la page de l’Europe libérale et ouvrir la perspective de sa refondation. Il y a une disponibilité de tous les côtés, chacun ayant bien conscience, face aux forces auxquelles nous sommes confrontés, de la nécessité de dépasser nos limites. Il y a de l’espoir. N’oublions pas que ce sont les peuples qui font l’histoire! Unissons-nous!

Anne Sabourin est membre de l’exécutif du PGE.

Extrait du communiqué de Marie-Christine Vergiat – députée européenne Front de gauche – membre de la commission culture et éducation – Bruxelles 26/06/2013

« (…)je regrette profondément que, malgré l’opposition d’un certain nombre de parlementaires et notamment de la GUE/NGL, un mécanisme des prêts paneuropéens pour les étudiants de master intitulé Erasmus Master se voit introduit pour la première fois dans ce nouveau programme (….) L’Union européenne ne tire aucune leçon de la situation des États-Unis où l’endettement des étudiants s’élève à plus d’un trillion de dollars et risque de jeter dans la misère des milliers d’étudiants incapables de rembourser leurs prêts. C’est donc un risque lourd sur le droit d’accès à un enseignement supérieur gratuit et de qualité pour tous. Au moment même où nombre d’État membres réduisent leurs bourses et augmentent les frais d’inscription, c’est un signal fort envoyé par l’UE que de vouloir privilégier des prêts bancaires plutôt que des aides publiques directes aux étudiants. Ce sont donc à terme les étudiants des milieux les plus défavorisés qui risquent de faire les frais de ce choix politique car ils se verront privés du droit à des études supérieures faute d’avoir accès aux prêts bancaires. »

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